La gravité des crises économique actuelle et écologique à venir nous impose de ne pas fermer les yeux sur les risques environnementaux, particulièrement quand les dollars brillent ! Mais elle nous impose également d'accepter un certain risque industriel, car sans risque, point de progrès. Alors que la transition énergétique et notre système social peinent à se financer, les gaz de schiste pourraient dans les scénarios les plus optimistes permettre à la fois de renouer avec la croissance et d'entamer une réelle transition écologique. Une telle option se doit d'être considérée sereinement et collectivement entre citoyens, industriels et Etat.
Donnons-nous des principes d'exploitation positive des gaz de schiste et évaluons s'ils sont réalisables. Convenons par exemple que pour exploiter des gaz de schiste il faille réunir trois conditions :
- que les citoyens et les biens environnementaux soient protégés ;
- qu'il y ait une juste répartition de la rémunération entre les citoyens, le bien public et l'industriel ;
- et que toutes les parties prenantes soient associées à la gouvernance dans la transparence absolue des opérations.
Le premier grief des gaz de schiste est qu'ils soient émetteurs de gaz à effet de serre. Drôle de transition énergétique que de commencer par exploiter ces gaz profonds me direz-vous ... mais si c'était la seule voie économique de la réaliser véritablement ? Si les gaz de schiste sont si compétitifs, donnons-nous un objectif : pour chaque unité de gaz produite, qu'au moins une unité d'énergie soit économisée (via le financement de plan de rénovation thermique des bâtiments, la mise en place d'infrastructures de véhicules électriques, de modernisation de sites industriels, etc.), ou une nouvelle unité d'énergie renouvelable soit financée. Que l'impact climat des fuites de méthane en surface soit plus que compensé par des projets locaux. Donnons aux gaz de schiste un impact énergétique et climatique positif.
Les industriels considèrent, et les experts de l'Etat valident, que les autres impacts environnementaux sont maîtrisables. Par exemple, les risques de fuites de gaz des puits (risques communs à toute exploitation gazière ou pétrolière dans le monde), sont faibles si le forage est réalisé dans les règles de l'art et il est possible de surveiller les puits pour contrôler leur vieillissement (en exploitation puis en fin de vie); imposons et contrôlons des normes strictes. Les risques de contamination depuis le schiste vers la nappe avec les eaux utilisées pour la fracturation de la roche (ceux-ci spécifiques des gaz de schistes) peuvent être appréciés en amont par les géologues. La probabilité d'occurrence est plus importante pour les ressources du Sud-est avec des réservoirs d'eau potable plus vulnérables que dans le bassin parisien, où la roche-mère visée est séparée par plusieurs centaines de mètres des nappes. Suspendons les exploitations tant que la sécurité n'est pas garantie, comme il semble que cela puisse être le cas dans le Sud-Est.
L'usage des produits chimiques peut être encadré par une liste de 20 produits considérés comme non problématiques. Vérifions cette liste et autorisons exclusivement l'utilisation de celle-ci. Enfin, rendons les industriels responsables de tout leur périmètre de risque, et pas seulement de leur périmètre d'exploitation, comme par exemple celui de la qualité de la nappe phréatique. Vérifions que les industriels ont les capacités techniques et financières suffisantes pour intervenir en cas d'incidents (qu'ils jugent eux-mêmes improbables) et laissons les opérer, sous le contrôle de l'Etat et des citoyens.
Les nuisances liées au déplacement des camions et aux impacts paysagers doivent d'abord être limitées au maximum (usage maximal de pipe pour l'eau, camouflage des installations, etc.), puis compensées largement pour que l'équilibre soit positif pour chacun. L'Etat doit se porter garant de cette équation qui doit être vertueuse ou ne pas être.
La juste répartition de la rémunération entre les industriels, les citoyens et le bien public repose sur les espoirs issus d'une estimation imprécise des ressources (et non des réserves qui sont des ressources avérées) de gaz de schiste français et encore plus imprécise de son potentiel économique. Selon la US energy information administration, la France serait dotée de ressources équivalentes à 90 années de consommation nationale de gaz. Il se peut tout à fait que suite à étude, seuls 3 % de cette ressource soit technico-économiquement exploitable, ou qu'inversement l'intégralité du potentiel soit disponible pour exploitation. Ce gisement représente un enjeu économique colossal puisque l'énergie occupe la 1ère place dans le déficit de la balance commerciale : 62,4 milliards en 2011. L'exploitation du gaz de schiste permettrait à l'état français de réduire le déficit commercial et d'obtenir idéalement une « rente gazière » par ces nouvelles activités sur son sol.
