A deux ans des Jeux, ma Cité est déjà Olympique  !

Par Collectif (*)  |   |  883  mots
OPINION. Dans 2 ans, jour pour jour, la France sera au centre du monde sportif. Les yeux du monde seront rivés vers notre pays et les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris. Cet évènement planétaire, au-delà du spectacle sportif, doit renforcer la place du sport dans notre société et permettre d’affirmer ses vertus et son rôle social majeur. Avec pour objectif une vague olympique qui irrige nos quartiers et à la clef une augmentation de 20 à 30% de pratiquants dans nos clubs !

Avec cet événement qui n'arrive qu'une fois par siècle dans notre pays, c'est une chance unique pour notre République pour donner un nouveau souffle à ses valeurs de Fraternité. Ces Jeux sont une opportunité de réconciliation nationale alors que les graines de la discorde sont semées à intervalle régulier par ceux qui souhaitent l'échec de notre modèle républicain d'intégration.

Notre municipalisme du sport est chaque jour une réalité dans nos communes dont les champions olympiques venus de nos villes de banlieue sont la partie immergée de l'iceberg. Cet olympisme municipal a ses héros avec les milliers d'éducateurs sportifs bénévoles qui s'occupent de nos gamins tous les week-ends sur les terrains de sport. Ils sont les piliers de notre écosystème communal et de notre projet sportif local.

En désignant pour la première fois de notre histoire, une ministre des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques, le Président de la République et le Gouvernement ont fait un premier pas vers des JOP qui doivent être un accélérateur pour faire du sport un droit et de la France une Nation Sportive. Mais cela sera insuffisant sans une Nation entièrement mobilisée.

Sur le modèle du dispositif des Cités Educatives qui fait travailler main dans la main l'Education Nationale, les municipalités, les parents d'élèves et les associations, nous avons lancé dans nos villes populaires les Cités Olympiques.

Cette Cité Olympique, nous l'avons imaginée le 16 octobre dernier, à Bercy, à l'occasion du Paris Grand Slam de judo pour les 4 ans de l'appel de Grigny avec près de 200 élus, des médaillés olympiques et des représentants de fédérations sportives.

Dans nos quartiers, le nombre de jeunes est important mais proportionnellement très faible dans les clubs sportifs, acteurs primordiaux dans la préservation de notre modèle républicain. Moins de 15% des habitants en quartier politique de la ville ont une licence sportive dans un club contre 35% à l'échelle nationale (IRDS), et si on enlève le football c'est beaucoup moins.

Aujourd'hui, il ne suffit pas d'accueillir les JOP pour que tout le monde fasse du sport et que les bienfaits du sport soient reconnus à leur juste valeur, il faut faire du sport un droit, oui nous n'avons pas peur d'affirmer que le sport est un droit !

Construire une Nation sportive commence par considérer le sport comme un droit pour tous et non une recommandation ou un coût, mais bien un investissement d'avenir améliorant la cohésion sociale, favorisant l'émancipation et réduisant les dépenses de santé.

Le sport, facteur d'intégration et de fraternité, est un formidable levier sur la confiance en soi, l'éducation, la transmission de valeurs de paix, l'insertion professionnelle, la santé et le lien social.

Tous les enfants et les jeunes doivent accéder à une pratique sportive en faisant vivre le droit au sport pour toutes et tous. Allons plus loin dans des dispositifs innovants comme le Pass sport qui a fait exploser le nombre d'inscrits notamment chez les jeunes filles, idem sur les 30 minutes proposons 1heure/jour en associant les clubs sportifs comme nous l'avons fait avec l'académie des sports. Créons de véritables tiers lieux sportifs dans chaque quartier populaire et dans les zones rurales comme le propose les fédérations sportives comme la Fédération Française de Judo avec le programme 1.000 Dojos.

L'enjeu, c'est aussi la montée en compétence du mouvement sportif qui passe par la reconnaissance du rôle des acteurs du sport dans l'insertion socio-professionnelle par le développement de financements alloués aux parcours socio-sportifs. Formation des éducateurs, création de contrats d'utilité olympique pour aller dans les écoles, les quartiers, et les campagnes.

Nous sommes tous convaincus que le sport est au cœur de l'émancipation de la jeunesse et plus largement d'enjeux sociétaux. Il permet de créer du lien social, de dynamiser les territoires et favorise également la mixité sociale, tout en participant pleinement à l'éducation et la santé.

Pour relever le défi de faire du sport un droit, il est nécessaire : 

  • D'élaborer une stratégie ambitieuse construite autour d'un écosystème de coopération des acteurs des territoires cibles (mouvement sportif, habitants, collectivités locales, Éducation nationale ...),
  • De s'appuyer sur une gouvernance composée des principaux acteurs,
  • De poursuivre des objectifs d'égalité filles/garçons, d'insertion et de citoyenneté.

Mais également

  • D'inverser le chemin traditionnel d'accès au sport en club, qui va de « la demande à l'offre », et proposer une démarche pro active, allant « de l'offre à la demande ».

Dans un monde de violence, le sport est la garantie de la Paix. C'est aussi une école de la vie et du respect. Partout, nous voulons faire vivre les valeurs universelles du sport dans nos quartiers, dans nos rues, dans nos gymnases. A deux ans des Jeux, ma Cité est Olympique !

_________

Signataires :

  • Philippe Rio, Maire de Grigny
  • Gilles Leproust, Maire d'Allaunes et Président de Ville et Banlieue
  • Catherine Arenou, Maire de Chanteloup les Vignes
  • Damien Allouch, Maire d'Epinay sous Sénart
  • Guillaume Delbar, Maire de Roubaix
  • Benoit Jimenez, Maire de Garges lès Gonesse