Profitons de la crise pour moderniser enfin les syndicats !

Par Michael Miguères  |   |  598  mots
Il faut mettre fin aux syndicats nationaux, supprimer les subventions qui leur sont aujourd'hui attribuées, et redonner du poids à l’État dans la gestion paritaire de la protection sociale. par Michael Miguères, secrétaire national de l'UMP

Nombre record de chômeurs, croissance zéro, des professions en colère toujours plus nombreuses, des rigidités lourdes et néfastes du marché du travail, des conflits syndicaux toujours plus pénalisants pour les usagers et paralysants pour l'économie : difficile de refuser une modernisation du système syndical français.

Le seul caractère positif d'une crise et d'un déclin c'est qu'ils précèdent potentiellement un moment de modernisation. Or, s'il est bien un domaine caractéristique de la faillite du modèle social français c'est son syndicalisme : inefficace pour l'emploi, faible dans la défense de catégories professionnelles et coûteux pour la collectivité. Qui peut encore décemment vouloir faire croire l'inverse ?

En finir avec les syndicats nationaux

Moderniser le système social français est devenu une urgence pour tant pour l'emploi que pour la croissance globale de notre économie tant le système actuel est nuisible et contre-productif. Parmi les décisions qu'un gouvernement voulant « changer » de manière utile et « réformer » ce qu'il ne va pas, la dénationalisation des syndicats, la fin de subventions coûteuses et un retour de l'État dans les organismes paritaires semblent les trois priorités.

La fin de syndicats nationaux d'abord et un retour à des syndicats par profession ou secteur d'activité permettrait la fin de conflits politiques stériles et un recentrage de l'activité des syndicats sur les sujets de modernisation de professions sous tensions permanente,  l'ouverture des frontières, les  innovations technologiques et de l'allongement de la vie... Le rôle d'un syndicat est de défendre et de moderniser des professions, pas d'opérer une mission politique.

Supprimer des subventions coûteuses

La fin de subventions coûteuses pour un État à genoux économiquement et qui ne peut même plus financer sa justice, sa police et son armée est une priorité absolue. Les syndicats peuvent vivre, comme c'est le cas chez nos voisins, des cotisations de leurs adhérents. Nous vivons la situation absurde de syndicats surpuissants par leur taille économique et leur potentiel de nuisance mais faible par leur représentativité et leur apport positif pour la collectivité !

L'affaire scandaleuse de travaux de 130 000 euros réalisés pour l'appartement du Secrétaire Général de la CGT est l'arbre qui cache la forêt des gâchis du système actuel. Les milliards de subventions de l'État à des organismes syndicaux défectueux pourraient être réorientée vers l'Enseignement Supérieur ou la Santé ou alléger les charges des entreprises qui produisent du chômage.

Que l'État revienne dans la gestion paritaire

Enfin, le retour de l'État comme décideur décisif dans la gestion d'organisme permettrait à la collectivité dans son ensemble de décider en dernier ressort. Là où l'État et les partenaires sociaux peuvent avancer de concert, comme c'est le cas dans de nombreux domaines, rien ne changerait. Mais dans les cas où les syndicats bloqueraient une décision que les représentants du peuple estiment néanmoins nécessaire, c'est eux, par le biais de l'État qui l'emporteraient. La France a atteint et dépassé les limites du paritanisme.

De plus, les organismes paritaires s'étant multipliés de manière exponentielle ces dernières années, le gouvernement s'est privé peu à peu des moyens de mettre en œuvre leur politique. C'est dans le mouvement d'explosion des organisations paritaires que c'est construit le chômage de masse et les blocages politiques, il n'est peut-être pas inutile d'établir un lien entre les deux.