L’uniforme à l’école, une mesure de protection de la jeunesse

Par Collectif (*)  |   |  1014  mots
De gauche à droite, Hadrien Ghomi, député de Seine-et-Marne, François Patriat, sénateur de la Côte-d’Or, président du groupe des sénateurs RDPI, Sylvain Maillard, député de Paris, président du groupe des députés Renaissance. (Crédits : DR)
OPINION. Trente-sept élus de la majorité présidentielle défendent l’expérimentation d’une tenue unique à l’école, proposée par le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal, au nom de l’égalité républicaine et de la lutte contre les discriminations.

Objet de différenciation, le vêtement devient parfois dans nos écoles une source d'inégalités, de stigmatisations ou de revendications politiques et religieuses.

Pour répondre à ces enjeux, le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Gabriel Attal, a ouvert la voie à une expérimentation d'ampleur d'un uniforme scolaire, qui sera détaillée prochainement. Il a encouragé les chefs d'établissement et les élus de la Nation à se saisir du sujet.

Faire nation

Adopté dans nombre d'écoles françaises à l'étranger, l'uniforme constitue un élément de fierté et conduit chaque élève à s'enorgueillir d'une culture valorisée, commune et partagée.

À l'heure où les valeurs républicaines sont discutées, menacées, attaquées, l'uniforme est l'une des réponses au besoin de symboles communs, grâce auxquels notre jeunesse apprend à faire nation. En complément des leçons dispensées en classe, la tenue des élèves est l'illustration concrète de l'égalité.

À la manière des maillots des sportifs, elle permet de fédérer et de créer un sentiment d'appartenance à son établissement, à son territoire, à son pays. L'uniforme est l'expression de la promesse républicaine selon laquelle chacun, indépendamment de son origine sociale, de sa couleur de peau, de sa religion ou de son orientation sexuelle, est le dépositaire des mêmes droits et des mêmes devoirs, occupant sa place à l'école comme au sein de notre communauté nationale.

Égalité des chances et lutte contre le harcèlement scolaire

Un enfant, un adolescent grandit et se construit dans le regard des autres. Est-il admissible que, selon les vêtements qu'il porte, ce regard le diminue, le rabaisse, le discrimine ? Est-il tolérable qu'une spirale consumériste sans fin relègue nos enfants dans la honte et les transforme en cibles de moqueries et de railleries, parce qu'ils ne portent pas les vêtements qu'impose la mode du moment ? À chaque fois que de tels agissements ont lieu, que des enfants souffrent ainsi, la promesse républicaine d'égalité et de fraternité est bafouée.

Élus, pères et mères, nous sommes convaincus que l'école doit garantir l'égalité des chances. Elle le fait déjà en dispensant à tous les élèves le même enseignement, partout sur le territoire, grâce à des équipes pédagogiques remarquables, engagées et dévouées. La mise en place de l'expérimentation d'un uniforme scolaire constitue l'une des réponses adaptées pour renforcer l'égalité à l'école et lutter efficacement contre le harcèlement en milieu scolaire. En atténuant les différences d'origine sociale entre élèves, l'encouragement au port d'une telle tenue correspond à une mesure d'égalité réelle. En coupant l'une des racines du harcèlement, elle permet de lutter contre ce phénomène qui, à l'école ou sur les réseaux sociaux, se nourrit essentiellement des différences. L'uniforme, c'est une mesure de protection de notre jeunesse.

Une mesure qui produit ses effets

Cette proposition n'est au demeurant pas inédite. Elle est déjà appliquée avec succès dans certains de nos territoires où les disparités économiques et sociales peuvent être très fortes. La mise en place d'une tenue scolaire commune, décidée par les autorités locales, contribue à ce que les élèves se retrouvent davantage sur un pied d'égalité une fois la grille de l'école franchie.

En Nouvelle-Calédonie, la province Sud a généralisé cette tenue scolaire commune il y a 7 ans et les retours sont sans équivoque : 92 % des parents sont satisfaits et les coûts d'habillement des élèves ont été divisés par trois. Si l'uniforme n'est pas la solution miracle à toutes les difficultés auxquelles l'école est confrontée, partout où il existe déjà, le constat est identique : là où le vêtement était un marqueur différenciant, l'uniforme a contribué à amoindrir la manifestation des inégalités sociales.

Nous formons le vœu que cette expérimentation soit rapidement mise en place dans de
nombreux territoires. Le temps est venu d'incarner, au-delà des clivages politiques, la promesse républicaine, à travers une mesure d'égalité sociale, de protection de la jeunesse et de renforcement de la cohésion nationale.

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(*) Premiers signataires :

  • Hadrien Ghomi, député de Seine-et-Marne,
  • Sylvain Maillard, député de Paris, président du groupe des députés Renaissance,
  • François Patriat, sénateur de la Côte-d'Or, président du groupe des sénateurs RDPI,
  • Naïma Moutchou, députée du Val-d'Oise, vice-présidente de l'Assemblée nationale,
  • Dominique Théophile, sénateur de la Guadeloupe, vice-président du Sénat,
  • Sonia Backès, présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie.

Co-signataires :

  • Damien Abad, député de l'Ain,
  • Bernard Buis, sénateur de la Drôme,
  • Eleonore Caroit, députée des Français de l'étranger,
  • Samantha Cazebonne, sénatrice des Français de l'étranger,
  • Emilie Chandler, députée du Val-d'Oise,
  • Laurence Cristol, députée de l'Hérault,
  • Julie Delpech, députée de la Sarthe,
  • Nicole Duranton, sénatrice de l'Eure,
  • Philippe Guillemard, député de Meurthe-et-Moselle,
  • Benjamin Haddad, député de Paris,
  • Ludovic Haye, sénateur du Haut-Rhin,
  • Valérie Hayer, députée européenne,
  • Xavier Iacovelli, sénateur des Hauts-de-Seine,
  • Brigitte Klinkert, députée du Haut-Rhin,
  • Patricia Lemoine, députée de Seine-et-Marne,
  • Jean-Baptiste Lemoyne, sénateur de l'Yonne,
  • Nicole Le Peih, députée du Morbihan,
  • Aude Luquet, députée de Seine-et-Marne
  • Lysiane Métayer, députée du Morbihan,
  • Nicolas Metzdorf, député de Nouvelle-Calédonie,
  • Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte,
  • Marie-Laure Phinéra-Horth, sénatrice de la Guyane,
  • Béatrice Piron, députée des Yvelines,
  • Eric Poulliat, député de la Gironde,
  • Natalia Pouzyreff, députée des Yvelines,
  • Robin Reda, député de l'Essonne,
  • Charles Rodwell, député des Yvelines,
  • Liliana Tanguy, députée du Finistère,
  • Louis Vogel, sénateur de Seine-et-Marne,
  • Lionel Vuibert, député des Ardennes,
  • Caroline Yadan, députée de Paris.