Obama, ça va pas…

Par Le blog édito d'Erik Izraelewicz  |   |  499  mots
Triste anniversaire pour Obama. Un an jour pour jour après son élection, le président américain est en chute libre dans les sondages. Son parti, le Parti démocrate, a perdu hier deux Etats importants. En cause, notamment, son bilan économique, décevant...

« Yes we can ! ». Oui, nous pouvons, nous allons changer l'Amérique. C'était le slogan de campagne du candidat Obama. Eh bien, un an après son élection, le bilan, c'est « No he didn't » : « Non, il n'a pas fait » Il n'a pas changé l'Amérique.

Pour les obamaniaques, la déception est à la hauteur des attentes qu'il avait fait naître. Les Américains sont déçus, c'est clair. Son élection, ça n'a pas été « « la rupture », le coup de baguette magique qui aurait tout changé. L'Amérique est bien sûr en train de sortir de la récession. Elle reste en crise. Le chômage surtout continue d'augmenter. Un Américain sur dix au chômage, c'est même la perspective pour l'an prochain. Plus de 10% de la population active sans job. On n'avait là-bas jamais vu cela depuis 1945 !

Obama a quand même mis en chantier de grandes réformes ?

Bien sûr, il n'a pas chômé.

Mais sur chacun de ses grands projets, il a pour l'instant calé en cours de route. Il n'est pas allé jusqu'au bout de ses promesses.

La réforme de la santé, mère de toutes ses grandes réformes ? Il avait promis une couverture maladie pour tous. Actuellement, il y en a 47 millions qui vivent sans assurance santé. Eh bien, sa réforme n'est toujours pas adoptée.

Idem pour la finance. Il avait promis d'y remettre de l'ordre. Ca avance lentement, très lentement, trop lentement aux yeux de nombreux américains.

Même retard sur le climat. Obama devait être un président vert, résolument écolo. Pour l'instant, son plan climat est au point mort. Son implication dans les grandes négociations internationales est incertaine.

Obama est freiné dans son action par le Congrès, par les lobbys en tout genre aussi...

Oui, c'est vrai. Le président aux Etats-Unis, ce n'est pas un hypermonarque qui peut décider de tout tout seul. Rien à voir avec le président français. Il n'a pas tous les pouvoirs. Dans la démocratie américaine, le président doit tenir compte des contre-pouvoirs qui restent là-bas très puissants, du Congrès en particulier. Obama n'est ensuite aux affaires que depuis janvier, depuis dix mois à peine. Même si les Américains s'impatientent, laissons-lui le temps avant de juger. Il a quand même aidé massivement les familles pauvres plombées par la crise de l'immobilier. Il a nommé contre l'avis de Wall Street un « tsar des rémunérations », chargé de lutter contre tous les excès. Il a donné un coup d'accélérateur à la voiture propre, à la voiture électrique. Ce sont là là-bas à chaque fois des petites révolutions. Il a fait des choses. Du symbolique. Faut-il y voire les graines de changements plus profonds, plus radicaux. Les fans d'Obama en restent convaincus. « Yes he will ». Oui, il va faire. C'est aujourd'hui leur conviction. Il a trois ans pour les satisfaire.