Brexit : et maintenant ?

Après neuf mois de préparatifs, Theresa May a lancé mercredi les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne avec de grandes ambitions et un projet qui, espère-t-elle, lui permettra d'obtenir un divorce bien plus avantageux que beaucoup ne prédisent.
Theresa May, Premier ministre britannique.

Mercredi à l'heure du déjeuner, l'ambassadeur britannique Tim Barrow a remis au président du Conseil européen la lettre signée la veille au soir par Theresa May confirmant la demande britannique de sortie de l'Union européenne.

« Les voilà, les six pages... », a déclaré Donald Tusk quelques minutes plus tard dans une brève allocution.

« Je n'ai pas de raison de prétendre qu'il s'agit d'une belle journée... Vous nous manquez déjà », a-t-il ajouté.

D'ici au divorce effectif, au terme des deux années de négociation prévues par le traité, la route, toutefois, sera encore longue.

Les Vingt-sept se donnent un mois pour arrêter leur position

Le prochain rendez-vous a été fixé le 29 avril, date à laquelle Donald Tusk a convoqué un sommet européen. Les chefs d'État et de gouvernement se prononceront alors sur des « lignes directrices », en clair des principes de négociation, et sur un mandat pour leur négociateur en chef, Michel Barnier. Ces principes commenceront à circuler dans les capitales à partir de ce vendredi, ce qui annonce une intense activité diplomatique entre capitales dans les semaines à venir.

Une des questions clés à laquelle il faudra répondre concerne la séquence des discussions. Dans sa lettre, Theresa May insiste - l'expression revient quatre fois - sur son souhait de « s'entendre sur les termes du partenariat futur en même temps que sur ceux du retrait de l'Union européenne ». Ce n'est pas tout à fait la musique qu'a fait entendre ces derniers jours Michel Barnier. L'ancien commissaire français a au contraire insisté sur la nécessité de se mettre préalablement d'accord sur quelques principes de sortie, concernant en particulier le « solde de tout compte » britannique, le traitement des citoyens « étrangers » et la frontière irlandaise, avant de parler de l'avenir.

Tout le monde s'attend à ce qu'une période de transition sépare la sortie de l'entrée en vigueur du nouveau « deal ». Thesera May appelle de ses vœux une transition « la moins perturbatrice » possible. Mais, sur le continent, on ne veut pas de quasi statu quo après 2019.

Un jeu de billard à multiples bandes

Si le Royaume-Uni reste membre à part entière de l'Union européenne jusqu'à sa sortie officielle, l'Union européenne fonctionnera à partir de maintenant selon deux « formats » : à vingt-sept pour tout ce qui concerne les négociations avec Londres, à vingt-huit pour le reste. Une fois dotée de son mandat, la Commission européenne rapportera donc à une formation spéciale du « CAG », le conseil des ministres des Affaires étrangères où ne siègera pas le Royaume-Uni. Tout l'enjeu, pour Bruxelles, sera donc de préserver l'unité du groupe des vingt-sept, ne serait-ce que pour ne pas faire le jeu de Londres. Il ne fait aucun doute que la négociation va rapidement devenir un enjeu de politique nationale, qu'il s'agisse du traitement des citoyens britanniques sur le Continent et continentaux au Royaume-Uni, de la concurrence entre places financières ou encore de la défense. Michel Barnier s'y prépare, qui a d'ores et déjà averti qu'il voulait assurer une certaine « transparence » à l'exercice. Une façon de prendre au mot les capitales nationales qui ont toutes fait vœu d'unité à Rome.

Le rôle exact que jouera le Parlement européen dans ce jeu reste une inconnue. En se choisissant comme « coordinateur » l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, actuel chef du groupe libéral et personnalité connue pour ses positions intransigeantes sur la vocation fédéraliste de l'Union européenne, il a marqué son intention de ne pas rester un « silent partner ». Il sera, comme les parlements nationaux, invité à voter sur l'accord final, mais ne sera pas autour de la table des vingt-sept aux côtés de la Commission européenne.

Que Londres reste autour de la table pour tout ce qui ne touche pas au Brexit ne manquera pas non plus de soulever des problèmes. Quel jeu jouera notamment Londres quand il s'agira par exemple de négocier la réglementation financière ou d'entamer la négociation, toujours très conflictuelle, du budget européen pour 2018 ou 2019 ?

Et les vingt-sept, dans tout cela ?

