Des riches et autres millionnaires....

Le haro général sur les riches confine à l'absurde. Voici pourquoi....
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Toutes les campagnes électorales donnent lieu à des excès, à des simplifications, à des effets de manche. Celle-ci ne fait pas exception à la règle et on peut même affirmer qu?elle en use et abuse. Au milieu du flot d?approximations, de contre-vérités, de chiffres faux, d?empoignades, un sujet, un seul, fait l?unanimité : les riches. Une belle harangue sur les privilégiés, les millionnaires, les exilés fiscaux garantit en général des succès d?audience facile, à gauche mais aussi à droite, ce qui est un tout petit peu plus surprenant. La foi du converti en quelque sorte? Que l?on se comprenne bien : lutter contre l?évasion fiscale, à plus forte raison contre la fraude, est pleinement dans le rôle d?un Etat responsable et soucieux de l?efficacité de son système fiscal. Pointer du doigt les « exilés » en dénonçant leur volonté de se soustraire à l?impôt en France et projeter de les imposer tout de même, peut se justifier. Leur retirer la nationalité française est absurde?et probablement impraticable. Rivaliser de créativité en matière de taxation des hauts revenus ou des revenus du capital peut s?expliquer, notamment en période de crise économique profonde, et au nom de la solidarité nationale. Mais à la fin, une question délicate se posera au nouveau gouvernement : faut-il que la France devienne un pays pauvre et/ou un pays de pauvres, pour qu?elle réussisse ?
Dans les pays émergents, le signe de la réussite d?une économie est le nombre de milliardaires qu?elle produit. Pour une bonne raison : ce sont en général des entrepreneurs, ils ont érigé leur fortune en même temps que leurs entreprises, ils sont en général devenus des « icônes » dans leur pays et parfois à l?étranger et s?ils mènent grand train, « mansion » à Londres, jet privé, propriétés sur la Côte d?Azur ou en Sardaigne, « penthouse » sur Central Park pour les plus exhibitionnistes d?entre eux. La question n?est pas de savoir si ces personnages sont « moraux » ou si leur style de vie est « décent » comparé aux salaires de ceux qu?ils emploient en Chine, en Inde, en Russie ou au Brésil. Ils jouent un rôle économique déterminant en tant que créateurs de richesses et accumulateur de capital.
La France n?est pas une économie émergente. Elle est une économie mature en perte de compétitivité. Elle est en panne de capital et de capitalistes. Elle manque d?entrepreneurs et d?investisseurs. Et il n?est pas certain que de canaliser l?ire populaire vers ceux « qui en ont », les transformer en personnages malfaisants et suspects d?anti-France, n?est peut-être pas le meilleur moyen de faire vivre dans l?esprit des jeunes générations le goût d?entreprendre.

 

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Commentaires 8
à écrit le 20/03/2012 à 5:55
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"Dans les pays émergents, le signe de la réussite d?une économie est le nombre de milliardaires qu?elle produit" D'ou tenez vous cette doxa ? Il est certain qu'on commencant un raisonnement par une sentence aussi biaisée et tombée de nulle part, vous...

le 16/04/2012 à 22:47
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Un commentaire pleins de bon sens qui n'est malheureusement pas d'actualité chez les politiciens français.

à écrit le 17/03/2012 à 17:08
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On a des politiciens nageant le plus souvent à contre-courant; le libéral-capitalisme est roi dans le monde, sauf dans les pays qui sont en train de couler, se dirigeant en plein vers le socialisme, parce qu'ils se replient sur la peur, et on sait qu...

à écrit le 17/03/2012 à 7:24
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La politique qui consiste à capituler devant les marchés financiers est une escroquerie sans nom. Rappel: 2008, la crise vient du capitalisme financier qui a joué au casino les actifs des épargnants dans des produits financiers toxiques, toutes ces ...

à écrit le 16/03/2012 à 12:55
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le probleme c est la confusion riche =entrepreneur En france, on est souvent riche car papa l etait. On a donc un capitalisme d heritier. Certains s en sortent pas trop mal (Liliane Bettancourt a plutot reussit a l oreal) mais d autres sont des catas...

le 16/03/2012 à 14:14
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C'est sur que de taxer les gains à 75% + CSG/CDRS est le plus sur moyen que les riches de demain soient les enfants des riches d'aujourd'hui. Il ne sera en effet plus possible de faire fortune en France. Il faudra l'hériter... Sauf à ce que l'on taxe...

à écrit le 14/03/2012 à 18:01
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les hommes ne désirent pas être riches, mais plus riches que les autres John Stuart Mill

à écrit le 14/03/2012 à 17:47
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Enfin un discours qui se tient. Si on élimine les riches, on aura encore plus de pauvres (CQFD).

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