Gaz de schiste : explorons nos réserves !

Par Michel Rousseau, Fondation Concorde  |   |  648  mots
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Alors que le chef de l'Etat vient de rejeter les sept demandes de permis d'exploration de gaz et d'huiles de schiste en France, le président de la Fondation Concorde, d'inspiration libérale et proche des entreprises, réclame au contraire que la France en finisse avec les peurs et ait le bon sens d'explorer réellement ce que recèle son sous sol.

Un don de Dieu, comme ont l'habitude de le dire les heureux bénéficiaires des réserves du Moyen-Orient, mais cette fois sous nos pieds en France. Notre pays, gros importateur de ressources énergétiques, qui constitue l'essentiel du déficit de notre balance commerciale, aurait ainsi une chance de réduire ses importations de gaz. Ce n'est qu'une hypothèse car la législation actuelle ne permet pas d'explorer notre sous-sol. Le bon sens voudrait pourtant que nous allions vérifier la quantité de gaz exploitable dont nous disposons réellement.
S'il n'était que de la moitié de ce qui est annoncé, il s'agirait néanmoins d'une formidable nouvelle quand on connaît les tensions actuelles sur le marché de l'énergie et la situation difficile de notre industrie.Les chocs pétroliers successifs et leurs conséquences sur le dynamisme des activités, le poids du coût de l'énergie dans le budget des ménages, montrent combien ce poste est essentiel pour la prospérité.
Des centres de production, grands comme des terrains de football qui peuvent être délimités et intégrés avec soin dans le paysage, une technologie de pointe sans cesse améliorée qui permet d'envisager une bonne maitrise des risques, sont autant de facteurs qui plaident en faveur d'un recours à ces ressources inespérées. Nous croyons en effet que le gaz sera l'énergie de transition qui nous permettra d'attendre que les énergies renouvelables gagnent en compétitivité et en fiabilité.
Bien sûr, l'exploitation nécessite l'utilisation de beaucoup d'eau, généralement abondante dans une majorité de territoires en France. Pour les techniques d'extraction controversées, nous bénéficions de l'expérience des pays qui depuis dix ans déjà procèdent à l'extraction de ces gaz, les États-Unis en particulier qui ont réussi à surmonter les difficultés environnementales et techniques liées à cette ressource d'une ampleur inespérée.
Finissons-en avec les peurs ; Nous ne pouvons prétendre à la prospérité en refusant, sans rien savoir, sans rien tenter, les opportunités qui ont fait la richesse des autres, sans doute plus avides de croissance et d'emplois, tout en étant aussi démocrates !
En présentant les avantages et les risques liés à cette exploitation, un débat doit avoir lieu dans les prochains mois. En effet, la question du gaz de schiste n'a été jusqu'à ce jour traitée que de manière confidentielle ; de raisons politiques coïncidant avec l'activisme des lobbies partisans de la décroissance ont conduit à la loi qui interdit même la recherche !
Ce qui frappe aujourd'hui lorsque l'on aborde ce sujet c'est le nombre important de personnalités qui trouvent la situation de blocage actuelle inadmissible et sont tout à fait favorables à une exploitation bien maîtrisée de nos réserves, si celles-ci se confirmaient.
Après les États-Unis, le Canada, la Chine, l'Algérie, viennent de se lancer dans l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste. Nous devons donc rapidement nous retrouver du bon côté du progrès.Nous disposons des meilleurs ingénieurs pour la maîtrise de l'extraction, ce qui n'est pas négligeable, mais aussi de l'expérience américaine de plusieurs années. Rappelons que l'exploration du gaz de schiste a permis, dans ce pays, de diviser par quatre le prix du m3.
Donc, ouverture d'un grand débat pour s'affranchir du poids des « lobbys de la peur » minoritaires mais très actifs et aussi adaptation du code minier afin d'assurer une redevance significative au propriétaire du terrain, à la commune, au département et à la région, suivant l'exemple de ce qui permit l'implantation des champs d'éoliennes dans notre pays. Voici deux préalables qui permettront une exploitation de cette ressource.
Pour le bien de notre économie, nos dirigeants doivent s'emparer rapidement de cette question.