Néanmoins, les coûts d'exploitation en France devraient être plus élevés qu'aux Etats-Unis, à cause de la densité de population, d'un impact sur le tourisme plus conséquent à compenser et d'une attention sociale et environnementale plus forte (que nous appelons de nos v?ux à renforcer encore). On sait également que les prix de production aux Etats-Unis, qui devraient se stabiliser autour de 5 à 6 dollars/millions Btu (British thermal unit). contre un prix de marché de 12 voire 14 en Europe), ménagent une marge potentielle conséquente. Cette réserve économique, si elle est confirmée, peut-elle financer des normes environnementales qui garantissent la sécurité du citoyen et une rémunération locale doublées d'un mécanisme de financement de la transition énergétique ? C'est une condition à fixer pour décider une exploitation positive de cette ressource, sous le contrôle des citoyens et de l'Etat.
Arrêtons ce débat caricatural, et si toutes les conditions ne sont pas réunies, n'exploitons pas les gaz de schiste. En revanche, si il est possible dans le respect des intérêts des citoyens et dans la préservation des biens environnementaux de mettre la France sur le chemin de la croissance et de la transition écologique, faisons-le !
(*) BeCitizen est un cabinet de conseil en stratégies de rupture.
de fusion nucléaire , pas de recherche d'une technique nouvelle d'extraction du gaz de schiste !Bon d'accord alors passons nous de voiture, de téléphone,de télé, de chauffage,et pourquoi pas de riz( produire 1 kg de riz dégage 160 g de méthane , gaz 25 fois plus actif en matière de réchauffement climatique que le co2) faut-il rappeler que les chemins de fer n'existeraient pas si l'on avait écouté ceux qui disaient que l'organisme humain ne résisterait pas à la vitesse d'un train ! Employons nous plutôt à trouver une solution à l'explosion démographique moteur de la demande et de la consommation d'énergie.
de trains, de metro, de tour eiffel,
http://iw-linux.over-blog.com/
- qu'il y ait une juste répartition de la rémunération entre les citoyens, le bien public et l'industriel ;
- et que toutes les parties prenantes soient associées à la gouvernance dans la transparence absolue des opérations."
Dreamland !! Nous sommes en France, jamais ces trois conditions ne seront réunies.
Ensuite, lorsque le patient est sorti de l'alcool, il suffit de le sortir de la drogue.
La bonne idée que voilà
Il faut se passer du gaz naturel tout simplement. En plus des prix qui ne cessent de monter, c'est également dangereux. N'importe quel malade fatigué de sa journée de travail peut mal éteindre son gaz. Et ce malade çà peut être moi, çà peut être vous !!! (En fait çà peut pas être moi, j'ai pas le gaz et personne dans l'immeuble).
Et puis, une éolienne offshore çà produit quoi ? Des panneaux solaires sur le toit ou dans le jardin çà produit quoi ? Les techniques de production d'énergie d'origine renouvelable produisent de l'électricité et pas du gaz. A cela j'ajouterai les barrages hydrauliques.
Pas de gazs de schiste par des spécialistes qui croient tout savoir mais qui n'y ont passé que quelques mois et qui veulent rattraper le retard parce que les US l'ont fait et qu'ils réduisent leurs approvisionnements chez les producteurs habituels du genre Russie & Co. avec qui les négociations sont difficiles.
Avant d'attaquer les gazs de schistes vérifions également que des nouveaux dirigeants chez nos champions nationaux ne pourraient pas mieux négocier que ceux qui sont en place et qui se gargarisent devant leurs actionnaires de la montée des tarifs.
Pour le moment, le secteur de l'énergie est très atone. Il est impératif de refondre ce secteur qui s'est à tort mélangé au secteur de l'environnement. Nous avons Anne Lauvergeon qui semble disponible. Est-ce que ce serait une si mauvaise idée de lui demander de remplacer Proglio pour redonner le coup de fouet dont on a besoin pour avancer dans le progrès et l'économie verte ?
Je rappelle ici que la guerre de l'eau est une guerre froide déjà enclenchée entre les pays du moyen-orient, la Turquie, la Syrie et Israel notamment !
Le pic de pétrole est passé, nous sommes entrés dans l?ère de l?énergie rare, difficile et chère. C?est une aubaine d?avoir du gaz de schiste, bien que je pense que les espoirs sont exagérés.
Il y a incohérence entre bloquer les gaz de schistes pour ne pas déplaire aux riverains, et bloquer le prix du gaz.
Refroidissement économique contre réchauffement climatique.
Fonte de notre industrie contre la banquise.
N?oubliez pas : un écolo au chômage devient un chômeur. Pas besoin de modèles numériques hyper compliqués pour prévoir le résultat.