La transition énergétique mobilise des fonds européens et les territoires français

Fortum, leader de l'énergie et de la chaleur dans les pays nordiques, s'est installé en France en 2011 pour y contribuer au développement des énergies renouvelables, notamment l'hydraulique et l'énergie des vagues. Ancien directeur stratégie et développement de la filiale allemande de Dalkia (filiale de EDF et Veolia), Philippe Stohr est directeur général de Fortum France depuis décembre 2011. Il participe ce mercredi aux Rencontres parlementaires sur l'Energie.
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Le volet hydroélectrique du projet de transition énergétique se dessine dans un contexte particulièrement favorable. L'annonce de l'ouverture des concessions hydroélectriques en vue d'accroître la place des énergies renouvelables en France a, en effet, déjà conduit à la mobilisation de deux facteurs indispensables à son succès : des investissements européens et les acteurs des territoires concernés.

Les grands acteurs européens intéressés par le renouvellement des concessions hydrauliques françaises

Intégrer dans les infrastructures hydrauliques existantes les innovations technologiques capables d'accroître leur productivité dans les meilleures conditions pour la sécurité et l'environnement nécessite des ressources. Des ressources financières et des ressources de compétences. Le fait que de grands acteurs européens du secteur de l'énergie, du nord au sud, aient manifesté leur intérêt et déclaré leur disponibilité rend, d'emblée, l'objectif atteignable avec certitude.

Certains des candidats à l'obtention de concessions disposent, en effet, de la solidité financière qui assure leur capacité à tenir des engagements dans la durée. C'est-à-dire non seulement à faire une offre initiale à l'Etat pour l'entrée dans des concessions, mais aussi à tenir un engagement de redevances tout en réalisant des programmes annuels d'investissements industriels pour la durée de concessions qui ne seront pas inférieures à 40 ans. Ce sont des conditions indispensables pour que l'ouverture ne soit pas un but en soi, mais qu'elle soit mise au service de projets technologiques, industriels, énergétiques et territoriaux de long terme dont la collectivité nationale et les territoires doivent légitimement bénéficier.

La gouvernance des projets de territoires compte autant que l'enjeu financier

Encore faut-il que cette capacité financière avérée soit accompagnée d'engagements qui visent à valoriser la ressource en eau dans la diversité de ses potentiels. L'enjeu de la gouvernance des projets de territoires en concertation avec les acteurs concernés est, en effet, aussi vital pour le bénéfice dans la durée que l'enjeu financier, auquel il ne faut pas réduire le projet.

Les technologies, comme les modes de gestion, doivent intégrer la multiplicité des facettes du rôle des rivières dans leur milieu social, économique et naturel. Les initiatives en cours sur le bassin de la Dordogne, à l'occasion des 20 ans de son organisme de coordination à l'échelle d'une vallée, Epidor, qui seront célébrés le mois prochain, en sont une illustration. L'implication, sur le même bassin, de l'AVARD en matière de valorisation à l'occasion du renouvellement des concessions, ou celui de l'Entente sur le bassin Lot-Truyère, en sont d'autres exemples forts.

Compétences locales en matière d'hydrologie, pêche, ...

Les acteurs des territoires, dans la diversité de leurs rôles et fonctions à l?image des potentiels de l?eau, sont aujourd?hui mobilisés autour de projets concertés qui correspondent à autant d?ambitions et d?espoirs de développement territorial. Ces espoirs et ces ambitions sont le produit de compétences locales en matière d?hydrologie, de tourisme, de pisciculture et de pêche, d?agriculture, d?activités liées aux installations hydroélectriques, etc.

L?Etat qui a lancé ce processus, et les futurs concessionnaires qui doivent s?y engager, ne sauraient décevoir les espoirs ni les ambitions. Il s?agit donc de faire en sorte que le processus d?ouverture des concessions hydroélectriques concilie les enjeux nationaux et territoriaux pour dessiner un nouvel avenir.

Associer les acteurs territoriaux

L?enjeu La perspective est double : d?une part contribuer aux objectifs de la transition énergétique en faisant jouer à l?hydroélectricité tout son rôle d?énergie renouvelable et en exprimant tout son potentiel de puissance et de flexibilité, décisif pour l?équilibrage des réseaux ; d?autre part associer les « acteurs territoriaux de l?eau » dans des projets de développement économique territorial qui valorisent la ressource et non seulement l?énergie. Un « bon partenaire » pour les concessions hydroélectriques devra mettre ses compétences et sa créativité au service de ce double enjeu de manière équilibrée.

Le débat national s?annonce sur ces sujets d?énergie, de transition, de territoires et d?avenirs de long terme. Autour de ce débat national se tiennent des colloques et conférences. Tous contribueront à clarifier les positions et les intentions, dans leurs dimensions économique, technique, sociale, environnementale... et européenne. Et à éclairer les décisions de chacun.
 

 

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Commentaire 1
à écrit le 10/10/2012 à 12:31
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L'énergie est une question de sécurité pour l'Europe. En Europe, la facture énergétique a atteint 488 milliards d'euros en 2011 soit 3,9 du PIB donc 61 milliards pour la France. Il est grand temps de changer de politique et de lancer une grande polit...

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