Les indices précurseurs de la reprise en Europe sont bien là

Par Alexandre Mirlicourtois, Xerfi  |   |  589  mots
Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi./ DR
La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, les indices précurseurs de la reprise en Europe sont bien là !

Baisse de l'euro, chute du pétrole, taux d'intérêt au plancher, Commission européenne moins rigoriste... avec ce cocktail, s'il n'y a pas de reprise en Europe, c'est vraiment à désespérer.

Mais justement, voit-on les signes annonciateurs du retour de la croissance en zone euro?

Premier indice, le prix de l'immobilier

L'Europe semble avoir définitivement tourné le dos à la crise immobilière, comme le montre l'évolution des prix des logements. Fin 2014, leur variation sur un an est repassée en territoire positif, ce qui n'était plus arrivé depuis deux ans et demi.

Alors bien sûr, le niveau des prix reste nettement inférieur aux deux pics précédents, et il est trop tôt pour parler d'un retour massif des effets richesse pour les ménages, mais le mouvement est bon.

Surtout, il se double du réveil (+2,2%), de la filière construction qui a mis un  terme, en 2014, à six années de baisse. Quant on connait le rôle d'entrainement de cette filière sur le reste des économies et son impact sur l'emploi, c'est assurément un bon signal envoyé sur la croissance à venir.

Second indice, le crédit aux entreprises

Non pas que les chiffres montrent encore une quelconque ruée vers le crédit, mais la tendance est bonne et la phase de désendettement massif est bel et bien terminée.

Au moment où la BCE passe à l'offensive, et se met au "quantitative easing" bref, au moment où  les outils de financement à la disposition des entreprises seront moins onéreux -et pour longtemps-, c'est un second signe très encouragent.

Troisième indice, le moral des chefs d'entreprise

Les enquêtes de conjoncture auprès des chefs d'entreprise sont importantes parce qu'elles donnent à la fois le ressenti immédiat des professionnels sur l'évolution de leur activité mais aussi leurs anticipations sur les mois à venir. A 52.6, l'indice composite de l'Activité Globale dans l'Eurozone se place :

    1. au-dessus de 50, valeur qui marque la frontière entre contraction et augmentation de l'activité
    2. consolide la tendance qui se dessine depuis plusieurs mois maintenant.
    3. se hisse à son plus haut niveau depuis six mois. Le détail de l'indice est également riche d'enseignements.

D'abord, l'activité progresse tant dans l'industrie manufacturière que dans les services. La base sectorielle de l'amélioration est donc large. Mais sa base géographique aussi. Parmi les économies majeures européennes, les indices allemand, italien, espagnol dépassent tous le seuil des 50 et se situent à un plus haut niveau depuis 2 à 5 mois.

Manque à l'appel la France, qui, avec un indice à 49,3, ferme la marche. Une déception à relativiser, car les indicateurs de l'Insee comme ceux de la Banque de France ne sont pas à l'unisson et indiquent plutôt un rebond à venir.

Dernier indice, les marchés

L'Euro Stoxx 50, qui est un indice boursier au niveau de la zone euro au même titre que le CAC 40 pour la France, a bondi en début d'année. Alors, certes, il marque une pause depuis peu, suspendu au poker menteur qui se joue entre la Grèce et l'Eurogroupe, mais 2015 a bien démarré sur les chapeaux de roue.

A force de déceptions, il est devenu difficile de penser la reprise européenne. Or, à y regarder de plus près -et en toute objectivité-, toute une série d'indicateurs convergent et vont dans le sens d'une reprise générale de l'activité.

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