Faire de l'Ile-de-France la région la plus attractive d'Europe

Par Stéphanie von Euw  |   |  909  mots
Eurostat vient de déclasser sévèrement l'Ile-de-France parmi les régions européennes. Le résultat de 17 ans de gestion socialiste. Il est possible de redresser la situation. Par Stéphanie Von Euw, conseillère régionale "Les Républicains" d'Ile-de-France, adjointe au maire de Pontoise

Il y a à peine un mois, une étude Eurostat, passée inaperçue en France et l'on peut comprendre pourquoi, a dévoilé le classement des régions d'Europe les plus prospères. Le résultat est malheureusement sans appel. L'Ile-de-France, ancienne première région d'Europe, n'est aujourd'hui classée qu'au huitième rang du classement Eurostat des PIB régionaux par habitant, loin derrière le Inner Londres au Royaume-Uni, le Grand-Duché du Luxembourg ou encore la région de Bruxelles en Belgique. Pire encore, la région capitale est aujourd'hui devancée par la région de Hambourg en Allemagne, par la province de Groningue aux Pays-Bas ou encore celle de Bratislava en...Slovaquie !

Autre élément préoccupant, la région Ile-de-France apparaît comme l'une des régions d'Europe dont la répartition de l'activité est la moins homogène à l'échelle de son territoire, faisant apparaître des distorsions flagrantes entre départements.

Cette étude d'Eurostat ne vient en réalité que confirmer ce que les Franciliens ressentent et expriment fortement. Que penser d'une région dont huit habitants sur dix souhaitent la quitter ? Que penser d'une région dont 60% de la population dit être obligé d'y rester pour des raisons professionnelles à défaut de faire le choix de s'y enraciner ?

Dix-sept ans de gestion de gauche

La région Ile-de-France, après dix-sept ans de gestion de gauche, se trouve confrontée à un immense et double défi : celui de redevenir attractive auprès de ses propres habitants (l'Ile-de-France fait partie de ces régions qui connaissent un solde migratoire négatif) et celui de se montrer à la hauteur des ambitions d'une région capitale mondiale, symbole d'innovation, de modernité et d'ouverture au monde.

Comment en sommes-nous arrivés là alors que l'Ile-de-France a tout pour réussir ? A ceux qui estiment que le pouvoir politique ne sert à rien et que le pouvoir réel ne serait qu'aux mains de la finance, la situation de l'Ile-de-France est la plus parfaite démonstration du contraire. Si la région capitale est aujourd'hui à ce point en danger qu'il a fallu que l'État vienne à son secours à travers le projet du Grand Paris lancé par le Président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy, ce n'est pas faute de ressources, ce n'est pas faute de moyens, ce n'est pas faute de talent, c'est faute d'ambition. C'est faute de volonté et d'un projet politique. Depuis dix sept ans, la région capitale est gouvernée par une majorité de gauche qui confond politique économique et saupoudrage de subventions, lutte contre la crise du logement et renforcement des ghettos par la généralisation des logements sociaux ou très sociaux, politique de transport et lutte idéologique contre la voiture, égalité des territoires et abandon de l'Ile-de-France qui constitue pourtant 75% de sa superficie.

Moins de 3% du budget consacrés au développement économique

Alors que le développement économique est la compétence historique de la région, l'Ile-de-France y consacre moins de 3% de son budget. Avec 21 euros par habitant contre 44 en moyenne dans toutes les autres régions de France, c'est la région qui dépense le moins pour l'action économique et l'aménagement de son territoire. Mais même ce budget dérisoire, la région ne parvient pas à le dépenser, faute d'objectifs clair. En 2012, c'est la bagatelle de 16 millions d'euros qui est restée inemployée dans les caisses régionales ! Résultat, l'Ile-de-France détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée.

Alors faut-il se résigner ? L'Ile-de-France peut-elle relever ce double défi d'offrir un cadre et un niveau de vie dignes de ce nom à ses habitants, tout en démontrant sa capacité à rivaliser avec les grandes métropoles mondiales sur le plan de l'attractivité économique ? Avec Valérie Pécresse, nous pensons que oui et que l'un ne peut d'ailleurs aller sans l'autre. Nous pensons que c'est précisément en opposant cadre de vie et développement économique, comme le fait systématiquement la gauche, que l'on aboutit à l'impasse dans laquelle se trouve l'Ile-de-France aujourd'hui.

Cinq priorités

Malgré un contexte économique complexe, l'Ile-de-France a tous les atouts pour réussir. Encore faut-il le vouloir, élaborer et mettre en œuvre une politique volontariste et structurée en ce sens. Quels doivent être les principes fondamentaux de cette politique ? D'abord, l'arrêt immédiat du saupoudrage à grande échelle dont la gauche régionale s'est fait une spécialité. Comment justifier que la première région de France dépense davantage en matière de solidarité internationale que pour le développement de ses territoires ruraux ? Ensuite établir ses priorités. Ces dernières sont au nombre de cinq : remise à niveau de ses infrastructures, amélioration de la qualité de vie, mise en place d'une politique de formation ambitieuse, développement d'un environnement économique et fiscal stable et lisible, incarnation d'une image dynamique.

Ces cinq axes doivent se décliner en autant de politiques sectorielles qui feront l'attractivité économique et mondiale de l'Ile-de-France mais également prépareront les conditions du mieux-vivre dans notre région.

C'est une question de volonté, c'est une question de choix, c'est une question d'envie et d'énergie. Autant de qualités que devra posséder le prochain président de la région Ile-de-France. Et de ce point de vue, Valérie Pécresse possède une sacrée longueur d'avance...