Trois ans après Fukushima, peut-on se passer du nucléaire ?

Par 28 minutes / Arte  |   |  852  mots
3 ans après Fukushima, peut-on se passer du nucléaire ? / Reuters
La Tribune publie chaque jour des extraits issus de l'émission "28 minutes", diffusée sur Arte. Aujourd'hui, trois ans après Fukushima, peut-on se passer du nucléaire ?

15 884 morts et 2 636 disparus. C'était il y a trois ans, la catastrophe de Fukushima. Ce tragique bilan n'a pourtant pas poussé le nucléaire dans la tombe. Bien au contraire, 25 ans après Tchernobyl, cette source d'énergie tant controversée semble connaître un regain de forme.

Alors que des milliers de militants anti-nucléaires prônaient, hier, à Fessenheim, la « fermeture immédiate » de la fameuse centrale, la France s'affiche aujourd'hui comme le leader de la planète en la matière avec 75% de son électricité produite grâce à l'atome. Qu'en est-il du reste de l'Europe ? D'autres alternatives envisageables ?

MISE AU POINT
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RETROVISEUR
Par Marc-Antoine Deporet

Les débuts du nucléaire civil français en 1946
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VU D'AILLEURS
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Fukushima : des SDF décontaminent le site
Il y a des anniversaires que l'on souhaiterait ne jamais fêter. Fukushima : déjà trois ans. La plus grave catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Aujourd'hui, ce sont des SDF qui grattent la terre pour décontaminer la zone. Ces sans-abris risquent leur vie, pour moins de 40 euros par jour. Et derrière ce phénomène se cache la mafia japonaise : les Yakusas.

FACE A FACE
Pour débattre sur le nucléaire, Jean de Kervasdoué et Sophia Majnoni.

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FUKUSHIMA, CHRONIQUE D'UN DÉSASTRE

S'appuyant sur des simulations scientifiques et sur les témoignages d'ingénieurs présents dans la salle de contrôle au moment du drame, ce documentaire retrace l'enchaînement des évènements qui ont mené à l'explosion du réacteur de la centrale atomique de Fukushima le 11 mars 2011.

En retraçant chronologiquement chacun des événements qui a conduit au désastre - le tremblement de terre, puis, une heure après, le tsunami qui entraîne une première panne de courant, puis la deuxième panne qui paralyse le système de refroidissement du réacteur, causant la fonte de celui-ci et l'explosion d'hydrogène -, le film soulève d'importantes questions techniques. Comment et pourquoi, après le tsunami, une panne complète de courant a-t-elle pu se produire au sein d'un des réacteurs de Fukushima ? Dans quelle mesure les travailleurs de la centrale ont-ils été informés des dommages causés aux installations ? Étaient-ils préparés à faire face à une telle situation ? La décision des responsables de la centrale de lâcher de la vapeur radioactive dans l'atmosphère était-elle inéluctable ?

La vulnérabilité des réacteurs

Pour répondre à ces questions, la chaîne NHK a recueilli les témoignages des ingénieurs de la centrale qui étaient présents dans la salle de contrôle au moment de l'accident. Grâce à ces interviews et à des scènes reconstituées, le documentaire révèle un système de sécurité défaillant, le manque de préparation des équipes et, surtout, la vulnérabilité des réacteurs nucléaires.

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LE MONDE APRÈS FUKUSHIMA

Dans la région de Fukushima, deux ans après le drame, la vie des habitants continue, entre résistance et désespoir, et en intégrant au quotidien la pollution radioactive. Au-delà du séisme et du tsunami, la catastrophe nucléaire a révélé les lézardes d'un système et sa criminelle arrogance.

Un dosimètre dérisoire aux carrefours ou accroché au cou des enfants, les renvoie sans cesse au monstre invisible et aux particules tueuses qu'ils tentent de circonscrire en disposant des bouteilles d'eau aux fenêtres. Dans la région de Fukushima, la vie ou du moins "l'existence" des habitants continue, en intégrant au quotidien la pollution radioactive. Au-delà du séisme et du tsunami, la catastrophe nucléaire a révélé les lézardes d'un système et sa criminelle arrogance. Et tous se souviennent avec effroi de la série d'erreurs et d'atermoiements qui a scellé leur destin, les politiques préférant "minimiser la situation au lieu de réduire les risques".

Bouleversante impuissance

Des familles d'agriculteurs ou de pêcheurs au regard toujours empreint de gravité, s'efforcent désespérément de protéger leurs enfants et poursuivent malgré tout leur activité, encadrée par des outils de contrôle. Attachés à leur terre, ils disent leur haine du nucléaire, cette hydre produite par l'homme, que la propagande leur a vendu comme un fleuron de la sécurité industrielle. Une mise en abyme du monde futur, à travers des témoignages bouleversants de vies fracassées, comme celui de cette mère qui a demandé à ses filles de ne pas avoir d'enfants puisque les victimes sont encore à naître…

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