Impôts, le malaise européen

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Par Pascale Besses-Boumard, rédactrice en chef à La Tribune.

Les entrepreneurs français ne sont pas contents du niveau de leurs prélèvements obligatoires, nous dit la dernière étude d'Ipsos. Pas très nouveau, pourrait-on rétorquer. Ce qui l'est plus en revanche, c'est d'abord la perception qu'en ont nos voisins européens, eux aussi convaincus que la France est très peu compétitive en matière fiscale. Ensuite, ces mêmes entrepreneurs sont d'autant plus mécontents de cette pression qu'ils pointent du doigt une dégradation de la qualité des services publics. Et là, le malaise n'est pas seulement français, les autres pays européens interrogés à ce sujet faisant la même remarque. En cause, la multiplication des grèves à la suite des plans d'austérité mis en place ici et là pour faire face aux déficits des comptes publics.

D'où l'urgence à trouver les modalités d'une fiscalité simplifiée et moins pénalisante pour ces entrepreneurs qui refuseront de jouer le jeu si, en contrepartie, ils ne peuvent compter sur le fruit des ponctions qu'on leur inflige. En France, l'enjeu est de taille : faute d'être attractif, l'Hexagone risque de repousser les entreprises qui iront s'implanter ailleurs, là où l'herbe est plus verte. Les pouvoirs publics ont bien conscience du problème. Et depuis longtemps. Mais comme souvent, "qui veut faire l'ange fait la bête". Et la superposition de lois élaborées pour lutter contre cette complexion fiscale ne fait que rendre encore plus touffu le maillage des textes en vigueur.

La prochaine salve sera-t-elle la bonne ? Une fois n'est pas coutume, le projet d'assiette commune consolidée de l'impôt sur les sociétés (Accis) semble, en tout cas, faire l'unanimité auprès des entrepreneurs européens. Ils y voient là les prémices de ce qu'ils réclament à cor et à cri depuis de longues années : un impôt plus simple et harmonieux. Reste à le voter...