Bruxelles a tout fait pour sanctuariser la négociation avec Londres, en créant des équipes ad hoc tant à la Commission qu'au Conseil européen. Il n'empêche : la sortie du Royaume-Uni pose la question de l'avenir de l'Union tout court. Comme l'a écrit l'historien Luuk van Middelaar dans le quotidien Le Monde, les crises successives de ces dernières années ont introduit dans son fonctionnement une dose inédite d' « improvisation ». Cette « politique des évènements », qui s'impose à côté de la « politique des règles », paradigme traditionnel d'une construction essentiellement basée sur des traités et sur la dialectique entre ses institutions politiques et sa cour de justice, a chamboulé les règles du jeu et révélé le rôle dominant de Berlin. Or sur la route du Brexit, des « évènements » ne manqueront pas de continuer à chahuter la routine bruxelloise, qu'ils résultent des ratés de la politique économique de la zone euro ou d'évènements extérieurs, comme les migrations ou les relations avec Moscou et Washington. Selon cet intellectuel néerlandais, le projet européen ne pourra survivre que s'il accepte, enfin, la contestation en son sein.

Or, pour l'instant, les instances européennes n'ont pas réellement réussi à intégrer cette contestation, qu'elle vienne du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, de son homologue grec Alexis Tsipras ou de l'ancien ministre des Finances Yannis Varoufakis. Il semble difficile d'attendre deux ans que la « question britannique » soit réglée avant de s'interroger sur la manière d'avancer vers cet optimum de sécurité et de prospérité que réclament les citoyens européens.

Le sommet de Bratislava de septembre 2016, convoqué immédiatement après le référendum britannique, visait justement à acter la nécessité d'une « relance » sur le terrain de la sécurité et de la politique migratoire, notamment. Depuis, bien peu a été décidé, faute notamment d'impetus franco-allemand.

2019 : année de tous les dangers

Michel Barnier a annoncé qu'il souhaitait conclure la négociation du Brexit à l'automne 2018, de façon à laisser le temps aux gouvernements nationaux de faire ratifier, par leur parlement ou par référendum, le traité de sortie et, éventuellement, un nouveau partenariat. L'expérience a montré que l'exercice de ratification était pour le moins périlleux, tout vote sur un traité européen étant pris en otage par des enjeux de politique intérieure qu'il est pour l'instant impossible de prévoir.

Les ratifications interviendront de surcroît au moment où les partis européens se mettront en ordre de bataille pour renouveler le Parlement européen, au printemps 2019. En 2014, ils avaient obtenu de faire dépendre la présidence de la Commission européenne du résultat de ce scrutin en faisant des « Spitzenkandidaten », leur tête de liste les candidats à la présidence de la Commission européenne. C'est ainsi que Jean-Claude Juncker, chef de file du parti populaire européen, accéda à la présidence de la Commission. Mais cette expérience visant à « politiser » Bruxelles pourrait être contrecarrée sous la pression des évènements. Rien ne dit qu'elle sera reproductible.

Le Brexit ne peut que renforcer le poids, déjà prédominant, de l'Allemagne dans le concert européen. Le prochain chancelier - ou la prochaine chancelière - jouera-t-il (elle) la carte des institutions communes ou pas ? La question reste entière. Finalement, la seule chose dont les Européens puissent être certains à ce jour est qu'en 2019 ils ne seront plus que vingt-sept.

Commentaires 45
à écrit le 31/03/2017 à 13:48
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Et maintenant ? La liberté retrouvée pour les anglais ! Vive le FREXIT !

à écrit le 30/03/2017 à 16:11
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Barnier est incompétent ! Cela se voit déjà par ses questions: 1) le traitement des étrangers est simple. Pour avoir un permis de travail, il faudra une carte de séjour en règle. 2) les frontières du Royaume-Uni, y compris en Irlande, ne sont pas du ...

le 31/03/2017 à 9:39
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Je ne sais pas si Barnier est incompétent, mais je suis certain que vous ne comprenez pas 1% des problèmes liés à l'Europe. Permis de travail : cela va créer une énorme incertitude pour tous les résidents (les européens en UK, les british en Europe)...

à écrit le 30/03/2017 à 14:54
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«So, what?»...Comme par le passé...Il y a l'Europe et les Îles adjacentes!...

à écrit le 30/03/2017 à 13:42
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François ASSELINEAU candidat du Frexit sera élu président, pourquoi ...? 1) " la droite et la gauche " symbolisée par Sarko et Hollande rassemble tout le dégoût d'au moins la moitié des français pour la politique. Ils ont déjà donné et n'e...

à écrit le 30/03/2017 à 12:15
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Bravo ! Magnifique décision ! Maintenant les autres doivent réfléchir encore 1 mois, j'ai oublié qu'ils ont déjà eu 9 mois mais bon cette belle Europe doit occuper ses fonctionnaires ! J'espère que cette escroquerie va finir et qu'on va pouvoir recon...

