
L'annonce d'un déficit supérieur aux prévisions, à 9,9 milliards, est devenue un rite annuel pour la sécurité sociale. Année après année, la dette sociale grossit pour atteindre près de 200 milliards d'euros à ce jour. Coupes, rabotages, chasse à la fraude, rien n'y fait. L'assurance maladie reste un trou sans fond qu'aucun gouvernement ne parvient à boucher. Notre système santé est l'un des plus coûteux dans les comparaisons internationales (au moins 7,2 milliards d'euros par an de plus que l'Allemagne, selon une analyse comparative de l'Institut Thomas Moore).
Les Français en ont pourtant de moins en moins pour leur argent. Les charges sociales de la branche maladie pèsent lourd, les remboursements sont de plus en plus faibles et le personnel médical et paramédical reste mal rémunéré. L'enjeu n'est pas simplement comptable.
L'assurance maladie n'apporte pas de plus-value au secteur de la santé
Organisme actuellement sans tête, la compétence de l'assurance maladie se réduit à encaisser les cotisations et à payer les producteurs de soin sans apporter la moindre plus-value au secteur de la santé. Cet aspect inquiétant du monopole semi-nationalisé explique pour bonne part le déclin de notre système de soins. Le gouvernement se charge de négocier seul les conditions tarifaires avec les médecins, les établissements publics et privés et les groupes pharmaceutiques dans un esprit de planification d'un autre âge.
Or, la santé n'a pas de prix, mais elle a un coût. Le secteur de la santé est une industrie qui pèse 12% du PIB et emploie 2,5 millions de personnes. Il est impensable qu'un pan aussi vaste de notre économie obéisse aux seules logiques clientélistes d'un ministre, de quelques conseillers et des représentants des corporations médicales et paramédicales.
La sécurité sociale ne se réformera pas d'elle-même
Les différents modèles de santé qui nous entourent en Europe montrent qu'un bon système de santé repose sur une bonne architecture assurantielle. Construire et faire évoluer l'architecture d'un système de santé complexe constitue précisément la mission des mutuelles et assurances de santé. Or, la sécu ne se réformera pas d'elle-même. C'est pourquoi nous devons l'ouvrir à la concurrence.
Comme dans l'aviation ou la téléphonie mobile, c'est la fin du monopole qui permet à une vieille structure bureaucratique de se moderniser. L'émulation d'un secteur libre favorise l'innovation et une amélioration, au meilleur prix, des services au consommateur. Instaurer la concurrence n'interdit pas de fixer un cadre qui maintienne l'universalité actuelle de la couverture santé pour les soins lourds, les urgences et la maternité.
Des partenariats assureurs/acteurs de la santé seraient plus rationnels
Nous devons distinguer l'assurance de la solidarité. Interdisons aux assureurs de sélectionner leurs assurés en fonction de leur état de santé ou de leurs antécédents. La seconde existe déjà, c'est la CMU financée par l'impôt.
Avec la concurrence d'assureurs de santé dignes de ce nom, disposant de managers qualifiés et d'outils modernes de pilotage de l'offre de soin, les acteurs de la santé se retrouveraient partenaires des assureurs par des accords bien plus rationnels que l'arbitraire d'Etat : passage du remboursement à l'acte à la capitation, système d'urgences bien plus agile et économe, meilleure articulation entre cliniques privées et hôpitaux publics, entre structures plus légères et médecine ambulatoire, suivi renforcé des médecins, de leur formation tout au long de leur carrière et de leurs protocoles de soin, tarifications bien plus fines, etc.
31% des Français prêts à opter pour une assurance privée
Les Français sont de plus en plus nombreux à souhaiter une telle réforme. Pendant de nombreuses années, les 170.000 frontaliers avec la Suisse ont eu la possibilité de quitter la sécu pour choisir une assurance privée. Neuf sur dix ont fait ce choix tant la différence de prix était grande. L'année dernière, Marisol Touraine a supprimé arbitrairement ce régime au 1er juin 2014, suscitant de nombreuses manifestations et pétitions. Preuve supplémentaire de l'évolution des mentalités, un sondage de l'Ifop pour L'Opinion début avril indique que 31% des Français seraient prêts à opter pour une assurance privée. La santé des Français mérite l'ouverture de ce débat.
