Safran crée Herakles, numéro 2 mondial de la propulsion solide

Lundi, le groupe Safran a annoncé le rapprochement de ses 2 filiales SME et Snecma Propulsion Solide. Une fusion fêtée en grandes pompes le 2 mai au Haillan, en Gironde, où travaillent les deux tiers des effectifs de ce géant du secteur des lanceurs spatiaux et des missiles balistiques
Hervé Austruy, directeur général délégué d'Herakles.DR

Plus de 1 000 salariés ont été conviés au Haillan, dans l'agglomération bordelaise, pour célébrer le rapprochement entre SME (SNPE Matériaux énergétiques) et SPS (Snecma Propulsion solide). Les deux filiales de Safran étant en bonne santé, le bébé, le jeune Herakles, se porte plutôt bien : il se positionne d'entrée de jeu comme le numéro 2 mondial de la propulsion solide derrière l'américain ATK.

Une alliance qui vient de loin

Au total, Herakles et ses filiales constituent un ensemble de 3 000 salariés, dont plus de 2 000 en Gironde, à St Médard-en-Jalles et au Haillan. C'est désormais le plus important site industriel du département. Cette nouvelle entité devrait réaliser un chiffre d'affaires de près de 700 millions d'euros. « Enfin ! On en parle depuis douze ans », nous confie son PDG, Philippe Schleicher. « Depuis 40 ans, nous avons des structures de coopération entre SNPE et Snecma, mais cela ne suffit plus », indique Hervé Austruy, directeur général délégué. Le premier produit le carburant des missiles balistiques type M51 et de la fusée Ariane. Le second fabrique le moteur. Jusqu'à présent, SNPE, refusait de se séparer de la SME et d'une activité très rentable. Mais, l'an dernier, le gouvernement a décidé de privatiser la SNPE, ce qui a ouvert la voie à Safran pour racheter la SME en avril 2011.

Rationnaliser pour être plus compétitif

La création d'Herakles va permettre de « rationaliser les coûts pour être plus compétitif », explique Hervé Austruy. C'était devenu une nécessité car, reconnait -il, «Ariane 5 a des problèmes de concurrence, en raison de son prix», reconnaît-il. Philippe Schleicher ne cache pas que le contexte budgétaire actuel est « très tendu ». Et, pour cause, « nos principaux clients sont les Etats européens ». Cette fusion ne ne devrait entrainer aucun licenciement a promis le PDG. Mais le syndicat Sud redoute un non remplacement de 120 postes dans les 3 ou 4 prochaines années et une « harmonisation sociale par le bas car les salaires à SPS sont plus élevés qu'à SME », souligne François Ossorio délégué Sud SME. «Nous avons 15 mois légalement pour tout harmoniser. Nous trouverons le juste milieu, et nous n'ajusterons ni par le haut ni par le bas », explique Philippe Schleicher, qui se veut rassurant.

Ariane 5 ME en ligne de mire

Selon Hervé Austruy, cette fusion ouvrira aussi au groupe d'autres marchés : nouveaux moteurs d'avions, générateurs de gaz pour les airbags de voitures, mais aussi les piles à combustible...  D'ici là le groupe Safran mise beaucoup sur Ariane 5 ME (Midlife Evolution) qui devrait être lancée à l'automne. Ce programme de modernisation permettra de placer jusqu'à 12 tonnes (contre 10 actuellement) en orbite géostationnaire. Pour se diversifier et trouver de nouveaux vecteurs de croissance, Herakles disposera d'une « force technologique » avec une direction transverse composée de plus de 450 experts à la pointe dans ses 5 domaines d'activités : la propulsion stratégique, tactique, spatiale, l'aéronautique, les composites thermostructuraux et  l'industrie et les composites à matrices organiques. Mais, Herakles sera surtout dépendant des choix du futur gouvernement en matière de défense.

 

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