à écrit le 30/03/2017 à 11:48
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L'événement est historiquement acté, après plus de 60 ans de collaboration, réduite à néant en quelques mois. Quel gâchis, car les dommages collatéraux risquent d’être incalculables. Le pire est malheureusement à venir, en tous cas ce n'est pas une...

le 30/03/2017 à 15:28
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Bien sure ,mais allez faire comprendre cela à la majorité de ploucs!

à écrit le 30/03/2017 à 10:47
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Et ça commence, Merkel a lâché la première bombe: 'Angela Merkel derails Theresa May's Brexit plan by rejecting parallel trade talks' - Angela Merkel fait dérailler le plan de Theresa May pour le Brexit en rejetant des négociations parallèles.

à écrit le 30/03/2017 à 10:28
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2019 c'est très loin de nos jours... D'autant que c'est une date écrite mais théorique, je crois d'ailleurs qu il est déjà acté qu'on pourrait aller jusqu'à 3 ans. 2020 c'est aussi la prochaine élection générale (sauf imprévu) au Royaume (plus ou mo...

à écrit le 30/03/2017 à 9:40
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Après le BREXIT, le FREXIT ;; Est-ce que vous voulez que l’État français emprunte obligatoirement à des banques privées et que les contribuables paient les intérêts avec leurs impôts ? Est-ce que vous voulez que les lois françaises soient déc...

le 30/03/2017 à 11:14
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Si l'Etat n'emprunte pas aux banques et aux particuliers , il emprunte à qui ? Les lois françaises sont décidées par le parlement, les commissaires Européens mettent en musique des décisions gouvernementales décidées par des régimes démocratiques. ...

le 30/03/2017 à 13:04
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@Brice : qui est-ce qui est farfelu, ceux qui disaient qu'on ne pouvait pas sortir de l'UE ou encore que si le peuple suédois ne votaient pas pour l'euro, ce serait l'apocalypse ?? Asselineau a été le premier à dire qu'on pouvait sortir de l'UE par l...

le 30/03/2017 à 14:11
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On croit réver... Asselineau a été le premier à découvrir l'article 50 !!! Vous prenez les gens pour des andouilles ? Tout ceux qui se sont intéressés au traité européens sont au courant de cela. Et l'article 50 ne permet pas de sortir de la zone Eu...

à écrit le 30/03/2017 à 8:38
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Brexit: et maintenant? Au suivant... de sortir de cette zone administrative qu'est l'UE de Bruxelles!

le 30/03/2017 à 9:01
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Vous devriez aussi préconiser de sortir de cette zone administrative qu'est à la France de Paris.

le 30/03/2017 à 12:56
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@Brice : A la différence de l'UE, la France a UN peuple et c'est ça qui fait le ciment et la force du vivre ensemble et pas un patchwork de peuples qui n'ont parfois rien en commun. D'ailleurs, votre UE a montré avec la Grèce que la solidarité europé...

le 30/03/2017 à 14:37
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@TC : on peut discuter sur la notion de peuple Français, mais vous devriez vous rendre compte qu'il y a parfois d'avantages de points communs entre un Français et un Allemand qu'entre 2 Français. Mais utiliser l'exemple de la grèce sur la solidar...

à écrit le 30/03/2017 à 8:06
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L'histoire de la finance retiendra que le jour de l'activation de la sortie du Royaume-Uni de l'union européenne : le CAC 40 a clôturé en hausse de 0.45 % à 5069 points, et surtout le FTSE 100 a clôturé EN HAUSSE de 0.41 % à 7374 points (comme les dé...

le 30/03/2017 à 9:03
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Les marchés anticipent, cela fait 6 mois qu'on sait que ce courrier partirait fin mars, la nouvelle est digérée dans la baisse de 15% de la livre. Les grands groupe cotés en bourse ont des intérêts dans le monde entier, les problèmes de l'économie b...

à écrit le 30/03/2017 à 7:42
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C'est qui est drole c'est que les banques qui veulent partir de la City, pensent a Francfort ou Dublin mais absolument pas Paris. La legislation du travail et les taxes sont trop rigides dans notre pays.

à écrit le 29/03/2017 à 21:33
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Un nouveau coup de Trump ! Avec l'appui a T. May de l'oncle Sam , de l'Empire , de la Chine , du Tsar la cacophonie europeenne aura du mal a ne pas se soumettre voire se désintégrer . Le front commun des 27 et même des 11 est une utopie . Que po...

à écrit le 29/03/2017 à 21:19
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Brexit, une belle entourloupe. La Bourse anglaise se porte bien, et les Anglais s'aperçoivent que les prix ont augmenté de 12 à 15% en peu de temps.

