L'étau se resserre sur les sociétés d'assurance de dommages

Plus investies en actions que les assureurs traditionnels, les mutuelles d'assurance ont pâti de la tempête boursière de ces derniers mois.
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Si l'Etat aidait les banques françaises, « nous réclamerions des compensations pour distorsion de concurrence avec les filiales d'assurance de banques », déclarait Gérard Andreck, président du Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (Gema) lors de sa conférence de rentrée. Il se dit néanmoins sur le marché que, au-delà de ce problème de concurrence, les mutuelles auraient bien besoin d'une rallonge. Pour Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Gema, « Les mutuelles du Gema ne sont ni plus ni moins bien loties que leurs concurrents. Nous n'avons fait que réagir à une question qui est dans l'air et qui se précise de plus en plus. Si les banques ont besoin de capital, les assureurs aussi. C'est tout l'objet de Solvabilité 2 que d'amener les assureurs à renforcer leurs fonds propres. Si nous n'avons pas besoin de capital, alors arrêtons d'exercer notre métier ! »

Trouver une Marge de solvabilité suffisante

Traditionnellement plus investies en actions, les sociétés dommages ont commencé à faire les frais de la baisse de ces placements. Selon Cyrille Chartier-Kastler, du cabinet Facts & Figures, les mutuelles sans intermédiaires détenaient en moyenne 33 % d'actions dans leurs portefeuilles, contre 24 % pour les assureurs traditionnels fin 2009. La FFSA recense par ailleurs 27 % d'actions chez les sociétés dommages, contre 23 % chez les sociétés vie à fin 2010.

Groupama a notamment pâti de ses participations dans Société Générale (4,08 %), Veolia Environnement (5,38 %), Eiffage (6,71 %) ou Saint-Gobain (1,89 %), qui ont perdu respectivement 52,8 %, 49,6 %, 26,4 % et 13,5 % depuis le début de l'année. La chute de ces titres est une des raisons principales de sa dégradation par les agences de notation S & P et Fitch fin septembre.

Pour Cyrille Chartier-Kastler, la Macif fait aussi partie des établissements en difficulté et pourrait avoir du mal à atteindre une marge de solvabilité suffisante. « Sa masse salariale est trop élevée pour un temps de travail trop faible. La mutuelle a laissé ses frais généraux déraper et ses fonctions centrales se dilater. » Au 30 juin 2011, la Macif accusait près de 45 millions d'euros de pertes sur son résultat net. Et ses fonds propres sont en baisse de 3 % entre décembre 2010 et juin 2011. Le 18 octobre, l'Agefi annonçait la mise en « run off » d'une partie du portefeuille de Macifilia, sa filiale spécialisée dans le risque d'entreprise, pour « limiter les pertes financières », explique Jean-Marc Raby, directeur général adjoint de Macif. On savait celle-ci en difficulté, Macifilia ayant perdu 58,6 millions d'euros en 2010, mais elle pourrait, selon le quotidien, en perdre une centaine de plus en 2011.

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