Immobilier : est-ce le moment de conseiller à vos clients de vendre ?

Réforme de la fiscalité du patrimoine, apparition de « l'étiquette énergie », hausse des taux de crédit, flambée des prix... la période est peut-être bien choisie pour vendre son bien.
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Certes, les prix de l'immobilier ont flambé en 2010, et devraient poursuivre leur progression en 2011 à en croire les prévisions des notaires. Certes, l'offre reste famélique au regard de la demande. Mais les propriétaires auraient tort de croire qu'ils peuvent vendre n'importe quel bien à n'importe quel prix. Les acheteurs sont désormais éduqués et préfèrent différer leur projet immobilier plutôt que d'acheter un bien de mauvaise qualité.

Et le rapport de force pourrait même, sinon s'inverser, au moins se rééquilibrer. La grande réforme de la fiscalité - prévue pour le printemps - va sans doute alourdir la taxation immobilière. Il est même question de supprimer l'exonération d'impôt sur les plus-values immobilières sur les résidences principales. Autre facteur négatif pour les vendeurs : depuis le 1er janvier, l'étiquette énergétique, qui classe les biens immobiliers selon leur performance sous forme de lettres allant de A (très économe) à G (énergivore), doit être affichée sur les annonces de mise en vente.

Pour le moment, les acheteurs n'ont pas réellement intégré cette nouvelle information. Mais dans l'année à venir, les appartements et maisons qui consomment beaucoup vont sans doute être pénalisés, et leurs propriétaires vont devoir accorder une remise pour les vendre. Pire, à partir de 2012, ces biens médiocres se retrouveront en concurrence avec les premiers logements construits sous le régime de Robien. Leurs propriétaires pourront les céder, car ils auront respecté la durée minimale de location (neuf ans), ce qui risque d'engorger certains marchés...

Enfin, le cycle immobilier ne sera peut-être pas toujours aussi vertueux. En 2010, le marché a profité des taux de crédit immobilier particulièrement bas. Hélas, « depuis deux mois, les taux d'intérêt ont augmenté de 0,45 point, passant en moyenne de 3,35 % à 3,80 % sur 15 ans, une hausse aussi importante et aussi rapide est historique », affirme Maël Bernier, porte-parole du courtier Empruntis.com.

Si cette tendance s'accélère au cours de l'année 2011, il n'est pas certain qu'autant d'acheteurs puissent continuer d'emprunter, ce qui réduirait mécaniquement la demande de logements et ferait à nouveau vaciller le marché.

Pour ceux qui sont propriétaires depuis très longtemps, ou qui viennent d'hériter d'un logement peu performant écologiquement parlant, la période actuelle constitue donc peut-être le dernier créneau pour vendre et encaisser de confortables plus-values.

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