Le casse-tête des matières premières

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Par Pascale Besses-Boumard, rédactrice en chef à La Tribune.

Certaines d'entre elles semblent, enfin, descendre un peu de leur piedestal. Mais les matières premières, et surtout l'incroyable inflation qu'elles ont générée ces derniers mois, reste au coeur des préoccupations des politiques. Le colloque organisé par l'Autorité des marchés financiers pour tenter de trouver des remèdes à cette spirale infernale en témoigne. Et l'on ne peut que s'en réjouir. Mais saura-t-on trouver le baume réparateur ? Les incohérences et dérives constatées jusqu'à ces tous derniers jours pourront-elles être jugulées ?

La volonté d'agir est là. A partir de ce constat, les causes seront très certainement décelées et avec elles, définies les possibles coupe-feu. Mais la volonté ne fait pas tout. On le voit aujourd'hui : l'Europe s'est dotée d'une directive visant à réduire les abberrations des bonus bancaires. Sans arriver à réduire certains excès. Du côté des matières premières, on sait que l'une des composantes inflationnistes et spéculatives n'est autre que la prolifération des ETF, produits boursiers qui reproduisent des indices et favorisent l'achat des matières premières à des seules fins financières. Ces ETF sont clairement plébiscités par les établissements bancaires qui en retirent de plantureux bénéfices et qui n'ont absolument pas envie d'en réduire le poids.

Faut-il alors imaginer de nouveaux textes pour les interdire ? Bruxelles ou Bercy seront-ils prêts à aller jusque-là ? Il est clair que la finance et l'économie ne font pas toujours bon ménage et qu'en misant sur de nouveaux vecteurs susceptibles de créer de la richesses, cette même finance crée parfois ses propres maux. Avec un problème récurrent : il revient toujours au régulateur ou au politique de devoir tenter de régler le hiatus. Avec le succès que l'on connaît.