Pictet Timber : quand le bois et le dollar font bon ménage

Par Thierry Bisaga  |   |  372  mots
Copyright Reuters
Le fonds profite de la concentration du secteur du bois, essentiellement détenu par des sociétés américaines.

Lancé en 2008, le fonds Pictet Timber investit dans la gestion des forêts et la transformation du bois, et a délivré une hausse annuelle moyenne de 12,6 %.Parmi les facteurs positifs, les gérants, Gabriel Micheli et Christophe Butz, ont identifié l'augmentation structurelle de la demande de bois, la tendance favorable aux matériaux écologiques mais aussi l'effort de reconstruction japonais. En effet, des firmes nord-américaines, comme Canfor Corp, West Fraser Timber et International Forest Products oeuvrent avec l'industrie et les autorités japonaises sur un programme de reconstruction.

Parallèlement, des risques de pénuries émergent : « Le dendoctrone, un insecte dont la larve se nourrit de l'écorce du pin, a déjà causé la disparition de pans entiers de forêts en Colombie Britannique dont l'exploitation représente 20 % des importations américaines de bois de construction. D'ici à 2016, 50 % des forêts de cette région pourraient être affectées. Plus grave, les forêts boréales pourraient aussi être touchées, aggravant la contraction de l'offre canadienne », expliquent-ils.

Le malheur des uns fait le bonheur de certaines firmes américaines comme Weyerhaeuser, Plum Creek et Rayonier. Elles représentent 15 % du portefeuille, qui bénéficie d'une vague de concentration dans le secteur. Une offre a récemment été faite sur la société TimberWest Forest, avec une prime d'environ 25 %. Un prix encore trop bas pour les gérants au regard des perspectives de valorisation à long terme de la société.

Pour y investir, il faut prendre en compte la problématique des devises. Investi en grande partie sur des valeurs cotées en dollars, le portefeuille est sensible aux fluctuations du marché des changes. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Pictet a émis plusieurs types de parts. Une part en euros, qui affiche un léger recul depuis le début de l'année, une part en dollars qui progresse quant à elle de 8,7 % et une part en euros couverte du risque de change qui, elle, s'adjuge 8,5 % sur la même période.

Au cours des prochains mois et après la hausse significative de l'euro, un retour en grâce du dollar pourrait bien profiter à la part en euros non couverte, chaque titre en dollars valant mécaniquement plus d'euros.