Fnac : c'était une grande librairie...

Par Pierre-Yves Cossé  |   |  407  mots
Peut-on encore trouver des livres à la Fnac? Par Pierre-Yves Cossé, ancien commissaire au Plan

Début d'après-midi, niveau supérieur de la FNAC/ Montparnasse, celui des livres. En Aout, ce n'est pas la foule mais des clients sont là. En revanche, une seule vendeuse derrière sa caisse et aucune autre personne en vue susceptible d'informer le chaland. La vente de livres n'est plus la priorité. L'époque où grouillaient de jeunes vendeurs soixante - huitards, aux chemises rouges, en discussion permanente et guère intéressés par le client, est close depuis longtemps.
La queue n'est pas trop longue. La vendeuse, résignée et efficace, se déplace et déniche l'ouvrage recherché. Je lui fais remarquer que le « rayon Economie » a disparu. Non, il est là mais fortement rétréci. La place manque. Le sous-sol va être loué. L'époque n'est plus où vous pouviez faire votre sélection parmi de nombreux ouvrages puis les consulter à l'aise.

 Visite à Beaugrenelle

 Pour comprendre l'évolution en cours, une visite à la nouvelle et superbe Fnac de Beaugrenelle s'impose. Le magasin est sur deux niveaux. Au niveau inférieur, l'informatique, la télévision, la photo, la musique, la location et les caisses. J'allais oublier à l'entrée quelques succès de librairie (Grey, cinquante nuances) Au niveau supérieur, les DVD, les jeux informatiques en abondance, la papeterie (c'est la rentrée des classes) ... et des imprimés : bandes dessinées (dont de nombreux mangas) livres pour enfants et livres scolaires. Pour les adultes, il est proposé principalement des livres sur la maison, la décoration, le sport et le voyage. Reste une étagère avec quelques livres d'économie, un peu plus de place étant donnée aux romans.

Bompart sur la bonne voie

En ouvrant mon journal du soir, je comprends que j'ai fait fausse route. Les nouvelles FNAC ne sont pas faites pour moi : la rue Linois est devenue touristique et Beaugrenelle sera ouvert la nuit. Les nuits d'insomnie, j'irai acheter des livres de Noël pour mes petits enfants, car ce rayon est bien achalandé.
Alexandre Bompart est sur la bonne voie : de la High Tech dans des zones déclarées touristiques. Les activités à marge faible, laissons les à des libraires besogneux vieillissants et à des entreprises à faible coût, comme Amazone. D'ailleurs, les acheteurs de livre de mon acabit sont des peigne zizis, cet après-midi là, je me suis contenté d'un « Que sais-je ? » soit 8,50 euros (avec la carte Fnac)

Pierre- Yves Cossé
Aout 2015