Heureux comme un retraité en France

Les retraités pèsent de plus en plus lourd dans la politique économique, comme l'ont montré les récents débats sur la fiscalité des plus-values. Le choix de les dispenser de tout effort conduit à alourdir encore la charge pesant sur les générations en activité. Un choix problématique qui devra être débattu pendant la campagne électorale.
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Les retraités pèsent actuellement lourd dans la politique économique de la majorité parlementaire. Le débat relatif à l'exonération d'impôt sur les plus-values immobilières, avec le souhait de préserver une exonération après trente ans de détention bénéficiant par nature aux seniors, en constitue une nouvelle illustration. Une telle orientation est compréhensible dans un pays où l'âge de l'électeur médian augmente et approche de 46 ans et dans un contexte de rendez-vous électoral à brève échéance. Elle favorise l'émergence d'un créneau électoral pour tout candidat proposant des mesures ciblées sur les jeunes.

Le virage de la majorité parlementaire en faveur des seniors est relativement récent. En avril 2009, le plan d'urgence pour l'emploi des jeunes avait été un succès. Ses fruits avaient été tangibles pendant la crise. Le nombre de moins de 25 ans inscrits à Pôle emploi avait commencé à diminuer dès le mois de mai 2009. Depuis un an pourtant, le ton a changé. La réforme des retraites de 2010 a, en revanche, mis à contribution les générations actives sans ébrécher le pouvoir d'achat des retraités. Pourtant, à l'étranger, les seniors ont participé de façon significative à l'effort de financement des régimes d'assurance vieillesse. En 2004, 2005 et 2006, les pensions en Allemagne ont été gelées en termes nominaux. En termes réels, elles ont diminué pendant cinq années consécutives (de 2004 à 2008) et de ? 8 % au total sur la période.

De telles mesures ont significativement contribué au redressement des finances publiques allemandes et, aujourd'hui, la croissance outre-Rhin n'en souffre pas, bien au contraire.

En France, une indexation des retraites sur la moitié de l'inflation pendant cinq ans - soit une mesure moins défavorable que celle prise dans le passé en Allemagne - limiterait les dépenses de pensions d'environ 3 milliards d'euros par an sur la prochaine décennie.

Le débat actuel sur les niches fiscales passe aussi largement sous silence des niches fiscales peu justifiées, coûteuses et dont bénéficient les retraités : l'abattement de 10 % pour frais professionnels sur l'impôt sur le revenu des pensions (qui coûte 2,75 milliards d'euros) et l'alignement du taux de CSG des retraités imposables de 6,6 % à 7,5 % (qui coûte 1,75 milliard d'euros).

La France assure aux plus de 65 ans un niveau de vie relatif parmi les plus élevés de l'OCDE, essentiellement grâce aux transferts publics et, en premier lieu, au système de retraite. Le niveau de vie des plus de 65 ans en France est égal à 95 % de celui de l'ensemble de la population, un chiffre nettement supérieur à la moyenne de l'OCDE (83 %). Les transferts publics représentent 60 % des revenus des plus de 65 ans en moyenne dans l'OCDE alors que cette part atteint 85 % en France, soit pratiquement le niveau le plus élevé des pays développés. En novembre 2008, le Conseil des prélèvements obligatoires mettait en évidence l'existence de transferts instantanés en faveur des plus de 65 ans, liée notamment à une fiscalité plus favorable aux revenus du patrimoine et une moindre consommation de produits taxés au taux normal qui induit une forte diminution de la TVA payée par les seniors. La préférence française pour les seniors est donc actuellement manifeste dans les mesures votées par la majorité. À l'évidence, il serait risqué pour des décideurs publics - et les candidats à la décision publique - de s'attaquer brutalement aux intérêts des retraités à l'approche d'échéances électorales importantes.

Mais l'actuelle absence d'effort demandé aux retraités et, en conséquence, l'alourdissement de la charge sur les générations qui travaillent, commencent à soulever un problème important. Le besoin de mesure significative ciblée sur les jeunes ouvre une voie pour tout candidat à la compétition électorale des prochains mois.

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Commentaires 7
à écrit le 17/09/2011 à 18:24
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en tant que retraite je pense qu il faut que l on s habitue a l idee qu il faudra faire place nette,je songe a l eutanasie comme dans soleil vert nous devons montrer l exemple quand la charge sur le pays sera trop importante car il n y aura pas de p...

le 18/09/2011 à 15:56
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En Afrique on fait monter les vieux sur un cocottier et on secoue jusqu'à ce qu'ils tombent et meurent. Une idée à retenir parmi d'autres. Je suis moi-même retraité depuis 2 ans, je pense que j'ai fait mon temps et je rejoins tout à fait Onaifou dans...

à écrit le 17/09/2011 à 15:30
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ON PESE LOURD ? ecoute mon petit C si tes parents en serais pas la toi nonplu et toi tu fait partie de la chaine humaine ne me dit pas que toi pour ne pas "allourdir" le nombre de retraites que tu t ais fait castre...

à écrit le 17/09/2011 à 6:25
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je suis retraité et tout à fait d'accord avec vous. On met en avant les petits retraités pour préserver les avantages des nantis (un peu comme la FNSEA met en avant les petits agriculteurs pour obtenir des avantages pour les céréaliers). C'est du cli...

le 17/09/2011 à 15:26
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je ne parle pas de clientelisme mais de realite faut ouvrir les yeux et les oreilles pour comprendre vaiment pourquoi cetains son ici pour LA GAMMELLEvenez a marseille rue saint sebastien et vous compredrez desuite...

le 17/09/2011 à 16:13
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2 retraités à l'aise et pas des plus riches, sinon proprios d'une petite maison, nous aidons nos enfants et petits enfants - comme nous le pouvons ; avons aidé au logement de l'un d'eux et habillons les 4 pti enfants ... donc rien à nous reprocher pu...

le 19/09/2011 à 11:27
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Ok avec vous Mimosa. les retaité(e)s donnent et font largement" vivre" l' industrie touristique et hotelière. Qu'on leur foute la paix:

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