Europe : croissance et vieux pots

Par pagay@latribune.fr  |   |  297  mots
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Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

Retour aux sources... L'Europe puise dans son passé pour bâtir son renouveau. Depuis deux décennies, au moins, le Vieux Continent est abonné à une croissance molle, très inférieure en tout cas à celles des Etats-Unis et de l'Asie émergente. Les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour 2011 et 2012 confirment cette règle. Chine et Inde tracteront l'économie mondiale, les Etats-Unis se redresseront, la zone euro fermera le ban avec respectivement + 1,6% et + 1,8%. Toutes les tentatives pour mettre fin à cette malédiction sont demeurées vaines.

Que l'on se souvienne de l'appel, resté lettre morte, de Jacques Delors en faveur d'un grand emprunt européen destiné à financer des projets d'infrastructures. Ou de l'agenda de Lisbonne, décidé en 2000, qui devait faire en dix ans de l'Union, l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. Le moteur devait en être l'innovation. L'échec de cette stratégie est d'autant plus patent qu'un pays comme la France, par exemple, s'est profondément désindustrialisé durant cette décennie et replié sur des emplois à faible valeur ajoutée !

Et que dire des pays périphériques de la zone euro, dont l'économie est à reconstruire. Michel Barnier, le commissaire au Marché intérieur, reprend le dossier à zéro en s'appuyant sur l'une des grandes réussites que l'on doit à Bruxelles : le Marché unique dont les avancées, après l'adoption en 1985 d'un ambitieux livre blanc, avaient été suivies d'un vent d'euphorie. Les douze chantiers prioritaires portent, cette fois, sur la propriété industrielle, la simplification administrative, la mobilité des salariés... A priori, les entreprises du Vieux Continent, et surtout les PME, ont tout à y gagner. Comme le dit l'adage, "c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe".