Après le "Yes we can", le "Who can ? "

Par Eric Walther, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.
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"L'Amérique tente de sauver les meubles", titrait hier La Tribune qui avait bouclé cette édition quelques heures avant l'annonce d'un premier accord sur le relèvement de la dette. C'est bien ce qu'elle a fait : éviter le désastre. Rien de plus, rien de moins. Mais tout de même. Ce sentiment d'insatisfaction, de déception, qui sourd, est étonnamment prégnant au lendemain d'un événement que la planète financière attendait depuis des semaines.

Les Etats-Unis sont dans la situation de ce malade dont on a enfin réussi à faire tomber une épouvantable fièvre qui semblait indomptable. L'urgence était telle qu'elle avait masqué un moment la gravité de la pathologie. Profonde, protéiforme, et de surcroît contagieuse. Le diagnostic apparaît à nouveau. Froid, implacable. Le pays est non seulement dans une situation politique calamiteuse, son crédit est sérieusement entamé, mais voilà que ce que l'on craignait depuis plusieurs semaines semble vouloir se confirmer : le moteur de l'économie se grippe de façon alarmante. Et bien malin celui qui peut dire aujourd'hui quelle potion il faudrait lui administrer pour le relancer.

Passons sur l'arme budgétaire : les marges de manoeuvre resteront inexistantes au moins jusqu'à la prochaine présidentielle. Le crédit ? Les Etats-Unis sont drogués aux taux d'intérêt quasi nuls depuis des lustres. Le dollar ? Sa relative faiblesse pourrait tirer les exportations. Mais la rigueur qui se répand dans toute l'Europe a de quoi refroidir les ambitions. Effrayante litanie que Barack Obama va pouvoir ressasser à la Maison-Blanche. L'impuissance est la pire des postures pour un chef d'État et se révèle souvent très mauvaise conseillère. Celui qui jurait que "Yes we can" en est malheureusement réduit à se demander "Who can ?"

 

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