Après vingt ans à la tête de l'Algérie, Abdelaziz Bouteflika a consenti à passer la main. La démission du président est une première victoire symbolique pour les Algériens pacifiques et unis qui manifestaient en masse depuis le mois de février, après que "Boutef" a annoncé son intention de briguer un cinquième mandat. Mais la transition ne fait que débuter. L'intérim assuré par le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, ne peut durer que trois mois, durant lesquels une nouvelle élection présidentielle doit être organisée. Pour l'heure, le mouvement de protestation n'a pas de leader clairement identifié. Après s'être libérés du colonialisme, du terrorisme et d'un président autoritaire, les Algériens sont bel et bien en train d'écrire un nouveau chapitre de l'histoire de leur pays.
On analyse la situation avec Farida Souiah, politiste à l'Université d'Aix-Marseille, Akram Belkaïd, essayiste, journaliste au "Monde diplomatique", et François Clemenceau, rédacteur en chef international au "Journal du Dimanche".