Où va l'argent...

Par pbesses-boumard@latribune.fr  |   |  322  mots
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Par Pascale Besses-Boumard, rédactrice en chef à La Tribune.

Mais où est donc passé le bas de laine des Français ? On est largement en droit de se poser la question après les dernières statistiques parues récemment. Sûrement pas en placements actions, la Bourse de Paris enregistrant, avec celle de Milan, la pire performance de toutes les places européennes depuis le début de l'année. Pas davantage en assurance-vie, la Fédération française des sociétés d'assurances venant d'officialiser un troisième mois consécutif de décollecte sur ce placement. Mouvement inédit depuis la première crise de 2008. Les Sicav, produits réputés pour mutualiser les risques de leurs souscripteurs, ne sont pas plus prisées puisque leurs encours sont tout autant en berne. Cerise sur le gâteau : même la collecte du livret A, le chouchou des Français, accuse un retrait en novembre.

Si les Français ne placent plus leur argent dans la Bourse ou les produits d'épargne pourtant sûrs, c'est d'abord parce qu'ils sont aujourd'hui en manque de repère et qu'ils redoutent le pire pour leurs économies, à commencer par celles placées en obligations de la zone euro, comme c'est le cas à travers les contrats d'assurance-vie. D'où leur réaction épidermique. Manifestement, la pierre et les placements immobiliers ont encore la préférence. Mais plus de façon aussi massive qu'avant, les prix ayant atteint de tels sommets que ces investissements sont aujourd'hui réservés à ceux qui peuvent se permettre de revendre un bien pour en acquérir un autre. Preuve de la défiance généralisée : il semble que bon nombre de Français retirent tout simplement leur argent de leurs placements d'épargne pour... le conserver chez eux en attendant des jours meilleurs. Le cafouillage politique autour du sort de la zone euro n'a pas fini de déboussoler la machine économique. Et les épargnants.