
Préparation méticuleuse, détermination habitée, ceux qui se sont attaqués à Charlie-Hebdo planifient toutes les dimensions narratives de leur acte. Il y a là un véritable storytelling de la terreur, une écriture médiatique précise et une mise en scène implacable.
Une fin de matinée, un mercredi, au cœur de la capitale de notre pays, des hommes frappent, à découvert, un média libre, un média symbole. Ils tuent des journalistes et des dessinateurs et aussi leurs protecteurs, des membres de nos forces de police.
Des spectateurs inconsciemment complices de la performance médiatique
Nos sociétés ultra-connectées, super équipées et à l'affut voyeuriste individuel et collectif fournissent un cadre prosélyte et viral mécanique aux acteurs de la violence scénarisée. Les auteurs savent qu'ils vont être filmés et diffusés instantanément. Ils jouent avec la désintermédiation digitale qui fait de chacun d'entre nous à la fois une caméra, un micro, un véritable correspondant d'opportunité, relayé, décuplé par des spectateurs inconsciemment complices de la performance médiatique, de l'audience de l'horreur.
Ils savent aussi qu'en cette fin de matinée, leur acte terrible va recevoir une couverture médiatique cette fois télévisuelle et radiophonique nationale, européenne et globale et marquer tous les esprits de Pékin à Los Angeles, de Londres à Johannesburg. Nos médias et leurs écrans démultipliés sont disponibles pour ces images et eux aussi en attente et avides d'un contenu spectaculaire et de ses suites potentielles.
La fragilité de nos sociétés face à ces images
Les professionnels de la terreur connaissent aussi le paradoxe de l'extrême sensibilité de nos sociétés, on devrait même utiliser le terme fragilité face à ces images et ces sons. Nous redoutons, régulièrement alertés par nos élites et gouvernements, des actions de cette nature. Cette fois, plus d'incertitude, pas de protection, nous sommes bien reliés au réel de ce Monde et nous sommes aussi vulnérables que les autres.
Coïncidence, ce matin même était enfin libéré le nouvel opus de Michel Houellebecq, Soumission. Une sortie elle-même ultra teasée et médiatisée par un marketing éditorial implacable, balayant tout sur son passage. Un roman qui provoquait jusqu'à l'attentat un raz de marée médiatique sur fond majoritaire de rejet.
Simple hasard ou encore une fois planning médiatique opportuniste d'une terreur à la narration précise et ultra contemporaine ? On se relie à un phénomène médiatique que l'on a anticipé pour augmenter sa propre performance, pour la dramatiser encore davantage. On lève une vague face à une autre vague. Une vague scélérate.
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a le à :
Par rapport à l'histoire de l'événement?
j'aicompri l'inquiétude de mr Hollande quand il a averti la presse , du danger de leurs déplacements en pays en guerre ; et elle doit s' accroître avec les dernières victimes qui n'on pas été choisi sans garantie de couverture médiatique internationale.
Cependant, quand dans une atmosphère de deuil les images, les caricature en rouge qui resteront dans la tête sont d'un autre combat sans rapport avec le soulèvement; on peut repérer la légèreté et l'indifférence des fondements manipulateur de la presse.
le pouvoir fondé sur la manipulation des foules est mon inquietude, d'autant que la diversion est le nerf de leurs guerre, d'ailleurs obsolète vu l'aversion débordante des masses pour la violence, au point de se lever malgré le danger qui les exposes
La manipulation des foules est liée au monde mediatique , qui lui est conditionné par l'audience et non par les raisons ideologiques affichées; par conséquent très exposé à servir la diversion.
Je me demande quel etaient les sujets de reunion du jour ou à venir chez Charlie?
l'ouverture d'un procès vaticanien?, etc..
On parle d'établissement d'un nouvel ordre mondial, sachant qu'il est déjà établi et destitué par une poignée d'innocents . On aperçoit les soucis des maîtres de la diversion et leurs motivations, sachant que la maîtrisé des pouvoirs sonore n'est pas mis en lumière , comment la présidence peut etre informé sur un sujet ouvert à peut d'oreilles dans leurs couloirs? Aura-elle le pouvoir d'identifier la racine qui l'a établie, et de trancheer? Devant les agitations religieuses , le formatage de l'obsolete nécessaire à leur camouflage.
1. massacrer des innocents au nom de l'islam
2. demander pour les communautés musulmanes le statut de victime de l'islamophobie qui en résulte
3. renforcer ainsi le sentiment d'injustice des jeunes musulmans et susciter des vocations djihadistes
Nos medias sont inconsciemmentment manipulés en jouant sur la fragilité de notre société face à la violence et à la mort.
Et le terrorisme gagne quand les sociétés qu'il cible, les démocraties, se radicalisent, et renoncent à leurs principes.
Donc les médias, si ils n'y prennent garde, peuvent contribuer largement à la disparition des démocraties. Au nom de la liberté d'expression, bien entendu.
Quand une religion promet, à celui qui tue un infidèle ou un mécréant, sa place auprès de son dieu quoi qu'il ait fait auparavant n'est ce pas un appel au meurtre sous entendu ?