Vivants

Par Jacques Rosselin, directeur de la rédaction de La Tribune.
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"La Tribune" est vivante. C'est ce qui fait son charme et sa force. Arrivé il y a un peu plus de 25 ans dans la vénérable famille des quotidiens français, ce jeune journal a mené une existence turbulente.

Sa rédaction, souvent ballottée par la tourmente qui frappe régulièrement le secteur de l'information, parvient obstinément à rester debout et à faire son métier avec passion et application, à proposer à ses lecteurs un regard différent et sans concession sur l'économie et la finance. Et cela en toute indépendance, un privilège rare dans un secteur dominé par de grands groupes industriels.

Les journaux et, plus généralement, les médias de qualité, vivent des temps difficiles. Il suffit pour s'en convaincre d'aller voir le documentaire consacré au roi des quotidiens, le « New York Times », qui vient de sortir sur les écrans. « La une du "New York Times" » est porteuse d'un message important pour tous les lecteurs avides d'information?: l'explosion de la technologie tuera sans doute un jour les quotidiens (en 2043 prédit « The Economist », ce qui laisse une petite marge à « La Tribune »), mais pas les rédactions.

Jamais on n'a autant lu. Et jamais on n'a eu autant besoin de journalistes pour produire une information de qualité. L'illusion qu'ont eue de nombreux jobastres de l'Internet (et d'autres avant eux) que l'on pouvait faire des médias d'information sans journalistes grâce aux miracles de la technologie, a vécu. Les « newsrooms » des nouveaux médias reposent aujourd'hui sur de solides rédactions qui savent produire, trier, hiérarchiser et mettre en scène l'information.

Le travail des journalistes est bien sûr de nature différente, mais leur métier reste le même. Si le futur propriétaire de ce journal souhaite le faire prospérer dans cette période passionnante pour la presse, il pourra compter sur le précieux actif que constitue une rédaction debout. Et bien vivante.

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Commentaires 2
à écrit le 25/11/2011 à 20:05
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Mettre en avant son indépendance "dans un secteur dominé par de grands groupes industriels" est d'une mauvaise foi absolue quand on sais que la Tribune à longtemps appartenu à LVMH.

le 30/11/2011 à 12:17
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Objectivement le fait que la Tribune ait été détenue par LVMH à une époque n'a jamais eu d'impact sur l'indépendance de la rédaction, ou alors parfois mais infime et je n'ai pas souvenir d'exemples d'articles. De même pour Les Echos avec Pearson etc....

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