Christian Nibourel (Accenture France Benelux) à la Tribune des Décideurs : "Le clivage industrie-services est dépassé"

Par latribune.fr  |   |  487  mots
Lundi 29 Avril à 12h30, nous recevions Christian Nibourel, Président d'Accenture France Benelux.

Christian Nibourel, Président d'Accenture France Benelux, était l'invité de « La Tribune des Décideurs » cette semaine.

L'occasion pour le patron français de la multinationale de Conseil en Management, chef de file du groupe de travail "l'entreprise du futur" pour les assises de l'entrepreneuriat, de pointer les écueils de la première année du quinquennat Hollande : fiscalité punitive, mauvaise entente avec l'Allemagne ...

Dans une économie mondialisée où perte de compétitivité signifie hausse du chômage et fuite des cerveaux.

L'occasion aussi de se faire le chantre des entreprises de service en rappelant que 80% des emplois crées en France le sont dans les services dans une économie où le clivage industrie/services est totalement dépassé.

Le débat sur la ré-industrialisation de la France vous semble-t-il pertinent ?

Le clivage qui oppose services et industrie me paraît dépassé. Quand on vend un produit aujourd'hui, il y a nécessairement une part de service dedans. Et cette part a tendance à augmenter. Il me parait donc essentiel de travailler sur les synergies entre ces deux secteurs. C'est d'autant plus important que les services sont historiquement de gros créateurs d'emploi, et continuent de l'être. Le secteur représente près de 64% des emplois récemment créés et sa balance commerciale demeure positive. Cela prouve que la France demeure dynamique et créative.

Le choc de simplification annoncé, vous y croyez ?

Changer les processus, être plus manœuvrant, redéfinir le service que l'on apporte aux Français, tout cela est possible. Il faut passer à l'acte, mettre en place rapidement les simplifications voulues par François Hollande. Chaque entreprise devrait pouvoir bénéficier d'un accès unique avec les grands départements d'Etat. Le gisement d'économies est là, dès lors que l'on ne se contente pas d'automatiser ce qui existe et que l'on analyse de façon approfondie les services rendus. On peut faire beaucoup mieux en faisant différemment, et peut-être moins dans des domaines pour lesquels on ferait appel à des prestataires privés.

Votre bilan de la première année de François Hollande ?

C'est difficile d'être positif sur le contexte actuel. J'ai le sentiment que le pays n'a jamais été autant clivé. Cela me fait peur. En période de crise, il faut chercher à dépassionner le discours et se battre pour que tout le monde travaille ensemble. Les assises de entrepreneuriat qui viennent de se terminer sont de ce point de vue plutôt positives. C'est la première fois que les entrepreneurs ont eu l'occasion de s'exprimer de façon libre et approfondie. A cet égard, le sujet fiscal était indispensable à traiter : si nous n'avons plus d'entreprises demain parce que la fiscalité ne le permet plus, nous formerons des gens pour qu'ils partent à l'étranger.

Retrouver l'intégralité de l'interview dans la vidéo !

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