Augustin de Romanet (Aéroports de Paris) à la Tribune des Décideurs : "Le gouvernement a compris l'importance de CDG Express"

Par latribune.fr  |   |  486  mots
Lundi 2 septembre à 12h30, nous recevions Augustin de Romanet, Président Directeur Général d'Aéroports de Paris.

Augustin de Romanet, Président directeur général d'Aéroports de Paris (AdP) et ancien directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, était cette semaine l'invité de la Tribune des Décideurs. Traffic estival, rumeurs de privatisation, stratégie d'expansion internationale ou polémique des voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC)... Il répond aux questions des internautes.

Vinci est devenu un de vos actionnaires de référence, avec l'Etat. Une privatisation d'Aéroports de Paris est-elle envisagée ?

Même si l'Etat cède de plus en plus ses participations dans les entreprises, la loi stipule que l'Etat doit garder 51% d'Aéroports de Paris. Le gouvernement n'a pas souhaité changer cette loi, ce qui n'est pas gênant puisque de toutes façons, nous fonctionnons déjà sur la même  logique que les investisseurs privés. L'Etat ne m'empêche pas de faire certains aménagements, de licencier, d'embaucher, de trouver avec lui la meilleure stratégie pour l'entreprise et les salariés. Dans cette perspective, c'est une richesse d'avoir comme actionnaire une entreprise forte comme Vinci. A ce stade, Vinci a dit qu'il ne souhaitait pas monter au-delà dans notre capital.

Quelles sont vos pistes pour rendre AdP plus attractif ?

Frédéric Cuvillier a saisi l'importance d'une ligne de transport rapide entre Paris et Roissy (Charles de Gaulle Express). C'est un projet capital, aussi bien pour notre entreprise que pour l'économie française. J'ai bon espoir qu'il se fera, avec un prix raisonnable pour les passagers. Ensuite, nous allons renforcer les investissements pour améliorer la perception des passagers qui fréquentent nos aéroports. Y compris dans les toilettes publiques. Mais il est essentiel que nous développions aussi notre vision de long terme : devenir le leader mondial de la conception et de l'exploitation d'aéroports, en développant notre pôle ingénierie et en prenant des participations significatives dans d'autres aéroports.

Justement, vous vous êtes fait doubler sur la construction du nouvel aéroport d'Istanbul, après avoir pris une participation importante dans TAV, qui gère notamment Atatürk, l'actuel aéroport de la capitale...

Lorsque mon prédécesseur a pris l'acquisition de 38% dans  TAV, il savait très bien que la concession de l'aéroport d'Istanbul expirait en 2021, donc nous n'avons pas actualisé les cash flow au-delà de 2021. L'appel d'offres pour le 3ème aéroport d'Istanbul, qui sera le plus grand du monde, a été attribué à un consortium sans expertise dans la construction d'aéroports. Or, avec la nouvelle politique monétaire américaine qui fait fuir les capitaux des pays émergents, les problèmes de financement vont se durcir. L'aéroport est loin d'être lancé et la probabilité que nous continuions à exploiter Atatürk jusqu'en 2021 est de plus en plus forte.

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