Libéraliser la santé conduira inexorablement à une santé pour les riches et une pour les pauvres dont il est avéré que ces derniers sont plus souvent malades...Malades d'un néo-libéralisme dont l'égoïsme n'a d'égal que son cynisme....Et : US GO HOME.
Ici on est en Europe, les Pays-Bas ont libéralisé et ça se passe très bien par exemple.
Contre l'institution qui décide pour l'ensemble ce qui est remboursé ou non.
La Vie , notre Santé n'est pas une marchandise à vendre au Société Américano/Sarkozienne....(suivez mon regard).
Aucune économie possible puisqu'il faudrait ajouter les marges et les DIVIDENDES d'actionnaire gourmand !!! Nous avons vu le résultat déplorable dans d autres domaines (EAU, AUTOROUTE, etc.........) Si les Cliniques Privés étaient moins chère que l Hôpital Public , cela se saurait !!!
Cet article est une Honte .
elles ne s'occupent pas de la formation
elles ne traitent pas des pathologies lourdes. Expérience vécue : quand mon épouse est tombée enceinte, nous avons voulu aller dans une maternité privée car elle était plus proche de chez nous. Pour des raisons médicales, la clinique nous a orienté vers l'hôpital public.
Faire des opérations beaucoup plus coûteuse et faire de la recherche
Mais bizarrement il n'y a que l'état qui donne ces autorisations et les cliniques essuie toujours un refus... Donc on compare pas les choux et les carottes mais c'est impossible quand le vendeur de carottes empêche le producteur de choux de produire des carottes !
Sinon chapeau pour la généralité sur le privé.
Coût de gestion des mutuelles privée : 6% environ
Et le pire c'est que ça fait 22 ans que c'est le cas (directives européennes de 1992)...
Si la législation européenne autorise un état à conserver un monopole dans un ou plusieurs de ces domaines de protection sociale, c'est à la condition que le régime en question soit le même pour toute la population. Seules les allocations familiales répondent à ce critère en France, tout le reste étant étroitement lié et organisé autour des différentes branches professionnelles:
- pour la santé entre salariés (en fonction des départements), fonctionnaires, professions libérales, agriculteurs, etc.
- pour la retraite nous avons plus de 35 systèmes différents, et les fameux régimes spéciaux.
- ...
On notera utilement au passage que la quasi intégralité du système de sécurité sociale français est de droit privé, que l'ont parle des URSSAF, du RSI et de ses caisses, de la MSA, des 101 CPAMs, des 4 CGSS (DOM-TOM), de la CCSS (salariés en Lozère), de la MGEN (enseignants), des caisse de retraites (CNAV, CNAVPL, CARMF, CARMINKO, etc), etc, etc... TOUT ou presque relève du droit privé...
Ceci n'est absolument pas un problème, les directives européennes précisant bien qu'un régime professionnel peut compléter OU SE SUBSTITUER à un régime légal; quel meilleur exemple pour cela que la MSA, qui prend en charge la prestation "allocations familiales" - seul régime "légal" français - pour les agriculteurs, en lieu et place de la CAF.
De plus, n'importe quelle mutuelle, assurance, ou institut de prévoyance est habilitée à fournir une couverture au premier euro, que ce soit en se substituant à un régime légal comme vu avec la MSA, ou que ce soit à défaut d'un régime légal comme nous le voyons avec la myriade de régimes de santé et retraite.
Et si on laisse aujourd'hui croire qu'il y a une séparation nette entre un régime de régime de base qui serait assuré par l'état et les mutuelles privées qui ne pourraient faire que la part complémentaire, quel meilleur contre-exemple que le groupe MGEN (Mutuelle Générale de l'Education Nationale), ensemble de mutuelles, privée bien sûr, relevant du code de la mutualité et dûment enregistrées au registre national des mutuelles, assurant la prestation santé à la fois au premier euro (prestation de base) et complémentaire !
