La France a besoin d'un grand "Cloud" souverain

La nécessité d'un Cloud souverain, à l'instar des G-Cloud européens ou américain ne fait plus débat. Le Gouvernement ne doit pas disperser ses efforts en apportant désormais apporter son soutien à un unique projet, compétitif face aux réalités du marché et susceptible d'entraîner un écosystème industriel dans son sillage.
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Voilà bien longtemps que chacun fait du Cloud sans le savoir : à travers de nombreux usages familiers tels que la consultation de boîtes webmails, l'utilisation de réseaux sociaux, le streaming vidéo ou la musique en ligne, et évidemment le e-commerce. Dans ces domaines, nous partageons en effet l'usage d'une infrastructure et de services informatiques, mutualisés et parfaitement abstraits pour l'utilisateur. Aujourd'hui les entreprises veulent pouvoir consommer logiciels et services de façon élastique, à la demande, en fonction de leurs besoins et uniquement de leurs besoins. Demain, plus encore qu'aujourd'hui, certaines administrations y auront également recours pour des besoins spécifiques. Les collaborateurs de ces entreprises et de ces administrations pourront dès lors accéder à des données, souvent stratégiques, où qu'ils soient, et depuis tous les types de terminaux d'accès. Ils pourront interagir en interne avec leurs environnement de travail sur tous les processus métier et à l'extérieur avec leur communauté, de clients, partenaires, etc... ou les administrés et les citoyens. C'est ce que, notamment, promet et permet le Cloud computing, dont l'offre aux entreprises connait un véritable essor.

Entre 200 000 et 300 000 créations d'emplois attendues

Ce nouveau « mode de consommation » de la ressource informatique représente bien plus qu'une rupture technologique (discutable) ou de business model (indiscutable)... C'est toute la société qui en sera changée. N'est-ce pas le Cloud, et en particulier son abstraction et sa tarification à l'usage, qui font qu'une petite PME peut s'offrir un outil de gestion de la relation client autrefois réservé aux grandes entreprises ? Comment se consomme aujourd'hui la musique ou la vidéo si ce n'est en streaming, sans que quiconque ait une idée de l'endroit où cette ressource est localisée ? Quel serait l'avenir du télétravail sans le Cloud ? Il en va de même des réseaux sociaux qui ont révolutionné nos usages personnels et en entreprise (social marketing, collaboratif) et qui n'existeraient tout simplement pas sans le Cloud computing. Le Cloud conditionne enfin la viabilité des promesses du Big data, le traitement de données hétérogènes, non structurées et pour l'analyse desquelles la puissance du Cloud et des outils logiciels auront un impact décisif.

Un unique projet, compétitif et ouvert et porté par l'écosystème du logiciel

Le Cloud en France devra également traiter des données très stratégiques ou sensibles.On comprend bien que pour ces dernières, la maîtrise de l'infrastructure constitue un enjeu de souveraineté nationale. Ces données doivent être localisées sur le territoire et, pour les plus sensibles d'entre elles, être contrôlées par des opérateurs nationaux. Des créations d'emplois nettes sont enfin attendues du développement du Cloud computing sur notre territoire - entre 200 et 300 000 selon les estimations . Le Gouvernement a fort heureusement bien compris ces enjeux, qui souhaite à travers le Grand emprunt, soutenir un grand projet français de Cloud souverain à hauteur d'un investissement de 135 millions d'?.

« Un projet », et non plusieurs, car le saupoudrage, conduirait en la matière à l'échec. La taille de notre marché national est trop réduite et les investissements trop lourds pour que deux initiatives concurrentes puissent coexister. Intrinsèquement porteur d'un écosystème d'acteurs industriels, en premier lieu les éditeurs de logiciels qui tirent l'essentiel du marché du cloud computing, ce projet devra répondre aux critères suivants : compétitivité, ouverture et dimension potentiellement européenne. Le Gouvernement devra donc trancher en fonction de ces critères dans la mise en compétition des projets, selon une vision de long terme centrée sur le développement de notre écosystème logiciel en France.
 

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Commentaires 13
à écrit le 02/04/2012 à 21:39
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« Un projet », et non plusieurs, car le saupoudrage, conduirait en la matière à l'échec. La taille de notre marché national est trop réduite et les investissements trop lourds pour que deux initiatives concurrentes puissent coexister. Non mais on est...

à écrit le 16/03/2012 à 17:11
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mais mais mais mais c'est de la merde, nan c'est cloud....

à écrit le 15/03/2012 à 5:34
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Heureusement que monsieur Riviére est délégué général association Française sinon cet article sur le Cloud serait une peu nuageux pour le non initié que je suis.

à écrit le 14/03/2012 à 14:54
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En quoi le marché serait-il trop réduit pour plus d'un acteur sur le marché? Pourquoi ce marché devrait-il être réduit aux seules entreprises françaises? Pourquoi n'y aurait-il pas d'investisseurs privés si le cloud devait générer autant de richesses...

à écrit le 14/03/2012 à 14:05
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Lr cloud est une évidence, seuls les esprits rétrogrades, frileux ou passéistes peuvent le contester. Dans 10 and, tout le monde y sera, même ceux qui disent le contraire aujourd'hui pour défendre leur pré carré et le non partage de documents.

le 14/03/2012 à 15:06
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Je suis dans ce métier, le "cloud" c'est du pur marketing, du vent, allez y les gogos achetez!!!!!

à écrit le 14/03/2012 à 14:04
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Les grands opérateurs que sont France Telecom et SFR, mais aussi de plus petits opérateurs français ont déjà des offres de cloud computing où les serveurs et les données sont physiquement en France. Pourquoi diable pourquoi diable investir de l'arge...

à écrit le 14/03/2012 à 12:26
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Je vous "rassure", en tant que DSI, les données de mon entreprise resteront dans l'enceinte de l'entreprise et même sur des machines non reliées au net. (si si, ça existe et ça gène bien un paquet d'exploiteurs logiciels). Avec sauvegarde régulière t...

à écrit le 14/03/2012 à 11:33
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Superbe et savoureux texte de propagande en faveur de notre Big Brother souverain, venant d'une association subventionnée (reconnue d'utilité publique) qui survit grassement avec nos impôts ! Tout simplement édifiant avant d'être scandaleux ou pathét...

à écrit le 14/03/2012 à 11:33
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Si ça se termine comme avec les systèmes informatiques centraux avec le monopole de fait d'IBM en Europe et en France, avec la duopole des logiciels de micro informatique Micosoft et Apple, avec la quasi monopole d'Intel dans les puces électroniques ...

le 14/03/2012 à 13:19
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Tiens... Vous aussi, vous avez du vécu ... ;-)

le 14/03/2012 à 15:12
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Ca fait longtemps qu'il n'y a plus de systèmes informatiques centraux en Europe et qu'IBM n'exerce plus de domination. Si on ne fait rien, on va droit vers du Cloud mais dominé par tous les acteurs que vous mentionnez. Si on y met les moyens on peut ...

le 29/03/2012 à 16:32
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Quelle Ignorance !!! PMU,Française des jeux , SNCF, la majorité des banques et des assurances réalisent quotidiennement leurs millions de transactions sur système central IBM !

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