It's the industry, stupid !

Par Jacques Rosselin, directeur de la redaction de La Tribune
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Le rachat de Motorola par Google est spectaculaire à plus d'un titre. Il marque tout d'abord un tournant radical dans l'histoire de ce tout jeune géant de l'industrie de l'information. Pour la première fois, Google s'aventure en dehors de son terrain en passant du virtuel au réel. Génial créateur et prédateur dans le secteur du "soft", il devient fabricant de téléphones mobiles (et de décodeurs de télévision !), tout comme son redoutable et richissime concurrent Apple. Google se dote enfin d'une deuxième ligne de revenus après la publicité : celle de la vente de matériel électronique grand public. Ce rachat permet également à Google de remporter une bataille décisive dans la guerre des brevets. Cerné par Apple, Microsoft et Oracle, Google va pouvoir rattraper son retard dans ce domaine en mettant la main sur les 17.000 brevets déposés par ce constructeur pionnier du téléphone mobile. Enfin, si Google paie si cher cette acquisition (plus de 60 % de prime), c'est qu'elle lui permet de faire levier sur son savoir-faire publicitaire afin de devenir un des leaders de l'ère "post-Internet". Demain, l'information, la publicité, le commerce, les transactions financières et la monnaie passeront d'abord par les outils mobiles. À ce titre, l'intégration verticale est une stratégie gagnante comme Apple l'a montré.

Mais c'est surtout un sentiment de soulagement qui domine à l'annonce de ce rachat, le plus important d'une série qui a marqué cette journée aux États-Unis. Enfin, nous voici de retour dans l'économie réelle. Plus question ici de spreads, de dettes souveraines, d'indices ou d'eurobonds. Après des semaines de désordres financiers et de gesticulations politiques, comme il est bon de reparler stratégie industrielle, innovation, parts de marché, brevets ! À quelques heures d'un énième mini-sommet sur la dette de la zone euro, les acteurs de l'économie, ceux qui produisent, qui créent, qui emploient, ont eu la bonne idée de se rappeler à notre bon souvenir.

 

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Commentaires 3
à écrit le 18/08/2011 à 11:00
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Je dénonce ces termes de l'économie réelle vs l'économie virtuelle. Les banques, les assurances, les stés de service et les marché de capitaux sont vitaux pour une économie de marché. Les employés du tertiaires ne sont pas virtuels, il ont une vrai v...

à écrit le 17/08/2011 à 12:20
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Comme quoi l industrie reelle y a que ca de vrai.... ca devrait ouvrir les yeux a nos CHERS politique pour enfin revenir sur la dereglementation financiere....

à écrit le 16/08/2011 à 19:04
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a la rigueur e-ndustry

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