Et si La Fed s'était trompée de cible il y a un an ?

Par Le blog business d'Olivier Provost  |   |  271  mots

Tout le monde fête (si l'on peut dire) l'anniversaire de la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers qui allait déclencher le tsunami financier que l'on sait. Et chacun de s'interroger : fallait-il ou non laisser couler cette banque et lui faire payer l'"aléa moral", les dérives d'un système financier américain qui a trop misé sur l'endettement des pauvres pour s'acheter via les fameux prêts subprime des logements qu'ils n'avaient pas les moyens de se payer puis sur l'appétit des établissements financiers de la planète pour des produits officiellement sans risque et à bon rendement (comme si c'était compatible !). Certains voient aussi derrière cette faillite la vengeance des ex de Goldman Sachs contre leurs ennemis jurés de Lehman Brothers - on avait déjà lu la thèse de la vengeance des Wasp (anglo-saxons protestants blancs) de JP Morgan Chase contre les "financiers juifs" de Lehman... Mais posons la question : quitte à faire un exemple, la banque centrale américaine, la Fed (Federal Reserve) qui n'était pas censée intervenir sur les banques d'affaires - elle ne chapeautait alors officiellement que les banques de dépôt - n'aurait-elle pas dû laisser tomber, quelques mois avant, une autre banque d'affaires, Bear Stearns, elle aussi plombée par la crise des subprime - mais avec des conséquences sans doute moindre pour la finance mondiale - et montrer ainsi à la direction de Lehman qu'elle ne plaisantait pas ? Le tonitruant patron de la banque, Richard Fuld, aurait ainsi pris au sérieux la menace de faillite. Mais avec des si...