Le CJD ne veut pas être un Pigeon

Alors que vingt organisations patronales ont désormais rejoint le manifeste "Etat d'urgence entrepreneurial", signé mardi soir pour prendre la défense du mouvement des Pigeons contre la nouvelle taxation des plus-values, seules deux organisations, la CGPME et le CJD, se sont désolidarisées de cette initiative-choc. Dans cette tribune, Christophe Praud, Président du CJD, s'explique. "Nous nous interdisons d'aboyer sans propositions". Le CJD déplore la stigmatisation fiscale actuelle contre les entrepreneurs et propose de renouer le dialogue avec le gouvernement pour poser "les bases d'une fiscalité juste et progressive". Il tend la main à François Hollande pour renégocier l'article 6 du projet de budget 2013 "en distinguant les plus-values spéculatives des plus-values générées par la croissance, l'emploi, l'innovation et l'implication des salariés."
Copyright Reuters

Si nous saluons la mobilisation patronale inédite qui a lieu actuellement, nous regrettons qu'elle ne soit pas assortie de propositions concrètes avec pour ambition la défense de la cause entrepreneuriale pour ce qu'elle représente de création de richesses.

Je préside un mouvement qui compte parmi ses membres des gazelles, des souris, des éléphants et même des pigeons et malgré ceci, nous nous interdisons d'aboyer sans proposition. Nous sommes des femmes et des hommes engagés pour défendre une vision responsable de l'entreprise,et ?uvrer pour la création d'emplois et le développement durable de nos activités. Depuis 74 ans, le CJD a toujours tendu la main aux gouvernements, quelle que soit leur couleur politique. Nous n'avons jamais réfuté par principe un texte de loi, mais avons toujours été force de propositions pour que l'économie serve les femmes et les hommes de ce pays.

Nous ne nous dédouanons pas de notre responsabilité fiscale, contributive au bon fonctionnement de notre pays, mais déplorons le caractère stigmatisant de la politique fiscale proposée. Dommage car quelle belle ambition que de profiter de ce moment pour poser les bases d'une fiscalité juste et progressiste, aujourd'hui freinée par l'absence de réflexion dans la durée et de concertation avec l'ensemble des parties prenantes.

La prise en considération de la réalité du monde entrepreneurial permettrait d'éviter certains écueils. Revenons par exemple sur une thématique phare du Président de la République : L'EMPLOI. Lorsque nous avons interrogé 800 dirigeants de notre réseau sur cette problématique, le contrat de générationa été plébiscité par seulement 16% de nos adhérents. Logique, 42% d'entre eux n'ont pas de seniors dans leur entreprise ! Consulter les dirigeants en amont aurait permis de comprendre que la problématique des TPE-PME n'est pas de garder leurs seniors mais d'être en capacité d'en embaucher.

Il en est de même pour la fiscalité : le fameux Projet de Loi de Finance 2013 (PLF) a-t-il fait l'objet d'une concertation auprès d'entreprises de toutes tailles, de tous secteurs d'activités, de celles qui ont ouvert leur capital à leurs salariés, de celles qui sont le fruit d'années de travail d'un dirigeant ? Assurément non !

Nous ne couperons pas à une réflexion approfondie distinguant plus-values spéculatives des plus-values générées par la croissance, l'emploi, l'innovation et l'implication des salariés.

J'ai interpelé le Président de la République par une lettre ouverte il y a un mois, je renouvelle cette main tendue aux ministres concernés pour réfléchir, mesurer et surtout expérimenter.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 9
à écrit le 15/10/2012 à 13:04
Signaler
Monsieur, Je ne peux qu'être d'accord quand vous suggérez: une discussion pour une fiscalité juste et progressiste. Je tiens cependant rappeler certains points primordiaux. (1) Si on veut bien rester objectif, on se doit de constater que le taux des ...

à écrit le 12/10/2012 à 22:54
Signaler
"Une fiscalité juste et progressive" : on suppose qu'il veut dire à taux progressif. Mais c'est impossible ! Une fiscalité à taux progressif est fondamentale injuste. Elle est en outre contraire à la DDHC de 1789, article 13. Il serait temps d'appliq...

à écrit le 12/10/2012 à 19:45
Signaler
Je ne partage toutes les critiques que Monsieur Praud prte à cet article. Je suis cependant heureux de voir une organisation professionelle qui respecte le gouvernement et notre parlement. Un Projet de loi budgétaire, comme tout projet peut être disc...

le 12/10/2012 à 22:58
Signaler
Il ne peut y avoir débat démocratique avec un pouvoir illégitime arrivé au pouvoir avec moins de 25% du corps électoral. Collaborer avec lui est un acte antidémocratique et condamne à terme ceux qui cèdent aux sirènes du pouvoir par pur calcul arrivi...

le 13/10/2012 à 9:37
Signaler
Vous pouvez ne pas aimer le pouvoir actuel sans dire n'importe quoi. Ce n'est pas moins de 25% mais près de 40% ; à part en 2002, c'est à peu de choses près toujours le même type de niveau du corps électoral ; et c'est beaucoup plus que dans de très ...

le 13/10/2012 à 13:48
Signaler
Vous parlez de démocratie mais en réalité vous décrivez la dictature d'une minorité. Si vous aimez réellement la démocratie, vous ne pouvez accepter cette dictature. Je confirme (facile à vérifier) que l'actuel pouvoir ne représente qu'environ 25% du...

le 13/10/2012 à 16:42
Signaler
@@@collabo Ce qui est facile à vérifier, c'est qu'en plus de raconter des inepties, vous ne savez pas compter. Second tour : Hollande, 18000668 voix; inscrits: 46 066 307, ça fait 39,1 %. Et si on suivait votre "raisonnement" (il faudrait avoir une m...

le 13/10/2012 à 17:37
Signaler
Les non inscrits, vous les écrasez sous votre botte de dictateur ? Pour mesurer l'audience démocratique de l'actuel pouvoir, seul le premier tour compte et son résultat doit être comparé à la population en âge de voter. Ce pouvoir n'a rien à voir ave...

le 14/10/2012 à 20:41
Signaler
Vous n'arrivez donc vraiment pas à réfléchir, tant vous semblez emporté dans votre délire - à moins, ce qui justifierait une certaine indulgence, que vos capacités ne vous permettent pas d'aller plus loin. Comme je vous montre que vos 25% étaient abs...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.