Déléguer l'organisation de son mariage, ça se fait

Par latribune.fr  |   |  673  mots
Voilà un an que Sariah et Julien ont convolé, gardant en mémoire le souvenir ému d'un lâcher de papillons dans le parc d'un château du Bordelais où ils ont échangé leurs consentements au son d'une harpiste. Tous ces petits détails qui ont fait la différence, c'est à Caroline Villeneuve qu'ils le doivent, une de ces wedding planners qui ont fleuri un peu partout en France et qui oeuvre sous le nom de Bliss-mariages. "Lorsque nous avons commencé à nous préoccuper de notre mariage, Julien et moi nous sommes vite sentis débordés. Travaillant tous les deux, nous n'avions pas le temps de nous consacrer comme nous le souhaitions à l'organisation de l'événement et ne voulions pas faire peser cette charge sur nos parents, également dans la vie active", raconte Sariah. Sur un budget total de 20 000 €, 2500 € ont servi à rémunérer la prestation de Caroline. "Pour un an de préparation, cette somme n'est pas volée", ajoute la jeune femme, qui se félicite d'avoir véritablement subjugué parents et amis présents ce jour-là. Cette année, forte d'une expérience approfondie depuis quatre ans et d'une notoriété grandissante, Caroline a pu revoir ses tarifs à la hausse : 10 % du budget global s'il est supérieur à 36 000 € et une somme fixe de 3 600 € TTC en-deça. "Pour moi, le travail est le même, quel que soit le budget", explique-t-elle. "J'accompagne les futurs époux pendant un an, je leur présente plusieurs salles, traiteurs, des idées d'animation, il m'arrive d'accompagner la femme à ses essayages de robes, et le jour J, il faut assurer la coordination afin que les mariés puissent profiter en toute quiétude de leur fête et de leurs invités". Si le recours à un organisateur de mariage est le plus souvent motivé par le manque de temps, il constitue aussi un bon moyen d'éviter les tensions entre familles. Janelle, américaine protestante, s'est mariée à un Français de confession juive. "Chez nous, aux États-Unis, il est normal de recourir aux services d'un wedding-planner. Cette démarche était d'autant plus justifiée dans mon cas que je venais d'un pays étranger et que j'épousais une personne d'une autre religion que moi. La personne qui nous a accompagnés m'a ainsi déchargée de toute pression par rapport à ma belle famille et nous a permis de nous offrir un mariage original, faisant place à un mélange de cultures très réussi". À une époque où les jeunes se marient de plus en plus tard, il est effectivement très confortable de mettre une tierce personne entre la famille et eux. Une façon de la placer à la bonne distance et de garder la maîtrise de sa cérémonie sans froisser personne... Pas étonnant que le métier connaisse un important développement depuis 5 ans. Mais sur ce marché encore jeune, les vocations d'un jour cotoient les professionnels expérimentés et le seul élément de choix à disposition des futur mariés est le feeling. Il est donc primordial de contacter plusieurs professionnels avant de se décider et de les questionner sur leurs "réalisations". Après 15 ans passés dans l'animation et les mariages, Olivier Berna a créé l'association des organisateurs de mariages (AOM), dont les membres doivent avoir au moins deux ans d'expérience. "L'objectif est de regrouper les professionnels autour d'une charte, afin d'assurer aux futurs mariés des prestations de qualité, mais aussi pour permettre aux organisateurs un échange de business de région à région, un regroupement des achats, un partage de statistiques...", explique-t-il. En ces temps de crise, il faut en effet savoir s'organiser, se renvoyer des affaires. Pour l'heure, le contexte économique anxiogène n'a pas atteint la population dans ses projets de mariages. Pourtant, il semblerait que l'on se restreigne sur les petites folies : depuis cette année, Olivier Berna constate que les futurs se laissent moins tenter par les lâchers de ballons, gospels à l'église, locations de limousines...