Dès lors, encore une fois à l'exception des allocations familiales, il est DEJA légalement possible de s'assurer pour santé, retraite, prévoyance et chômage n'importe où en Europe, économisant pour la santé au passage la CSG et la CRDS, car comme il est bien précisé sur le site de l'URSSAF: "n’est pas assujettie à la CSG et à la CRDS la personne qui n’est pas à la charge d’un régime d’assurance maladie français".
Précision importante au lecteur intéressé, inutile de dire que le "système" se défend bec et ongle pour éviter cette mise en concurrence:
- les directives européennes ont été transposées de façon incomplète avec 2 ans de retard, sur injonction de l'Europe.
- la transposition complète - avec le nouveau code de la mutualité - n'a eu lieu qu'en 2001, sous la menace de pénalités financières journalières (procédure européenne de manquement sur manquement...)
- le site securite-sociale.fr a encore aujourd'hui une page spéciale affirmant que la concurrence est interdite, que le monopole n'est pas aboli...
- si de 2001 à 2004 des français ont pu s'assurer sans problème ailleurs et gagné l'intégralité des qualques procès alors intenté, depuis que le patron de Buffalo Grill a proposé le libre choix de protection sociale à ses salariés en 2004, faisant la une du Parisien, bizarrement tout le système juridique a été verrouillé, jusqu'à la cour de cassation qui s'est alors de multiples fois prononcée contre la primauté du droit européen !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Il est donc parfaitement clair que l'intégralité du système de soit-disant protection sociale français est une MAFIA défendant ses propres intérêts, qui rappelons-le sont privés.
Les choses sont fort heureusement en train de bouger, puisqu'une récente jurisprudence de la Cour de Justice de l'Union Européenne, datant du 3 octobre 2013, vient de rebattre les cartes de cette bataille juridique, affirmant qu'un régime de protection sociale, même légal, reste soumis aux dispositions de la directive 2005/29/CE, soit au code de la consommation, transposé en France par la loi Chatel, tuant de fait tout l'argumentaire pro-monopole.
Bien entendu ce point a jusque là été contesté avec force par l'ensemble des régimes concernés, jusqu'au 14 mai dernier où la CNRSI (Caisse nationale du Régime Social des Indépendants), cherchant à justifier auprès du tribunal de grande instance la dépêche d'huissier pour espionner les réunions privées autour du thème de la fin du monoople, a confié l'analyse de cette jurisprudence à son avocat, qui est arrivé aux même conclusions en écrivant : « A l’instar de toutes les autres caisses de maladie légales européennes, les caisses de sécurité sociale française, dans leurs différentes déclinaisons, dont la Caisse nationale du régime social des indépendants, sont donc soumises aux dispositions de la directive 2005/29/CE. »
Le monopole de "la sécu" n'est plus, et c'est une bonne nouvelle:
- vous allez pouvoir vous assurer mieux et moins cher
- s'il vous reste du temps avant la retraite, vous aurez du coup peut-être le temps de vous en constituer une
- et qui sait, peut-être qu'une assurance chômage même plus limitée mais sans jour de carence, vous pouvez trouver ça plus intéressant...
Je n'ai pas trouve mieux que la Sécu !!!
Article très interessant qui fait réfléchir.
C'est vrai que la Sécu qui nous préleve 25 % de salaire pour de moins en moins de prestations, c'est vraiment GENIAL.
(Hors abattement Fillon je précise, mais cela ne concerne pas les gérants qui se payeraient à ce niveau de salaire, et qui sont donc déjà gagnants au SMIC...)
L'Etat actionnaire...
Vérifiez par vous même.
Notre pays qui traverse l'une des plus graves crises de son histoire n'a pas besoin de ces partis pris idéologiques et de ce prêchi-prêcha néolibéral qui ne viennent qu'un peu plus obscurcir le débat...
