Les Marocains conquérants d’Afrique (1/11) : Mostafa Terrab, apôtre de l’économie verte

Mustafa Terrab, PDG de l’Office chérifien des phosphates (OCP) est l’un des « mousquetaires du roi » qui, au gouvernement, à la tête d’entreprises publiques ou semi-publiques, s’investissent en Afrique pour porter le projet de Mohammed VI.
Mostafa Terrab, PDG de l'Office chérifien des phosphates (OCP)

À 60 ans, Mostafa Terrab a vu du pays. Diplômé de Ponts et Chaussées (1979) et du Massachussets Institute of Technology (MIT, 1990), il a été chargé de mission au cabinet de Hassan II puis directeur général de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT).

Après un passage par la Banque mondiale au début des années 2000, il a été nommé, en 2006, Président de l'Office Chérifien des Phosphates, vaisseau-amiral du capitalisme d'État dans un royaume qui dispose de la première réserve mondiale de cet « or vert » indispensable à la fabrication de fertilisants.

L'Office traverse alors une crise de gouvernance. En moins de deux ans, les directions sont remises à plat, la caisse des retraites de l'entreprise retrouve l'équilibre et la restructuration financière est entamée. En 2008, OCP est transformée en société anonyme dont l'État devient actionnaire, ce qui l'autorise à se financer sur les marchés de capitaux et à être notée par les organismes de rating.

Le choix de l'investissement et de la "révolution verte"

Mostafa Terrab développe une vision pour l'office - avec le concours de grands cabinets de stratégie anglo-saxons - qui se fonde sur une conviction : pour devenir incontournable sur le marché mondial, OCP doit à la fois continuer à fournir le marché en roche, mais également concurrencer ses clients en fabricant des produits à forte valeur ajoutée, tels les fertilisants.

Grâce à la hausse des cours, le cash afflue. Profitant de ce mouvement conjoncturel, Mostafa Terrab accélère le rythme et se lance dans de grands programmes d'investissement pour se doter d'un outil de production rénové, freinant les velléités -parfois pressantes - de son actionnaire de lui verser des dividendes trop généreux.

C'est également le moment que choisit Terrab pour se fixer une nouvelle ambition : lancer et accompagner la "révolution verte" en Afrique, en se plaçant sur l'ensemble de la chaîne de valeur, de l'extraction de matières premières, à la production et à la distribution d'engrais, jusqu'au consommateur final. En clair, OCP souhaite grimper dans la « chaîne alimentaire » de son business. Ce projet se concrétise aujourd'hui sous la forme d'un partenariat entre le Maroc et le Gabon. Objectif : produire 2 millions de tonnes d'engrais à l'horizon 2018, l'équivalent de la consommation actuelle en Afrique.

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> Retour au sommaire du dossier « Le Maroc, porte d'entrée royale en Afrique »,

de notre supplément LA TRIBUNE AFRIQUE de LA TRIBUNE Hebdo n°142 du 18-24 septembre 2015.

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