Millénials, les entreprises de l'environnement vous attendent  !

Par Sylvie Jéhanno  |   |  740  mots
(Crédits : Dalkia)
OPINION. Il y a urgence. Le climat n'attend pas. Cet été l'a montré plus fortement que les années précédentes avec une actualité climatique « plus brûlante » que jamais : 42,6° à l'ombre à Paris au mois de juillet ! Le climat est devenu un sujet d'inquiétude pour de nombreuses personnes, en particulier, pour les jeunes, à l'instar de la jeune suédoise Greta Thunberg. Par Sylvie Jéhanno, PDG de Dalkia

« On n'est pas sérieux quand on a 17 ans » écrivait Arthur Rimbaud... à 16 ans, précisément l'âge de Greta. Pourtant le « Manifeste étudiant pour un réveil écologique » a été signé en France par près de 28.000 étudiants, qui se demandent  avec insistance quelle terre ils laisseront à leurs futurs enfants. Une préoccupation que n'avaient pas leurs parents : au XXe siècle, beaucoup pensaient que, à tous points de vue, leurs enfants vivraient mieux qu'eux. Une enquête du Cevipof publiée en janvier 2019 a révélé que les plus de 18 ans ne sont que 34% à se reconnaitre dans l'affirmation « je suis toujours optimiste quand je pense à mon avenir ».

Il y a donc le manifeste, il y a les experts du GIEC sur lesquels il s'appuie, et il y a le thermomètre, qui confirme avec régularité le dérèglement climatique. Il y a les États aussi, dont l'implication jouera un rôle essentiel. Et il y a, enfin, les entreprises. Qu'elles soient actrices ou non de la lutte contre le réchauffement climatique, un certain nombre d'entre elles sont en train de définir leur « raison d'être » (à la fois reflet de leurs missions, de l'ADN de leur marque, et de leurs objectifs, et que les Anglais appellent « purpose »), qu'elles introduiront dans leurs statuts comme  la loi Pacte du 11 avril 2019 les y invite. Pour le moment, cette démarche n'est pas encore très développée. Il faudra être vigilant pour qu'elle ne soit pas du « socialwashing ».

La « raison d'être » peut en fait devenir un véritable atout pour consolider les liens entre les entreprises, leurs salariés et les citoyens si elle est étayée par des engagements et des faits irréfutables. Les entreprises du secteur de l'environnement comme Dalkia (qui valorise les énergies renouvelables des territoires et permet à ses clients de réduire leur consommation énergétique) ont une double chance. Elles peuvent inscrire la lutte contre le changement climatique dans leur « ADN » et, en même temps, répondre aux attentes des jeunes générations qui ne cherchent plus un emploi uniquement pour obtenir un salaire, mais veulent en plus être « utiles » dans une entreprise porteuse de sens. Selon la dernière enquête sur l'emploi de juin 2019 de la Conférence des grandes écoles, le salaire arrive seulement en 8e position dans les critères de choix. Un sondage sur « le rôle social de l'entreprise », réalisé par l'institut BVA au même moment révèle que 88% des salariés français estiment que c'est le rôle des entreprises de s'engager dans le domaine environnemental. Ils sont 84% à se dire inquiets pour l'avenir de la planète.

Les jeunes sont à la pointe de ce combat. Nul besoin de rappeler les nombreuses marches pour le climat où ce sont les « Millenials » qui, bien souvent, ont entraîné leurs parents à manifester, et non le contraire. Les « digital natives »  ont été rebaptisés à juste titre par Jeff King, un expert californien, les « sustainable natives ». Cette quête de sens, notamment dans la préservation de la planète, est devenue en quelques années l'une des motivations principales des Millenials pour travailler dans une entreprise. Ils sont, d'une certaine façon, plus exigeants que ne l'étaient leurs parents.

Notre devoir, à nous, entreprises du secteur de l'environnement, c'est de ne pas les décevoir. La loi pour la Transition énergétique et la croissance verte de 2015 pose le cadre de la politique énergétique de la France et a pour principaux objectifs de développer les énergies renouvelables et d'accroître les économies d'énergie afin de consommer moins et mieux. Selon un rapport publié en juin 2018 par l'Observatoire national des emplois et métiers de l'économie verte (ministère de la Transition écologique et solidaire), 560.400 offres déposées par des employeurs à Pôle Emploi concernaient ces métiers en 2017, soit 16,5 % des offres d'emploi totales collectées!

Difficile de trouver plus porteur en termes d'emploi, et sans doute de sens. Pour autant, nos entreprises ont plusieurs milliers de postes non pourvus. Sans doute avons-nous longtemps trop peu communiqué. Sans doute les filières techniques n'ont-elles pas été valorisées suffisamment dans notre système éducatif. Il n'est pas trop tard. Comme pour lutter contre le réchauffement climatique. Rejoindre une entreprise  qui valorise les énergies renouvelables et réduit les consommations énergétiques, c'est rejoindre plus qu'une entreprise !