La sortie de crise ne se fera pas au détriment de la transition écologique et de la justice sociale : nous sommes prêts à nous transformer

Par Olivier de la Chevasnerie, Pierre Minodier, Lionel Fournier  |   |  708  mots
Nous n'acceptons pas l'argument de la RSE comme un possible frein à la reprise des entreprises. Tout prouve le contraire. Elle est un formidable levier d'innovations, de coopération, d'emplois. (Crédits : iStock)
TRIBUNE. Dans un contexte de crise sanitaire inédite, avec des conséquences économiques et sociales lourdes, les chef.fe.s d'entreprises sont tous.tes mobilisé.e.s pour la survie de leurs entreprises. Mais une part très significative du patronat partage une conviction : la sortie de crise ne se fera pas aux dépens de nos engagements sociaux et environnementaux. Par Olivier de la Chevasnerie, président du Réseau Entreprendre (*), Pierre Minodier, président du Centre des Jeunes Dirigeants (**) et Lionel Fournier, président des Dirigeants Responsables de l'Ouest (***).

Nous devons en finir avec les certitudes du passé. La crise actuelle nous interroge tous sur la société que nous souhaitons pour demain. Nous sommes face à une responsabilité mais aussi une opportunité inédite : celle de transformer profondément nos modèles, limiter nos impacts environnementaux, œuvrer pour plus de solidarité et de cohésion sociale. Les questions de climat-énergie, d'économie circulaire, de lutte contre le gaspillage, de mobilité, de justice et d'inclusion sociale y contribuent pleinement. Nous ne souhaitons pas de retour en arrière sur ces chantiers d'avenir.

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est une réponse pertinente à l'urgence environnementale et sociale. De nombreuses entreprises y sont engagées depuis des années et cherchent à renforcer leur contribution positive à plus grande échelle. D'autres en prennent le chemin, conscientes de la nécessaire transformation de leur structure : question de sens, de pérennité, mais aussi de performance.

Nous n'acceptons pas l'argument de la RSE comme un possible frein à la reprise des entreprises. Tout prouve le contraire. Elle est un formidable levier d'innovations, de coopération, d'emplois.

Au-delà du fond, c'est aussi la forme qui est à revoir : alors que certains croient bon de faire subsister la culture du secret, nous sommes des milliers de dirigeants à considérer que des enjeux aussi sociétaux que la transition écologique nous imposent une transparence accrue et un dialogue social constant. Face à des questions aussi fondamentales pour notre avenir commun, l'intérêt collectif doit l'emporter et la transparence devenir norme.

Dans cette perspective, nous avons engagé le dialogue avec certaines instances syndicales patronales pour leur faire part de notre désaccord quant à un moratoire sur la préparation des nouvelles dispositions énergétiques et environnementales. Cette requête n'est pas adaptée aux urgences climatiques, sociales et même économiques auxquelles nous faisons face.

Les 20 000 chef.fe.s d'entreprise (près d'1,2 million d'emplois) que nous représentons défendent l'absolue nécessité de maintenir et renforcer les exigences liées à la justice fiscale, la cohésion sociale et à l'environnement dans ce contexte de crise. Nous souhaitons réagir et agir en tant que chefs d'entreprises mais aussi en tant que citoyens.

Nous proposons de mettre notre énergie et nos idées au service de solutions concrètes.

Nous sommes prêt.e.s à nous mettre autour de la table avec les organisations patronales et salariales, l'Etat et les collectivités, l'ensemble des parties prenantes volontaires, pour définir les contours et les modalités d'une coopération pour un futur désirable pour tous.

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(*) Réseau Entreprendre International
Créé en 1986 par André Mulliez, Réseau Entreprendre a pour finalité la création de PME et d'ETI sur les territoires, Réseau de chefs d'entreprise bénévoles, Réseau Entreprendre accompagne des entrepreneurs à potentiel de création d'emplois pour les aider à réussir leur création, reprise ou croissance d'entreprise.
14 000 Chef.fe.s d'entreprise lauréat.e.s ou adhérent.e.s bénévoles. Plus de 100 000 emplois créés ou sauvegardés grâce à leur action.
Réseau Entreprendre ce sont des milliers de success stories (Michel & Augustin, Envie de Fraise, 727Sailsbag, Guest to Guest, Sushi Daily, Géolid, My Little Paris, Good Goût, Mano Mano, OoGarden...).


(**) Centre des Jeunes Dirigeants (CJD)
Le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) est une association indépendante et apartisane qui, depuis 1938, rassemble des dirigeants partageant une vision commune de l'entreprise. Les membres du CJD oeuvrent au quotidien à mettre l'économie au service de l'Homme dans le respect de leur écosystème. Le CJD se compose de 17 associations régionales, elles-mêmes organisées en 118 associations locales qui regroupent plus de 5 000 adhérents représentant 600 000 emplois. Ses adhérents ont l'ambition constante d'imaginer de nouvelles idées pour rendre l'entreprise plus performante, plus responsable et plus accueillante.


(***) Dirigeants Responsables de l'Ouest
Face à l'urgence environnementale et sociale, les Dirigeants Responsables de l'Ouest se mobilisent, expérimentent et transforment leurs entreprises pour contribuer à un futur désirable. Fondée en 2010, l'association Dirigeants Responsables de l'Ouest fédère des chefs d'entreprise des Pays de la Loire et de Bretagne qui œuvrent pour une économie plus responsable et durable. L'association compte 116 adhérents et représente 72 346 salariés sur le territoire