Etats-Unis et Chine à l'heure de l'affrontement

Par Marc Fiorentino, de Monfinancier.com.
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Nous sommes tous tellement concentrés depuis quelques mois, et en particulier ces derniers jours, sur la Grèce et l'Europe que nous n'avons presque pas remarqué un tournant majeur dans les relations géo-économiques mondiales. Barack Obama est confronté à une situation économique tellement désastreuse qu'il n'a plus d'autre choix que de s'attaquer, enfin, à de vrais sujets, des sujets que ces prédécesseurs avaient choisi eux aussi d'étouffer régulièrement.

Il va falloir également, au fur et à mesure qu'on s'approche des élections présidentielles, que le gouvernement américain trouve des coupables. Wall Street bien sûr. C'est une cible simple et qui mérite d'être attaquée. Obama devait mettre Wall Street à genoux, c'est Wall Street qui l'a dompté. Mais les « indignés » américains vont peut-être remettre le sujet sur la table. Après Wall Street, l'autre coupable idéal, c'est la Chine.

Et c'est le grand changement de ces derniers jours. L'administration américaine s'est enfin décidée à s'attaquer au problème de la sous-évaluation chronique de la monnaie chinoise, le yuan. Une sous-évaluation qui a une part majeure de responsabilité dans la crise économique et sociale mondiale que nous vivons à travers les déséquilibres commerciaux et de balances des paiements monstrueux que nous subissons. Personne n'a obligé l'Europe et les États-Unis à déléguer leur production industrielle à la Chine et à surconsommer des produits chinois ; mais rien ne se serait produit dans les mêmes conditions si la Chine avait une monnaie évaluée à sa juste valeur et avait respecté les règles du commerce international. Passons. C'est du passé. On ne va pas refaire l'histoire. Mais les Américains pensent qu'on peut agir sur l'avenir.

Est-ce le premier signe de faiblesse de la croissance chinoise qui les a encouragés ou la situation critique de l'emploi aux États-Unis ? Probablement une combinaison des deux. Mais l'heure a sonné. On ne tourne plus autour du pot et on ne joue plus avec les mots. Le mot « manipulation » des changes fait son entrée par la grande porte au Congrès américain. Un mot lourd de conséquences car qui dit manipulation des changes dit droits de douane imposés sur les produits chinois. C'est automatique. C'est le Sénat qui a ouvert la brèche et la Chambre des représentants doit décider si elle veut suivre cette voie. Mais ce qui a été surprenant, c'est que Ben Bernanke lui-même, le patron de la Fed - qui s'est rarement exprimé sur le sujet -, a enfoncé violemment le clou. Il a accusé la Chine de saper tout rebond de la croissance mondiale en maintenant sa monnaie artificiellement bas.

Les Chinois ont réagi. Comme à leur habitude. En s'indignant du non-respect par les Américains des règles de libre-échange, ce qui prouve finalement leur extrême sens de l'humour... Mais la Chine et les États-Unis sont arrivés à un point non pas de rupture, car la rupture entre deux pays interdépendants est impossible, mais à un point de conflit majeur. L'Europe devrait profiter de l'occasion pour joindre sa voix à celle des États-Unis.

La crise actuelle présente un avantage important : elle oblige les politiques à s'attaquer aux vrais problèmes. Dans tous les pays. Espérons que la Chine entendra le message.

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Commentaires 9
à écrit le 02/11/2011 à 20:46
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l'on ne peut aller produire nos besoin dans des pays ou la monnaie et complètement obsolète, certes nous enrichissons ces gouvernement, mais à notre appauvrissement, certes nous ne paieront plus les produit le même prix, certes nous ne consommerons ...

à écrit le 02/11/2011 à 20:40
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les réglés à la source : re créer de l'emploi pas en croyant que nous allons innové d'autre manière de généré de l'emploi, non mais tout simplement en réintégrant nos usine sur nos continent, car vous ne pouvez aller donner de l'emploi a l'autre bout...

à écrit le 02/11/2011 à 20:35
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LA CHINE ET LE JAPON ne sont ni l'autre de GOUVERNEMENT pauvre, nous avons durant ces 20 dernière année transféré nos outils de production la ou la masse salarial et la moins coûteuse, certes, cela étant le moins coûteux nous coûte très chère aujou...

à écrit le 10/10/2011 à 15:32
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Voilà un VRAI coupable de la crise qui vient nous montrer du doigt le responsable "idéal" de la crise : La Chine La crise actuelle a pour origine une crise financière. Les financiers sont les seuls responsables de la situation actuelle.

à écrit le 10/10/2011 à 10:25
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Un chinois qui gagne 100 euros par mois, ne peut payer les CMU, les IRM, les allocations familiales, les allocations de logements pour des français alors qu'il n'a pas ce genre de prestation lui-même. Vous, les occidentaux, vous vivez au-dessus de vo...

à écrit le 10/10/2011 à 10:01
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Suite: les américains avaient dit aux européens : le dollard est le monnaie américan et la crise est le problème européen. La chine dit la même chose!!! Quand les américains avaient obligé le JAPON vassal des USA à réévaluer le yen, le JAPON est tou...

à écrit le 10/10/2011 à 9:52
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Il est incroyable que les pays occidentaux riches se conduisent comme des mendiants en quémendant à un pays pauvre comme la chine des sous en évaluant le yuan. Un ouvrier occidental gagne 1500 euros alors qu'un ouvrier chinois gagne 100 euros. Et les...

le 20/10/2011 à 8:16
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Il faut comparer ce qui est comparable. Le niveau de vie en France et en chine n'est pas le même. Ceci dit il est exact que nous vivons au dessus de nos moyens. Cependant, du point de vue humain ("il faut que les riches occidentaux pensent à leurs fr...

le 02/11/2011 à 18:48
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On laisse une personne crever sur le trottoire de New York comme un chien après qu'il ait reçu un coup de couteau. A Paris, vos frères peuvent crever sans que personne bouge un doitg. Vous voulez que je continue? Malheureusement ce genre de problème ...

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