Croissance : l'Allemagne et le Royaume Uni en retard sur la France

Par Jean-François Couvrat  |   |  254  mots
La croissance en France et au Royaume Uni./ DR
Il faut remettre en perspective les bons résultats de la croissance en Grande Bretagne, comme ceux de l'Allemagne. Par Jean-François Couvrat

Deux ou trois trimestres un peu meilleurs, et hop ! Voilà le Royaume Uni sacré roi de la croissance !

Les « Unes » fleurissent - les mêmes qui, naguère, vantaient la championne allemande. Le message est le même : serrez-vous la ceinture et vous goûterez au bonheur… Or dans un cas comme dans l'autre, la mémoire fait un peu défaut aux commentateurs.

L'Allemagne, avant que son activité économique ne redémarre enfin, a connu un très long marasme, une cruelle langueur. Depuis la réunification, elle avait accumulé sur la croissance française un retard tel qu'il n'a toujours pas été rattrapé.

Quant à l'activité économique au Royaume Uni, pour meilleure qu'elle soit aujourd'hui, elle s'est accrue de 3,5% seulement en volume depuis 2005, contre 5,2% en France.

Les Britanniques ne doivent d'ailleurs pas leur essor tout neuf à la politique de rigueur du gouvernement conservateur. Cet essor résulte pour l'essentiel, de la politique monétaire du Royaume, où la Livre sterling s'est trouvée dévaluée de quelque 25% en 2008.

Cet exemple illustre la vanité des discours sur la compétitivité salariale française. Que serait une baisse, même massive, des cotisations sociales, comparée à une diminution d'un quart des prix à l'exportation ?

Lorsqu'on ajoute que, dans l'industrie automobile par exemple, le coût de la main d'œuvre représente à peine plus de 10% du prix de revient, on se dit que le débat économique manque un peu de sérieux, en France et en Europe.

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Jean-François Couvrat à suivre sur Twitter @Dechiffrages