à écrit le 29/03/2017 à 21:03
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Patience, après le Brexit d'autres pays européens suivront. . .

le 30/03/2017 à 9:04
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Facile de détruire, pas facile de construire.

le 30/03/2017 à 9:42
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@Brice Quand les fondations sont pourries dès le départ, la maison ne peut pas tenir debout longtemps. Vous faites beaucoup de commentaires stériles et d'invectives mais sans réels arguments contredisant. Si votre seul argument est la méthode Co...

le 30/03/2017 à 14:02
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@Simoner La maison tient depuis 60 ans, c'est déjà pas mal. Que voulez vous répondre à 'Patience après le Brexit d'autres pays européens suivront". Quel pays ?

à écrit le 29/03/2017 à 20:37
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Enfin on mentionne le sort des Français résidant au Royaume-Désuni et celui des British résidant sur le continent européen : que vont-ils devenir ? devront ils demander la naturalisation ? devront-ils repartir dans leurs pays d'origine ? devront-ils ...

le 29/03/2017 à 21:36
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tout ça est à négocier, voire les prendre en otage pour faire levier. 1million et qq de GB en France, 3millions d'étrangers en GB. Certains britanniques installés en France ne veulent pas apprendre le français, ils ne risquent pas de vouloir devenir...

le 30/03/2017 à 4:45
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N'en doutons pas une seconde, le souhait brit est "on ferme les frontieres" raison principale du vote brexit. La regle a appliquer en ces circonstances sera: Visa de travail + permis de sejour renouvelable aux gree des autorites comme dans tout pays....

à écrit le 29/03/2017 à 20:08
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"Ça fait 10 ans que je le propose aux Français et c’est une proposition extrêmement responsable. Je trouve un peu singulier le fait qu’aucun des candidats ne réponde à mes objections. Nous savons que si nous restons dans l’Union Européenne, nous auro...

le 30/03/2017 à 9:06
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L'Europe c'est l'avenir de la France. Nous ne pesons rien face aux puissances continentales CHine/USA, la France seule ce n'est plus rien dans le monde d'aujourd'hui. Asselineau voit la France dans le monde d'il y a 100 ans, mais cela a changé. Voya...

le 30/03/2017 à 12:50
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@Brice : Ah bon ! Alors une majorité de pays qui ne sont pas dans une union et qui s'en sortent très bien sont dans le monde d'il y a 100 ans ?!?! La Suisse, la Norvège, l'Islande, Singapour... Je peux continuer, la liste est longue !!!

à écrit le 29/03/2017 à 19:45
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bye bye et bon debarras des brits cousins de Trump et qui n'ont rien de continentaux : il suffit de regarder leur histoire . Merci theresa !

à écrit le 29/03/2017 à 19:16
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Elle risque de se mettre le finger dans le eye.....

à écrit le 29/03/2017 à 18:57
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Un gouvernement qui écoute son peuple, c'est peu commun surtout en Europe. Vive les Anglais et maintenant à nous le Frexit avec l'UPR !!!

le 30/03/2017 à 9:07
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Va falloir réfléchir, car le Peuple de France est viscéralement attaché à l'Euro, donc pas de Frexit. Si le peuple dit qu'il veut rester dans l'Europe, vous arrêterez de nous faire du populisme démago ?

le 30/03/2017 à 12:47
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@Brice : ça c'est vous qui le dites que le peuple est attaché à l'euro. Et oui, si à l'issue d'un referendum, les Français choisissent de rester dans l'UE, il faudra bien que je m'y plie, c'est ça la démocratie !!! Il n'y a ici aucune place pour le p...

à écrit le 29/03/2017 à 18:43
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Ah le "danger" n'est plus immédiat maintenant il est pour 2019, c'est plus pratique je comprends.

à écrit le 29/03/2017 à 18:30
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C'est vraiment une lettre de british. On quitte mais on essaie de garder ce qui nous rapporte. La position de M Barnier est cohérente. Ils quittent et ensuite on voit si il y a matière à un accord nouveau. Il faut espérer que ce Brexit ne durera pas ...

le 30/03/2017 à 16:13
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Bien de votre avis.

à écrit le 29/03/2017 à 18:19
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De Gaule avait raison : les brits , cousins des ricains , ne sont pas des européens : Ciao,bye bye et bon débarras .

le 29/03/2017 à 19:05
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Bof, on les reverra toquer à la porte bien assez tôt.

à écrit le 29/03/2017 à 18:18
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Les bêlants décampent, les traîtres de l'Europe salivent. Yeaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!

à écrit le 29/03/2017 à 18:05
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' preparatifs', c'est peut etre un peu galvaude, non? la surprise etait totale, l'impreparation aussi on va coller des rustines et sauver ce qu'on peut

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