Un peu tôt pour faire la fête

Par François Roche, conseiller éditorial à La Tribune.
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Il faut saluer comme il se doit l'initiative de la BCE qui a donc permis hier aux banques européennes de se procurer 490 milliards d'euros de ressources longues, à un coût peu élevé. Passons sur la réaction des marchés, d'abord enthousiastes puis inquiets devant l'ampleur des sommes empruntées, bien supérieures aux anticipations des analystes, et tentons de comprendre si cette initiative est de nature à apporter une solutions aux tensions qui minent aujourd'hui la zone euro. L'action de la BCE est d'abord dirigée vers les banques. Elle n'est pas une réponse directe à la question des dettes souveraines. Ces financements sont censés garantir les économies européennes contre un « credit crunch ». Ils constituent une réponse au fait que les banques ne se prêtent plus guère entre elles, en même temps qu'ils permettent aux établissements financiers de poursuivre leurs concours à l'économie sans prendre de risques majeurs sur leurs ratios de liquidité. En dépit des incitations de la BCE, il est très peu probable que les banques utilisent ces fonds pour acheter de la dette souveraine, ou à dose homéopathique, et selon le principe du chacun chez soi... Le problème du financement des États de la zone euro demeure donc entier. L'année prochaine, ces pays vont devoir lever un peu plus de 800 milliards d'euros d'obligations, un chiffre comparable à celui de cette année. Les trois quarts de cette somme seront empruntés par l'Allemagne (170 milliards d'euros), la France (178 milliards), l'Italie (environ 240 milliards). Où trouveront-ils ces sommes ? À quel taux ? Cette question n'est pas résolue pour l'instant, Or on conviendra que c'est un sujet crucial si l'on ne veut pas voir les taux d'intérêt sur la dette souveraine de l'Italie, de l'Espagne ou même de la France atteindre des niveaux ingérables. Que la BCE s'institue en prêteur de dernier ressort des banques est de nature à apaiser provisoirement les inquiétudes. Mais le répit ne sera que de courte durée tant que l'incertitude demeurera sur le financement de la dette des États.

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Commentaire 1
à écrit le 27/12/2011 à 14:28
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la france prete à gager l'or des français celui de la banque de france pour sauver un radeau poubelle à la dérive,la zone euro ,dixit dsk...et après on fait quoi pour gaver les banques ?

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