Bordeaux s'offre le plus grand parc photovoltaïque urbain de France

Par Nicolas César. Correspondant en Aquitaine. Objectif Aquitaine  |   |  446  mots
La centrale photovoltaïque de Bordeaux Lac. / Photo : Thomas Sanson-Mairie
Implantée sur le parking du Parc des expositions de la ville, la centrale solaire bordelaise de 20 hectares est désormais opérationnelle. Sa production annuelle devrait être équivalente à la consommation de 5 000 foyers

127 ombrières, 60 000 panneaux photovoltaïques, 7 000 places de parking recouvertes, de différentes couleurs pour permettre aux visiteurs de se repérer. Le tout sur une superficie équivalente à 27 terrains de football. Au total, EDF énergies nouvelles a investi pas moins de 55 millions d'euros pour cette centrale solaire à Bordeaux, la plus grande en ville en France. Elle a été inaugurée samedi 12 mai, à l'occasion de l'ouverture de la foire internationale de Bordeaux. Et déjà, « des Japonais de Fukuoka, intéressés par l'idée, sont venus la visiter », se réjouit Hugues Martin. L'adjoint d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux est soulagé.

Le moratoire du gouvernement sur le photovoltaïque avait « coulé » le premier projet

Ce « beau » projet a failli ne jamais voir le jour. « Les négociations ont été rugueuses », rappelle-t-il. Un premier projet, en 2009, avait échoué. En cause, la décision du gouvernement de revoir le prix du kilowattheure et d'instaurer un moratoire sur l'électricité photovoltaïque. Déterminée, la SBEPEC (Société Bordelaise des Equipements Publics d'Expositions et de Congrès), présidée par Hugues Martin, a lancé un nouvel appel d'offre sur de nouvelles bases tarifaires en juillet 2010. « Cela n'a rien coûté à la Ville et en plus ça rapporte », se félicite-t-il. En effet, EDF Énergies nouvelles versera 300 000 euros par an à la SBEPEC, propriétaire du terrain. «Au lieu des 1,3 millions d'euros prévus dans le premier projet, avant le moratoire», souffle Hugues Martin. Et ce n'est pas tout. Pour que le tarif ne soit pas à nouveau revu encore à la baisse, la centrale a dû être construite en un temps record de dix mois, afin d'être prête avant le 30 avril dernier. Heureusement, les entrepreneurs, Fayat TP (fondations, voirie et signalétique), Vilquin (fourniture et pose de la charpente métallique), Marchegay (panneaux solaires) et Cegelec (travaux électriques) ont su relever le défi.

Objectif : 23% de la consommation des services de la Ville issus d'une source renouvelable d'ici 2020

Cette centrale solaire, d'une surface de 20 hectares, permet de produire 13 000 MWc (Méga Watt crête) annuellement, ce qui correspond à la consommation de 5 000 foyers ou à plus de 6 mois d'éclairage public de Bordeaux. Orientés au sud, les panneaux sont en silicium monocristallin pour obtenir le meilleur rendement. Cette énergie verte devrait aussi réduire les émissions de CO2 de  1 700 tonnes par an. Avec cette action, la mairie de Bordeaux entend montrer la voie, inciter les autres grandes capitales françaises à développer les énergies renouvelables. « Nous avons d'autres projets. Partout, où l'on pourra, on fera du photovoltaïque », assure Hugues Martin. L'Agenda 21 de la Ville fixe pour objectif 23% de la consommation de ses services issus d'une source renouvelable d'ici 2020.