Les trois priorités de Macron : le travail, l'investissement, la dette

Par Dominique Villemot  |   |  526  mots
Il est possible de baisser des impôts et de relancer l'investissement en France, sans augmenter la dette. Par Dominique Villemot, Avocat, membre du Comité politique d'En Marche

Emmanuel Macron a présenté son projet économique. Il veut relancer la croissance de notre pays en agissant sur les deux facteurs de production, le travail et l'investissement, tout en maitrisant la dette publique. Favoriser le travail constitue le premier objectif du leader d'En Marche. Cela passe par un allègement des prélèvements fiscaux et sociaux pesant sur le travail en France via :

 -une augmentation du salaire net résultant de la disparition des cotisations sociales salariales maladie et chômage, compensées par une augmentation de la CSG, dont l'assiette est plus large que celle de ces cotisations,

-la transformation du CICE en réduction de cotisations sociales patronales.

 S'y ajoutent :

-une option pour une individualisation de l'impôt sur le revenu afin de favoriser le travail des femmes,

-l'exonération de taxe d'habitation de 80% des ménages, ce qui bénéficiera aux classes moyennes qui ne vivent que des revenus de leur travail,

-une augmentation de 50% du montant de la prime d'activité afin de la rendre plus incitative à reprendre un emploi.

 L'investissement fera aussi l'objet d'un soutien massif

 Moins de fiscalité sur l'investissement

Tout d'abord le poids de la fiscalité sur l'investissement privé sera diminué :

 -le taux de l'impôt sur les sociétés sera abaissé à 25% d'ici à 2022,

-les revenus du capital seront imposés à un prélèvement libératoire forfaitaire à un taux d'environ 30%, contributions sociales incluses,

-les investissements ne seront plus assujettis à l'ISF qui deviendra un impôt immobilier.

 Et puis un grand plan d'investissements publics de 50 milliards sera lancé pour soutenir la transition écologique et énergétique, la formation, la santé, l'agriculture, la numérisation et les transports collectifs.

 Toutes ces actions seront financées sans augmentation de la dette publique, Emmanuel Macron s'engageant à ce que notre déficit public ne dépasse pas les 3% du PIB pendant tout le quinquennat, tout en reportant à la fin du quinquennat l'objectif de 0,5% de déficit structurel afin que la politique budgétaire n'entrave pas la reprise de la croissance.

 Fiscalité écologique

Cela sera tout d'abord possible grâce à la fiscalité écologique qui devra contribuer à la décarbonisation de notre économie : alignement du taux de TICPE du diesel sur celui applicable à l'essence et augmentation de la contribution énergie climat.

 Cela passe aussi par un important plan d'économies budgétaires de 60 milliards dans les dépenses de fonctionnement, avec l'objectif de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires (50.000 dans l'Etat et 70.000 dans les collectivités locales). Ces économies se répartiront entre:

 -l'Etat et ses opérateurs (25 milliards), avec une nouvelle gouvernance, chaque ministre étant responsable de la réalisation des économies dans son ministère et de la modernisation de ce dernier,

-le budget social (25 milliards) avec la modernisation de l'hôpital et des services de santé, l'ONDAM étant limité à 2,3% par an, soit 15 milliards d'économies par rapport à l'évolution tendancielle naturelle,

-les collectivités locales (10 milliards) dans le cadre d'un pacte avec ces dernières.

 C'est une ambitieuse politique de soutien à l'économie et de rationalisation de la dépense publique que propose Emmanuel Macron, une politique qui prend en compte la réalité d'aujourd'hui sans pour autant verser dans l'austérité.