Les résultats des entreprises peinent à convaincre

Par Martin Fossati  |   |  441  mots
Copyright Reuters
Les trois quarts des sociétés du CAC 40 ont dégagé 36 milliards d'euros de bénéfices semestriels.

A peine le mois de juillet entamé, près des trois quarts des sociétés de la cote ont d'ores et déjà dévoilé leurs comptes semestriels et ont engrangé 37,1 milliards d'euros de profits. Soit un taux de croissance moyen de 9,8 %. Si l'on prend en compte les semestriels d'AXA, dont le bénéfice net a bondi de 308%, dopé par des plus-values exceptionnelles, la progression moyenne des résultats nets part du groupe atteindrait même 20,4 % !

Ces performances tiennent d'abord à la progression de 7,7 % à 523,6 milliards d'euros des revenus des poids lourds du CAC 40. Mais aussi aux fruits des vastes restructurations entamées par les entreprises au lendemain de la crise de 2008 pour abaisser leur point mort. In fine, Sur les 31 entreprises qui ont publié leurs résultats, seules sept ont annoncé un bénéfice net en recul sur un an glissant. Pourtant, les investisseurs semblent bouder ces performances. Alors qu'on aurait pu penser que dans un contexte économique fragile, les résultats des sociétés du CAC 40 constituerait un facteur de soutien pour les marchés, il n'en est rien. Depuis le début de la saison des publications le 13 juillet dernier, l'indice vedette de la Bourse de Paris, embourbé dans la tourmente des dettes souveraines, a devissé de plus de 12 %.

Publications mitigées

Bien que solides, les résultats ont, dans l'ensemble, déçu les investisseurs. « Les semestriels ne sont pas catastrophiques, mais on a vu des publications plutôt mitigées », explique Christian Parisot, responsable de recherche économique chez Aurel BGC. Par ailleurs, les avertissements sur les résultats, de Société Généralecute; Générale dans le secteur bancaire de Veolia Environnement, côté industriel, en sont des parfaites illustrations. « En Europe, pour les entreprises du Eurostoxx 50, le ratio de résultats supérieurs aux attentes ne ressort qu'à 44 % au deuxième trimestre, alors qu'il s'élevait à plus 70 % à l'issue du trimestre précédent », ajoute Christian Parisot. À titre de comparaison, aux Etats-Unis, 71 % des valeurs du S&P 500 ont battu le consensus des analystes au premier semestre. Au-delà de ces chiffres, les perspectives des entreprises laissent les investisseurs septiques dans un contexte de flambée des prix des matières premières. « Le marché n'a pas été rassuré par le discours de certaines entreprises, qui ont souligné le manque de visibilité pour le second semestre », poursuit Christian Parisot. Dans ce contexte, les profils réputés défensifs s'attirent les faveurs du marché. Parmi les rares valeurs en hausse du CAC 40 depuis le coup d'envoi des semestriels, on retrouve ainsi des titres comme France Telecom, Pernod-Ricard ou encore Danone en tête de gondole.