Les entreprises ne veulent pas plus d'aides, elles demandent moins de charges !

Par Alain Chrétien  |   |  596  mots
Les annonces de François Hollande ne font que perpétuer l'addition d'aides en tous genres. Les entreprises veulent simplement moins de charges. Par Alain Chrétien, député Les Républicains

Lors de ses vœux aux Français, François Hollande a promis « de nouvelles aides à l'embauche » pour lutter contre la montée inexorable du chômage. Une fois de plus, face au marasme économique, l'État ressort ses vieilles recettes inefficaces. Les entreprises ne demandent pas plus d'aides elles demandent moins de charges !

 Le dernier rapport de l'OCDE montre le fossé qui existe avec nos voisins européens : les cotisations employeurs sont le double en France en comparaison de la moyenne européenne (11,3 points de PIB contre 5,2).

110 milliards d'euros d'aides aux entreprises

Les aides aux entreprises avoisinent les 110 milliards d'euros soit trois fois le montant de l'impôt sur les sociétés. Or, un euro d'aide publique c'est un euro d'impôt rien de plus rien de moins.

 Il faut sortir de cette logique de l'assistanat d'entreprise et remettre les compteurs à zéro. Supprimer 110 milliards d'aides aux entreprises et dans le même temps réduire de 110 milliards les charges qui pèsent sur ces mêmes entreprises voilà un vrai choc de compétitivité !

 Une pléthore de dispositifs coûteux et non évalués

Alors, certains diront que c'est une mesure simpliste, qu'il ne s'agit pas des mêmes budgets... c'est vrai que les usines à gaz que tous les gouvernements de droite et de gauche (comme le crédit d'impôt compétitivité emploi CICE) ont concocté ces dernières années ont fonctionné ... on en voit le résultat.

Les rapports sur le sujet se suivent et se ressemblent et accouchent à chaque fois d'une souris ou stigmatisent certains pour mieux en protéger d'autres. Le dernier en date, le rapport Queyranne de novembre 2013 dénonce la pléthore de dispositifs, non évalués et couteux. Il succède à celui de la Cour des Comptes de décembre 2012 qui succédait déjà à celui de juillet de la même année ou encore à un rapport sénatorial de 2013.

 Frais de gestion

Il est par ailleurs illusoire de penser que les nouvelles super grandes régions vont créer des emplois, elles dépensent près de 7 milliards par le biais d'agences qui se superposent et parfois se contredisent. Le rôle des collectivités locales est d'apporter des infrastructures publiques de qualité et du foncier là où c'est nécessaire. Et si 7 milliards de baisse de cotisation économique territoriale ne valaient toutes ces aides locales aux entreprises ?

 Enfin, n'oublions pas les frais de gestion liés à la mise en œuvre de tous ces dispositifs, le montage des dossiers, leur liquidation, le contrôle mais jamais leur évaluation d'ailleurs. Près de 15 000 fonctionnaires sont chargés de ces politiques publiques et l'IFRAP estime à 25 % les frais de gestion de ces aides.

 Changer le rapport à l'entreprise

Non, décidément, il est urgent de changer totalement de logiciel, l'économie française ne se relèvera pas avec plus d'aides publiques, elle retrouvera des marges pour investir et gagner des parts de marché et donc des emplois en baissant ses charges.

 Avec Bruno Le Maire, je suis persuadé que seul un changement profond de notre rapport à l'entreprise lui permettra de retrouver le chemin d'une compétitivité réelle loin de cette perfusion surannée qui a montré son inefficacité. Voilà 40 ans que les aides publiques augmentent au même rythme que le taux de chômage, alors finissons-en avec cette spirale infernale et libérons nos entreprises de cette drogue de l'assistanat en sachant que le dealer doit en être lui-même convaincu !

Alain Chrétien, Député-Maire (Les Républicains) de Vesoul