À chacun son "stress test"

Par pbessesboumard@latribune.fr  |   |  298  mots
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Par Pascale Besses-Boumard, rédactrice en chef de La Tribune

La nouvelle saison de "stress tests", ces fameux tests de résistance réservés aux banques européennes, arrive. Faut-il s'en réjouir ? Annoncent-ils, comme l'hirondelle, le printemps ? Durcir la méthodologie de ces examens était une nécessité si l'on en juge par les résultats plus que déceptifs de l'an passé. Les banques irlandaises avaient obtenu de très bonnes notes... avant de devoir demander de l'aide à Bruxelles.

Mais ces tests sont-ils vraiment adaptés à chaque famille d'établissements bancaires ? Est-il bon de fixer une règle unique et drastique pour des banques qui ne se ressemblent guère ? Il est vrai que l'Europe court depuis longtemps après une uniformisation de ses règles, du moins une harmonisation susceptible de mettre sur un même pied d'égalité des entreprises et des pratiques souvent cacophoniques.

Mais gare à la globalisation. On sait ce qu'elle peut avoir de nuisible et de contre-productif. Et demander à un établissement un niveau de fonds propres hors norme par rapport à sa fiche génomique peut avoir les mêmes conséquences que celui qui entre à l'hôpital pour faire un test à l'effort dans l'optique de voir s'il est en bonne santé et qui meurt d'une crise cardiaque. Nombre de banques européennes sont certes encore au bord de l'asphyxie, d'autres au contraire se portent comme un charme, surtout après un millésime 2010 de grande qualité.

Alors, faut-il toutes les mettre dans le même bain ? Sûrement pas. Et puis la prochaine crise financière aura sûrement pour origine un élément totalement inconnu de tous les spécialistes les plus aguerris. Y compris des agences de notation, qui ne cessent de manger leur chapeau depuis le début de la crise. Qui connaissait le mot subprime avant 2007 ?