A bâtons rompus avec Joël Grech (Eurocopter)

Eurocopter est un groupe de 4,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires qui emploie 15.000 personnes dans le monde. Joël Grech y est responsable du département Business Intelligence au sein du département informatique. La plate-forme Business Objects de SAP a été utilisée pour améliorer la performance globale de l'entreprise. La SSII Business et Décision a accompagné Eurocopter dans sa démarche.

Comment avez-vous abordé la Business Intelligence chez Eurocopter ?

La Business Intelligence est quelque chose de relativement jeune chez Eurocopter. Cela a commencé de façon assez intimiste avec un développement d'applications internes au sein du service achat. Je ne suis intervenu qu'au moment où cela a pris de l'ampleur en 2006 avec l'intégration de nos indicateurs financiers et de notre contrôle de gestion. Cela nous a permis d'établir des indicateurs au niveau de notre besoin en fonds de roulement.

Généralement, vous recevez un acompte à différentes étapes d'une commande d'hélicoptère. Comment pouvez-vous optimiser ce processus ?

Il y a deux ans, nous avons lancé le projet On-Time Delivery qui mesure le pourcentage de livraison à temps sur l'ensemble de la chaîne. Que cela soit des fournisseurs jusqu'à nos lignes produits et nos centres d'assemblage jusqu'à la livraison finale chez le client. Nous mesurons aussi la performance des différents départements avec une spécificité pour les AOG, Aircraft On Ground, sources de pénalités. Nous avons pu déterminer les situations que nous pouvions améliorer en prenant des mesures correctives.

Livrer à temps c'est bien mais cela ne soit pas se faire au détriment de la structure du bilan. Comment conciliez-vous ces deux aspects ?

Il faut certes éviter de bloquer des millions d'euros en stock de confort. Pour ce faire, nous avons lancé une autre étape, On Target Inventory pour optimiser les stocks et encours de production. Nous y avons ajouté la qualité. C'est bien de livrer à temps avec peu de stock ; encore faut-il que les pièces livrées aient un bon niveau de qualité. D'où un autre élément, On Target Quality.

C'est toujours On Target chez vous ?

On Time ou On Target. On se sert de la Business Intelligence pour obtenir des métriques sur notre activité. Puis nous harmonisons sur l'ensemble du groupe et nous pouvons fixer des objectifs. Ce n'est pas tout de livrer 80% des pièces à temps. Il faut se demander comment on peut livrer 90% puis 100%. Nous essayons maintenant de mesurer de façon très précise le nombre d'heures de vol de chaque appareil de la flotte de nos clients. Nous pouvons leur proposer en avance de phase des opérations de maintenance. En interne, nous essayons de prévoir les pièces nécessaires. Le premier projet s'appelle  Fleet Management. Nous demandons à nos clients de nous aider avec la planification des heures de vol. Nous les aidons en retour avec cette maintenance intelligente. Le second projet, Fiabilité, étudie la durée de vie des pièces essentielles. Certains de nos moteurs peuvent fonctionner 30 minutes sans huile, ce qui est important dans un contexte militaire car cela permet de rejoindre un territoire ami.

Une dernière composante en cours de développement est destinée à nos commerciaux. Ils auront une vision complète de nos clients : encours de crédit, part de leur flotte qui n'est pas chez nous, capacité à payer, besoin d'équipement.

Tout cela coûte de l'argent. Pouvez-vous calculer un retour sur investissement ?

Si le projet On Target Inventory nous permet d'économiser 1% sur nos stocks, cela paye complètement les licences et les prestations extérieures.

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