Comprendre l'impact des gains de productivité sur l'économie

Par Xerfi Canal  |   |  531  mots
Xerfi Canal
La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, comprendre l'impact des gains de productivité sur l'économie

La productivité de la France s'épuise depuis 2008. Et c'est un problème majeur, car c'est sa progression, et elle seule, qui permet aux Français de s'enrichir de façon durable, en dehors des phases de bulle. Ce n'est d'ailleurs pas difficile à comprendre à partir de ce schéma simplifié.

Il faut d'abord garder à l'esprit que la productivité mesure l'efficacité avec laquelle une économie mobilise ses ressources pour fabriquer des biens et des services. Les gains de productivité mesurent donc l'accroissement de la production à moyen égaux et cela permet de dégager un surplus de richesse qui se partage entre hausse des salaires, hausse des profits et baisse des prix.

Les effets directs pour les entreprises

Plus de salaires, c'est en partie plus d'épargne mais surtout plus de consommation, augmentant mécaniquement le PIB. La baisse des prix stimule elle aussi la consommation mais est également facteur de compétitivité avec, à la clé, plus d'exportations et moins d'importations, donc plus d'activité et de croissance pour le pays. Les entreprises peuvent conserver une partie des gains de productivité sous forme de hausse des profits. Cela peut permettre de distribuer plus de dividendes, ce qui a un impact sur l'évolution de l'épargne et de la consommation. Une partie peut être dédiée au désendettement

Enfin, une part va à l'investissement. Les nouveaux équipements intégrant des procédés plus modernes sont sources de gain de productivité et permettent d'auto-entretenir le cycle de la productivité. Des investissements en hausse, c'est aussi une demande en biens d'équipement en progression et avec elle toute une série d'activités B2B qui s'insèrent dans la chaîne de valeur industrielle ce qui accroît encore une fois le PIB.

Des effets de second tour pour l'Etat

Plus de consommation, c'est plus d'entrée de TVA. Plus de salaires, c'est plus de cotisations sociales et d'impôts sur le revenu. Enfin plus de profit, c'est plus d'IS dans les caisses de l'Etat. La hausse des rentrées fiscales et sociales donne alors des marges de manœuvre pour se désendetter et/ou pour financer la croissance des dépenses publiques : transferts sociaux qui soutiennent la consommation des ménages, création d'emplois publics et investissement public qui permet notamment de rendre l'environnement plus favorable à l'offre : infrastructures, éducation, recherche fondamentale qui sont autant sources de productivité supplémentaires. La hausse de la demande publique participe à son tour à la croissance du PIB.

Ainsi, la distribution des gains de productivité, en dynamisant les différentes composantes de la demande globale (consommation, investissement, dépenses publiques et exportations) est un facteur de croissance économique. Une croissance qui, si elle est suffisamment élevée (c'est-à-dire supérieure aux gains de productivité), se traduit par des créations d'emplois dont les effets sur la consommation et les recettes fiscales et sociales se diffusent à leur tour.

Une mécanique bien huilée qui peut très vite se gripper si le schéma de la redistribution est déséquilibré et que certains tirent trop la couverture à eux.

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