Microréseaux ou nanoréseaux ?

Plus un mur est construit avec de grosses pierres, plus il y a de places pour de petites pierres. Le récent SIAL (Salon international de l'alimentation) l'a démontré : les microréseaux de production se développent sur les toits, les fermes verticales, les jardins collectifs.

BlaBlaCar est la somme de micro - voire de nano - réseaux de transport. Airbnb celle de micro - voire de nano - réseaux de logements. À côté des grands producteurs, grâce au numérique, de petites pierres économiques se développent.Récemment, une ordonnance a débloqué l'autoconsommation collective d'énergie. Il s'agit du maillage de bâtiment (s) ou de quartier (s) en production et vente d'électricité, « sous forme d'association, de coopérative ou de syndicat de copropriété », selon l'ordonnance. L'intérêt réside dans la mutualisation de la production et de la consommation. La filière photovoltaïque en profite du fait de son coût d'achat, d'installation et d'entretien de plus en plus faible. Il y aurait 300 000 particuliers prêts à vendre leur électricité, et 15 000 sont déjà en autoconsommation totale. EDF, Engie et d'autres fournisseurs y travaillent. Depuis l'annonce de cette ordonnance en juin dernier, des offres d'autoconsommation sont créées.

Le solaire ne sera pas la seule source d'énergie adaptée à l'autoconsommation. L'éolien en prend le chemin avec de petites éoliennes allongées sur le faîte des toits, des mâts verticaux, des arbres à éoliennes. De l'énergie va être récupérée sous les planchers à forte fréquentation (gares, établissements scolaires, centres commerciaux, etc.), sous le goudron des rues, notamment aux stops des véhicules. Des turbines vont être placées dans les canalisations d'eau en descente. L'eau chauffée (douche ou bain, évier) est en mesure de rendre partiellement son énergie. Le particulier n'est pas le seul participant, l'habitat collectif et le tertiaire sont preneurs.

Toutes ces petites productions sont faibles

Leurs sommes mises bout à bout sont à peine significatives. L'économie réalisée sera faible. Le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (Turpe) se fondera sur les services rendus. Le marché de la batterie permettra à certains de s'isoler du réseau collectif et passer en autoconsommation totale. Il est alors question de nanoréseaux. Dans sa globalité, la démarche d'autoconsommation est plus militante qu'économique. C'est dans ce contexte que des particuliers ou des immeubles vont rechercher l'autonomie en alimentation d'énergie, et le partage pour son transport. C'est la somme de ces nanoréseaux qui va devenir significative.

Très significative.

Je repars en plongée.

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L'ouvrage le plus récent de Philippe Cahen :
Les Secrets de la prospective par les signaux faibles, Éditions Kawa, 2013

À découvrir aussi sa contribution à l'ouvrage collectif Rupture, vous avez dit disrupture ? Le futur est déjà derrière nous, Éditions Kawa, 2015 ; et le nouvel ouvrage, Notre futur anticipé pas les signaux faibles, Éditions Kawa, 2016.

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