Maurice Lévy, le patron du groupe Publicis, a deux qualités, fréquentes chez les dirigeants mais rarement en même temps : il est à la fois dynamique et patient. Depuis l'essor d'Internet, les groupes publicitaires, français notamment, ont eu du mal à prendre le train en marche. Les petites structures indépendantes étaient mieux adaptées. Et quand elles ont été rachetées par un poids lourd du secteur, elles ont perdu cette réactivité qui étaient leur force. Pourtant, patiemment, Publicis a commencé à tisser sa toile en essayant via des acquisitions de s'imprégner de cette culture Web sans trop étouffer les entreprises qu'elle rachetait. Aujourd'hui, voilà le pari plus que réussi avec un an d'avance sur le programme : réaliser un quart des revenus du groupe dans le numérique. Avec, cerise sur le gâteau, un accord stratégique et capitalistique avec Microsoft. C'est ce qui s'appelle avoir refait son retard. Maurice Lévy pense même que l'avance qu'il a prise sera difficile à rattraper par ses concurrents.