Oui, parce que la solidarité pour les entrepreneurs, pour les travailleurs indépendants, elle n'existe PAS. Si nous sommes malades, nous avons 90 jours de carence avant de toucher 13 €/jour !!!!! 90 jours de CARENCES, combien en avez vous ? c'est ça la solidarité ???? elle est belle !!! par contre, je donne au RSI QUASIMENT 50% de ce que je gagne !!! on peut pas dire que les prestations auxquelles j'ai droit est en adéquation avec la "solidarité" qu'on me prend !!! pffff dans ce pays, vaut mieux être fonctionnaire ou chômeur pour être couvert à 100 %
Votre commentaire, Friendly, est emblématique de cette population réfractaire au changement.
Osons inventez un nouveau système basé sur l'universalité (remboursement de base identique pour tous), l'efficacité (la concurrence en est la meilleure garantie) et le partenariat (discussions entre assureurs et professionnels de santé).
A quand la remise en cause de notre système de retraite par répartition ?
Allez voir comment les soins sont prodigués aux USA et au Royaume-Uni. Ça ne faut pas envie.
J'aime beaucoup.
En 2000 notre système de soin était #1 dans le classement de l'OCDE.
En 2015 nous sommes #19. Il est certain qu'il faut se battre pour le conserver. S'il y a une chose qui progresse en France c'est bien la dégringolade de notre système de soin.
1er juin 2014, l'état a déjà calculé ce sera 600 OOO euros d'économie en cette année le double l'année prochaine. Je suis pour la suppression de la secu qui ne rembourse plus rien
Vous etes le bienvenu dans le mouvement mais pas pour le recuperer comme tout bon politicien.
Librement votre
Laurent C.
En fait, tous les professionnels de santé des Etats-Unis se gavent magnifiquement !
Le canada a fait d'ailleurs le choix de revenir à un système type européen pour arriver à contrôler le système.
Regardez donc ailleurs: Suisse et Singapour par exemple, ou même simplement l'allemagne, qui elle respecte les directives européennes....
Pour le problème de l'installation des médecins, qui n'a rien à voir avec le sujet, rassurez-vous, il est plus complexe que cela: en fait les jeunes ne veulent plus s'installer en libéral.
Je vous remercie de nous prouver que les complotistes ne fleurissent pas qu'aux US.
@ doc01@a1039 De toute façon vous pouvez dire ce que vous voulez personne ne va croire la situation des médecins en France. C'est toujours de la faute des méchants libéraux ( le mot "libéral" a la même racine que "liberté" comme dans " liberté, égalité ... ").
Je connais une étudiante en médecine qui veut s'installer car ça correspond à sa vision de la médecine mais elle se demande vraiment comment elle va pouvoir.
Il faut faire la différence entre le corps soignant et la Sécu - le dernier ne fait que collecter et distribuer (mal) l'argent. Il est grand temps de libérer ce système et de l'ouvrir à la concurrence.
Il faut arrêter la dualité France-USA. Les Américain ont un coût des actes dix fois le nôtre (salaires des professionnels, prix des examens, hospitalisations) et n'ont pas dix fois notre chiffre. Avec des acte sous-payés comme en France, on devrait en avoir pour dix fois moins. Il faut comparer avec d'autres pays d'Europe où les cotisations sont plus basses et la protection santé plus importante (Allemagne, Pays Bas, Irlande...), les exemples sont nombreux. Le croyance qu'un système public est la panacée est l’œuvre de 60 ans de rengaine, mais avant, on avait un système privé qui fonctionnait, et personne ne s'en plaignait. La sécu a été mise en place CONTRE l'avis des Français, il faut le savoir.
Je n'ai pas dit "liberté de s'assurer dans le privé" car... nos régimes de sécurité sociale sont déjà de droit privé...
Je dis bien "celles" au pluriel et "la sécu" entre guillemets, car "la sécu" ça n'existe pas en tant que tel, notre système de santé n'est qu'un amas - un mafia - de régimes privés juxtaposés, qui jouissent encore de monopoles locaux, en dépit des directives européennes les ayant abolis en 1992...
Les dérives des dépenses de la sécu (financement de syndicats ou autres) sont inadmissibles.
Les assurances privées fonctionnent très bien dans toute l'Europe à moindre coût et meilleure efficacité.
Les états unis ne sont pas un exemple à suivre, et leur coût est justifié par des professionnels de santé rémunérés 10 fois les revenus des Français.