Europe : la convergence ou la porte

Par Marc Fiorentino, Monfinancier.com
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L'Allemagne a repris depuis plus d'un mois les rênes de l'Europe. Avec un message sans ambiguïté : l'Europe sera fédérale ou ne sera pas. Et quand l'Allemagne dit « fédérale », elle pense « allemande » très fort.

Le reproche fait à l'euro et à la zone euro depuis des années, et en particulier depuis la crise de la dette, c'est qu'on ne peut pas avoir de monnaie commune sans gouvernance économique et convergence budgétaire et fiscale. Les Cassandre de service en ont tiré la conclusion habituelle, qu'ils nous ressortent à chaque crise : c'est donc la fin de l'euro ! Un euro qui, on le rappelle, est une monnaie forte et qui ne donne aucun signe d'explosion : rappelons que, malgré la tragédie grecque de la semaine, il s'est maintenu autour de 1,37-1,38 contre le dollar alors qu'il a été introduit en 1999 à 1,17 et qu'il est descendu à 0,82 en 2000... Pas mal pour une monnaie faible qui va mourir prochainement... Non. L'Euro ne disparaîtra pas. Il a même démontré cette semaine qu'il pouvait résister au scénario de sortie d'un pays, un scénario encore inenvisageable il y a quelques semaines tant il semblait apocalyptique...

Mais si cette crise ne tuera pas l'euro, elle va provoquer un renforcement du fédéralisme économique. Si l'euro ne peut vivre sans convergence et que l'euro va vivre, c'est qu'il doit y avoir convergence. En clair, si nous voulons rester dans le camp des pays crédibles et respectables, nous n'avons pas d'autre choix que de converger vers l'Allemagne. En matière de déficit, de gestion budgétaire et de fiscalité.

Observez combien de fois le mot convergence a été prononcé depuis quelques jours. Le président de la République l'a cité à de nombreuses reprises dans son interview télévisée et Bruno Le Maire nous a même expliqué qu'il passait plus de temps à Berlin qu'à Paris pour travailler sur les projets budgétaires et « s'inspirer » du modèle allemand.

Depuis le début de l'OPA de l'Allemagne sur la zone euro, la situation évolue rapidement. Après un ultimatum à la Grèce de Papandréou : « Le plan ou la porte », l'Allemagne s'est tournée vers l'Italie de Berlusconi avec un message clair : « L'austérité ou la porte », et même l'austérité pour l'Italie ET la porte pour Berlusconi qui ne passera pas le cap du printemps 2012 à la tête du gouvernement italien. Mais, plus subtilement, l'Allemagne a fait comprendre à la France qu'elle était la prochaine sur la liste. Même si Angela Merkel a accepté de faire de Nicolas Sarkozy le porte-parole de son gouvernement européen, cela ne l'a pas empêché de lui adresser un message clair : « Réduction du déficit ou la porte ». De retour du sommet européen, on n'a d'ailleurs plus entendu parler que de nouveau plan d'austérité en France et le mot à la mode va être la convergence. Le message est bien passé.

Contrairement aux apparences, l'Europe avance. Vite. Plus vite qu'on n'aurait pu l'imaginer il y a encore quelques mois. Grâce aux crises successives, convergence et fédéralisme économiques sont devenus des évidences. Et ça, c'est une bonne nouvelle...

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Commentaires 2
à écrit le 07/11/2011 à 13:40
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Qui a dit : l'Europe est née française, elle mourra allemande ? L'agonie a commencée !

le 08/11/2011 à 19:08
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Pas de panique ...L'annexion de la France par les allemands est effective depuis la prise de pouvoir de la Gaule par les Francs qui étaient des peuplades germaniques

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